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Ferhat Aït Ali. Expert financier : «Cevital est dans son droit le plus absolu»
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2018

Pourquoi vous tient-il à cœur de défendre Cevital ?
Parce que dans le cadre de son projet au port de Béjaïa, j'estime que Cevital est dans son droit le plus absolu. Jusqu'à présent, la seule autorité qui est intervenue est supposée être une autorité qui n'a pas de prérogatives en la matière. C'est une entreprise de prestation de services portuaires qui n'a pas à prendre la place de la douane, ni la place de la DCP ni la place d'aucun autre organisme officiel pour décréter une interdiction qui a été décidée ailleurs. Le gouvernement algérien n'a pas à passer par toutes sortes d'entourloupes et derrière les murs pour imposer l'arrêt d'un projet qui répond pratiquement à toutes les normes.
La preuve que ledit projet répond aux normes, c'est que l'équipement a été importé avec toutes les autorisations techniques, les autorisations de l'ANDI, pour un projet structurant et productif et inscrit dans les politiques publiques. Le fait que le gouvernement n'ait trouvé que l'entreprise portuaire pour saborder le projet est un geste que j'estime illégal, immoral, dénué pratiquement de toute intelligence économique. A partir de là, je ne peux pas ne pas soutenir un opérateur, quel qu'il soit, qui se retrouve victime de ce genre d'agissements qui nuisent à sa personne, à la wilaya de Béjaïa et, par ricochet, à l'intégralité du pays, à l'Algérie entière.
En quoi ce projet d'usine de trituration de graines oléagineuses peut-il déranger ?
Si nous avons une logique économique, si nous parlons d'un Etat, je ne vois pas en quoi un projet implanté dans un port pour ce qui est de trituration de graines importées peut déranger, parce que, même si M. Rebrab voulait produire du soja localement il en a été empêché il y a des années de cela. Mais la matière première, que ce soit pour les huiles, le sucre ou le soja à triturer, ne peut pas être traitée très loin des zones portuaires. Tous les ports d'Algérie, depuis l'époque coloniale, disposaient et disposent encore d'unités de ce genre. La seule unité qui a été réalisée après l'indépendance, justement à l'intérieur d'un port, c'est celle de Cevital.
Toutes les autres, l'Etat ne les a pas fermées, il les a octroyées pratiquement en concession à d'autres parties, que ce soit à Oran ou à Alger-centre où il y a une unité de l'ENCG qui n'a jamais quitté le port d'Alger. Je ne vois pas – que ce soit au plan environnemental ou de la gestion portuaire – en quoi les unités de ce genre puissent déranger.
Dans tous les pays du monde, on trouve tout ce qui relève de l'activité raffinage, alimentaire ou d'hydrocarbures à côté des enceintes portuaires ou à l'intérieur de ces enceintes. Pourquoi spécialement le projet Cevital ? Si on doit chercher entre les lignes, qui cela doit déranger ? Là, c'est au gouvernement de répondre parce que je suis sûr et certain que cela dérange beaucoup plus des intérêts très étroits que l'Algérie elle-même.
N'y a-t-il pas une haine régionale à l'encontre de la Kabylie ?
Non. De toute façon, le gros des hommes d'affaires qui «fricotent» dans les sillages du gouvernement actuel sont pratiquement de la même région de la Kabylie. Evidemment, il y a des affairistes partout et des hommes d'affaires de partout. J'ai en tête d'autres projets qui sont implantés ailleurs, en Algérie, par d'autres parties algériennes et qui sont sujets aux mêmes sales coups. Ils ne sont pas aussi connus pour pouvoir réagir médiatiquement de cette manière, mais il y a des dossiers sabordés.
Par exemple…
Il y a le dossier de quelqu'un qui fait de la construction automobile, de véhicules utilitaires, qui a été, par tous les moyens possibles et imaginables, empêché d'exister même. C'est quelqu'un qui est de l'Est, un pauvre malheureux comparé aux capacités de Cevital. Il y a d'autres aussi à l'ouest ; la preuve, c'est qu'il y avait bien des opérateurs qui étaient concessionnaires automobiles qui sont de l'Ouest et qui ont disparu, qui ne font pas partie de la clique qui a été admise à monter des automobiles. Je ne pense pas que ce soit un ciblage régional.
