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Vérités et mensonges
Publié dans El Watan le 24 - 01 - 2008


A la fin des années soixante du tout récent
XXe siècle, le western s'essoufflait en
tant que genre majeur et il aurait sans
doute disparu sans l'apparition fulgurante de
cinéastes américains aussi novateurs que Sam
Peckinpah ou Arthur Penn qui avaient su lui
donner son caractère magistral avec des chefsd'oeuvre
comme Major Dundee ou Little Big
Man. John Ford, grand maître en la matière,
avait donné son testament avec Les
Cheyennes, western sépulcral, où s'affirmait
une part de désillusion sur une conquête de
l'Ouest qui avait été une tragédie coloniale
pour les Indiens d'Amérique.
A la même époque, l'Europe s'aventurait à une
réappropriation de ce genre en déclin et de ses
mythologies toujours vivaces dans l'imaginaire
de millions de spectateurs dans le monde. Le
réalisateur italien qui avait excellé dans le
péplum avec son légendaire film Le colosse de
Rhodes décide de se consacrer à ce genre,
inventant dans la foulée le western spaghetti
auquel il saura donner, le temps de la dérision
passé, des titres aussi grandioses qu'Il était
une fois la Révolution ou Il était une fois dans
l'Ouest.
Le cinéma n'était en fait pas pensable sans le
western, y compris dans le régions du monde
les moins éligibles à en entretenir le culte.
C'était au cours de ces années soixante le cas
de l'Autriche qui révélera, avec Harald Reinl
(1908-1986), un réalisateur qui sut prendre à
contre-pied les idées reçues en construisant
une nouvelle variante du western européen
dont la proche Italie avait voulu s'attribuer une
sorte de monopole.
Au pays de Sissi, le cinéaste-scénariste Harald
Reinl avait jugé qu'il y avait de la place pour
un Appache, un guerrier qui nourrit des vertus
de l'humanisme, se consacre à faire oeuvre de
justicier. Cet Indien charismatique c'est
Winnetou, personnage que Harald Reinl a fait
vivre dans de nombreux films, dont Le trésor
du lac d'argent – que vient de diffuser la chaîne
Arte – constitue la synthèse.
Avec Winnetou I, II et III, le cinéaste autrichien
a élaboré une véritable fresque dans laquelle
justice est rendue autant aux traditions
indiennes qu'au respect de la nature à travers
ce qui s'apparente déjà à un éveil écologique.
A côté de Pierre Brice, interprète de nationalité
française de Winnetou, figure le légendaire Lex
Barker (1919-1973), popularisé à l'écran avec
le rôle de Tarzan. Cet acteur américain était
voué malgré la longévité du personnage de
Tarzan à être confiné dans les seconds rôles et
les séries B. Il fut de ceux qui tentèrent de se
redéployer en Europe et de relancer leur
carrière avec des réalisateurs dénués de
préjugés.
On verra Lex Barker dans nombre de films de
plus ou moins bonne facture, les plus
importants étant Le Docteur Mabuse et La
Dolce Vita. Dans la série des Winnetou, