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La colère des créateurs
Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2009

Le prix du jury, lors de la sixième nuit des Fennecs d'or, n'a pas été distribué. La distinction est certes facultative, mais la présidente du jury, Yamina Bachir Chouikh, questionnée à ce propos, a eu cette réponse lourde de signification : « Le prix du jury est un véritable coup de cœur, mais pour cette édition, notre comité n'en a pas eu... », a-t-elle dit presque à regret. La réalisatrice, choisie pour ses compétences et son impartialité, qui traîne derrière elle une assez longue expérience cinématographique, voulait certainement dire que le palmarès national livré à la compétition n'avait, cette année, rien d'emballant, pas de quoi enthousiasmer en tout cas même les moins exigeants. Au point d'ailleurs de voir la participation syrienne, qu'on pensait juste symbolique, se mettre subrepticement en vedette au terme d'une cérémonie, qui devait, notons-le, servir d'apothéose à une relance de la production télévisuelle présentée par le maître d'œuvre, HHC, comme particulièrement fructueuse, mais qui tourna court au grand dam de tous ceux qui aspiraient légitimement à quelques lauriers sous forme de récompense aux efforts consentis pour maintenir la qualité du petit écran national à un niveau respectable.
Entre le discours pompeux de l'ex-DG de l'Unique et l'épreuve du terrain, il y a forcément une distance, et c'est avec stupéfaction que l'assemblée des invités, composée essentiellement de femmes et d'hommes formant la grande famille algérienne du 7e art, a eu ce sentiment qu'elle venait d'être grugée par une mise en scène souvent grotesque (paillettes sonnant faux et... limousine), qui ne correspondait nullement à la réalité cinématographique ou télévisuelle nationale. Une pièce de mauvais goût où le superficiel avait le beau rôle par rapport au reflet de l'image qu'attendaient en retour nos comédiens, producteurs et réalisateurs. Du coup, la fondation Fennecs d'or, censée être le lieu privilégié de confrontations artistiques pour la promotion des talents authentiques, est apparue comme un trompe-l'œil, une sorte de vitrine montée à très grands frais sur le dos du contribuable non pas pour évaluer objectivement le mérite de nos créateurs qui se débattent pourtant dans conditions de travail pas évidentes, mais pour servir de tremplin à des ambitions personnelles qui faussent complètement les données de la relation existant entre ces mêmes créateurs et leurs œuvres qui, au fond, ne reconnaissent qu'une seule appréciation, celle du public.
On a, à cet effet, beaucoup spéculé sur le « déclassement » du feuilleton Kouloub Fi Siraâ ou du sitcom Djemai Family qui avaient fait un tabac pendant le dernier Ramadhan, mais qui ne purent tenir la comparaison avec la coproduction algéro-syrienne Aindama Tatamaradou El Akhlak, qui a vu les acteurs syriens Kenda Henna et Bassem Yakhour faire main basse sur les prix du meilleur rôle féminin et masculin, en plus de celui du meilleur scénario. Un petit clin d'œil à ce pays lointain du Moyen-Orient qui passe pour être un gros calibre en matière de production tétévisuelle avec le Liban et l'Egypte, et ce sont subitement nos illusions qui s'écroulent comme un château de cartes. On imagine la catastrophe si la cérémonie des Fennecs d'or était ouverte aux plus grands réalisateurs du monde arabe, notamment à nos voisins.
Nos espérances et notre orgueil en prendraient sûrement un coup. Pourquoi donc ce tollé qui est allé jusqu'à, en filigrane, remettre en cause les décisions du jury, alors que celui-ci n'a rien à se reprocher, si tant est que la différence a tenu davantage à la consistance artistique dans toute sa plénitude qu'au sentimentalisme chauvin qui risquait, de toute façon, de mettre une couche de vernis supplémentaire pour dissimuler les vrais raisons qui font que notre télé reste, quoique l'on dise, à la traîne vis-à-vis de ses concurrentes régionales et internationales. Et ce ne sont pas une ou deux émissions de divertissement qui atteignent un record d'audience durant le Ramadhan qui prouveront le contraire. Le mal est plus profond et se situe dans les entrailles mêmes de l'Unique, sur laquelle s'appuie l'institution façonnée à son image par HHC.
A ce titre, la récente colère des producteurs algériens contre la télévision publique montre que dans le milieu télévisuel, on a enfin pris conscience de l'ampleur du danger qui a, à moyen terme, tout le potentiel de créativité nationale. Si le constat de médiocrité chronique de notre télé n'est plus à faire, les cinéastes et réalisateurs de télévision cherchent désormais à aller plus loin en posant le problème de la démocratisation du petit écran qui est géré par « un cabinet fantôme » au lieu d'être dirigé par les professionnels et surtout celui du financement, sachant que la télé brasse beaucoup d'argent mais qui va rarement là où il faut. Cette révolte des créateurs, encore sourde, annonce-t-elle des changements au sein de l'Unique ? Il faut l'espérer, pour le bien de la télévision nationale.


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