C'est un ciblage contre tout projet qui aurait la prétention à produire, dégager des plus-values et à amortir ses investissements pour la simple raison que je vois clairement des projets qui n'ont pas vocation à durer, à rembourser, et à payer de la fiscalité, des projets qui s'assimilent à des combines destinés à un pillage en règle des réserves de change, des crédits bancaires. Il ne faudrait pas qu'à côté de ces faux projets il puisse exister de vrais projets, que ce soit à Béjaïa ou ailleurs, de Rebrab ou de quelqu'un d'autre. Tout projet destiné à produire quoi que ce soit doit être détruit. C'est ce que, je crois, le gouvernement actuel et ses prédécesseurs ont choisi comme option.
Pourtant, ce sont des projets créateurs de richesses dont a besoin l'Algérie…
Est-ce qu'un gouvernement qui est dilapidateur de richesses peut converger dans sa destinée avec des créateurs de richesses ? Toute la population algérienne estime que ce gouvernement a dilapidé des centaines de milliards de dollars et nous positionne dans la dépendance intégrale à l'extérieur et en tout.
Donc, comment voudriez-vous que quelqu'un qui s'est acheté une clientèle extérieure en devises contre une clientèle intérieure en dinars puisse s'inscrire dans la logique inverse, la logique d'une société productrice, créatrice de richesses et émancipée ? Les gens qui travaillent, créent de la richesse, réfléchissent et ont des devoirs, ont aussi des droits et une dignité. Je ne crois pas que ça soit la vision que la gouvernance algérienne a de la nation algérienne. Cette gouvernance est antinomique avec la pérennité d'un destin national. Je dirais même que quelquefois je la pressens comme un danger pour la nation.
Et que pensez-vous de la résolution du Conseil d'investissement concernant l'exclusion de Béjaïa des wilayas éligibles aux avantages concernant l'activité de trituration de graines oléagineuses ?
C'est encore la combine à l'état brut. En mars 2017, il a été instauré par décret exécutif, signé par Abdelmalek Sellal, une liste d'exclusion des produits non admis aux avantages d'investissement tel que stipulé dans le code des investissements. Mais dans le même sillage de la gouvernance et la même logique, il y avait parmi les produits exclus les graines oléagineuses, sous prétexte qu'il y avait autosuffisance en matière de trituration, alors qu'il n'y avait pas un seul projet.
Le seul projet qui existait c'était justement celui contrarié de Cevital. Il y avait un deuxième projet mais qui était en gestation, et comme il n'était pas prêt, les équipements n'étant pas arrivés, ils ont préféré utiliser ça pour bloquer. Maintenant, on nous ressort une liste, ce n'est même un décret exécutif mais une résolution du CNI, qui nous sort des wilayas, Ghardaïa, Djelfa, Naâma… comme ayant en déficit en matière de trituration de graines oléagineuses. C'est vraiment bizarre. Vous en connaissez des gens qui ramènent des graines oléagineuses de Tataouine pour les triturer à 600 kilomètres du port ?
Vous en connaissez des projets inscrits dans ces wilayas pour faire de la trituration de graines oléagineuses ? Eventuellement, il pourrait y avoir des projets artisanaux dans le cadre de trituration par exemple de graines de figues de barbarie, de petits projets. Mais ce n'est pas vraiment des projets qui nécessitent intervention du CNI, cela ne dépasse pas les 200 millions de dinars pour le meilleur. Pourquoi cette liste a été levée mais pas pour Béjaïa ?
Ce qui m'étonne encore, c'est qu'au niveau de Béjaïa, avec cette levée de restriction ou sans elle, le projet de Cevital est déjà inscrit, les équipements sont payés, les autorisations existent. Ils sont obligés de le suivre jusqu'au bout, à moins qu'ils essayent autre chose qui est tout à fait illégal de mon point de vue, à savoir ne pas lui accorder les avantages d'exploitation s'il arrive à être opérationnel.
Donc, nous sommes devant un état de fait où l'administration utilise les textes, les contrecarre juridiquement pour faire avancer des intérêts qui n'ont strictement rien à voir ni avec ceux de l'Etat, ni de l'Algérie, ni du droit. Là aussi se pose la question de la justice.
Elle ne doit pas être neutre, elle est impartiale. La neutralité dans une agression n'est pas de l'impartialité, c'est de la complicité avec l'agresseur. La justice doit dire le droit, rendre ses droits à quiconque les demande et les réclamer à quiconque les outrepasse.
Jusque-là, la justice n'a pas joué son rôle dans cette affaire. Ce qui remet en cause l'intégralité de la gouvernance algérienne dans sa vision du monde, sa structuration, sa composante humaine et surtout dans son devenir, parce que cela ne peut pas durer comme ça.
Ce genre de gouvernance, c'est beaucoup plus des aventures et elle ne dure jamais aussi longtemps que ne le croient ses artisans. Un jour ou l'autre, ils vont finir par disparaître.


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