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Il a été désavoué en rafale depuis 10 mois
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2007

Le bilan est assommant. En moins de 10 mois, le puissant ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a dû, selon le mot d'un député FLN, «essuyé trois coups mortels pour tout autre membre du gouvernement, à l'exclusion de Nourredine Zerhouni qui a survécu au printemps noir de Kabylie». Première charge en juillet 2006 avec l'annonce de la révision de la loi sur les hydrocarbures : la réforme Khelil. L'œuvre d'un mandat de plus de cinq ans au pilon. La part de Sonatrach repasse au-dessus de 50% dans les futures découvertes de pétrole et de gaz en Algérie, le transport par canalisations reste dans son giron. Les deux cerises sur le gâteau offertes aux partenaires étrangers par la loi Khelil d'avril 2005 tombent. Elles ont tenu 18 mois. Mais à blanc. Aucun contrat, sous le régime de cette loi particulièrement généreuse avec les firmes étrangères, n'a été signé. Chakib Khelil a accusé le coup, fait le dos rond avant de redéployer son discours. «La loi devait assurer de hauts revenus à l'Algérie, ceux-ci sont apportés par la hausse des prix, les priorités changent. Le rythme de l'investissement peut ralentir», expliquait un de ses proches à Oran en novembre dernier. Mais voici déjà la seconde salve : l'affaire BRC, Brown Roth and Condor, cette joint-venture entre Sonatrach et KBR, la filiale britannique du géant américain Halliburton qui a obtenu une série de contrats en gré à gré fructueux dans un secteur où le ministre a érigé l'appel à concurrence en norme courante de management. BRC est accusée d'avoir surfacturé ses prestations – notamment au détriment de Sonatrach, un de ses trois actionnaires, et du ministère de la Défense. Le staff en place est poursuivi par la justice, le PDG de BRC, M. Ould Kaddour, est sous contrôle judiciaire puis en détention préventive, le partenaire étranger invité à reprendre ses billes. La cible du missile BRC ? Chakib Khelil bien sûr, qui se plaint de ne pas accéder au dossier de l'affaire, proteste contre le recours à l'IGF pour l'enquête préliminaire dans une entreprise de droit privé où les inspecteurs des finances sont réputés interdits d'accès, et tente du bout des lèvres de mettre en doute la surfacturation constatée : «Sur quels critères peut-on apprécier une surfacturation ?» L'homme est blessé, il ne s'en cache pas devant son entourage. Sa disgrâce porte un nom : Mourad Medelci, le ministre des Finances. C'est lui qui a été chargé par le président de la République de revoir la copie de la loi sur les hydrocarbures l'été dernier. C'est lui qui a envoyé, sur injonction présidentielle, les hommes de l'IGF dans cette antre de l'amitié algéro-américaine qu'était BRC.
Comme frappé par un mauvais sort
Le ministre de l'Energie n'a, en fait, jamais eu le temps de se refaire depuis qu'il a brutalement dévissé en juin-juillet 2006.
Le feu rampant de l'affaire BRC n'a pas fini de remonter vers le ministre de l'Energie et des Mines – sans qui aucun contrat de gré à gré d'importance n'est possible sous sa tutelle – que voilà tomber la déconvenue de l'OPEP du gaz. La troisième de rang. Chakib Khelil a été contraint de dire oui à l'OPEP du gaz moins de quinze jours après avoir réitéré le peu d'intérêt pour l'Algérie de ce cartel des pays producteurs. Entre temps, le président Bouteflika, qui a désormais l'oreille ailleurs en matière de politique énergétique, a poussé un autre couplet sur le thème. Le grand écart de Chakib Khelil sur cette question de la stratégie du gaz – où il cherche en même temps à plaire aux clients de l'Algérie et au président Bouteflika – a cette fois provoqué de bruyants grincements. «On a eu mal pour lui», affirme un cadre de Sonatrach.
En fait, le ministre de l'Energie et des Mines, qui s'est construit une image d'interlocuteur «amical» des partenaires étrangers de l'Algérie, se retrouve totalement en porte à faux avec son personnage lorsqu'il faut leur annoncer des nouvelles moins reluisantes : «plus conformes aux intérêts à long terme du pays». «Depuis un an, Khelil rame contre ses propres convictions», affirme le chargé des affaires économiques d'une ambassade européenne à Alger, «il n'est pas très à l'aise lorsqu'il faut surtaxer les entreprises pétrolières étrangères ou durcir les conditions d'accès aux gisements algériens et nous le ressentons ainsi». Appréciation recueillie avant «le oui historique» à l'OPEP du gaz, déclaration qui ressemble à une grenouille sortant de la bouche d'un personnage frappée par un mauvais sort.
Ce conflit de stratégie peut-il durer ?
La question est donc posée dans le milieu. Chakib Khelil peut-il encore défendre une politique énergétique algérienne qui ne fait pas «des concessions sur l'amont aux partenaires étrangers», son argument stratégique ? Il a encore bien sûr la possibilité de changer de religion.
Il a bien su attendre plus de deux ans la réélection de Bouteflika en avril 2004 pour revenir à la charge avec sa loi de dénationalisation bloquée par le système depuis début 2002. «Etre désavoué publiquement par le président de la République est un exercice que Khelil a intégré dans sa gestion de carrière. Il vit avec sans état d'âme», affirme ce député FLN qui est sur cette question plus proche du point de vue de Louisa Hanoune que de celui du ministre de son parti politique. Mais est-ce pour autant sans incidences ? Le passage en force de la loi sur les hydrocarbures en avril 2005 puis son amendement 18 mois plus tard sans qu'elle n'entre en application effective a déjà fait perdre un temps précieux à la recherche-exploration sur le domaine minier algérien. «Ce trou de près de quatre années sans aucun nouveau contrat de recherche-exploration signé ce fera sentir autour de 2015-2017. Il y aura une page blanche dans le rythme des nouvelles découvertes», explique Rachid Chekiri, un ingénieur en forage parti récemment au Golfe.
Le secteur de l'énergie et des mines peut-il s'accommoder d'un tel conflit de stratégie à sa tête ? D'une part un ministre de l'Energie et des Mines enclin à enraciner Sonatrach dans une intégration vers l'aval avec ses partenaires clients pour prendre pied dans les marchés domestiques approvisionnés par le gaz algérien.
De l'autre, un président de la République qui fait de plus en plus confiance à la recette traditionnelle du confortement des intérêts des pays producteurs entre eux et du contrôle de l'amont pétrolier, recette extensible au domaine du gaz naturel. «Boutéflika applique avec Chakib Khelil une démarche que Boumediène a génialement pratiquée avec lui en le chargeant de défendre à l'international des options qu'il ne partageait pas en tant que ministre des Affaires étrangères», explique le député FLN. Combien de temps donc Chakib Khelil va-t-il ramer contre son crédo ? Peut-être pas très longtemps si l'instruction de l'affaire BRC échappe au filtre protecteur qu'a connu celle d'El Khalifa Bank.


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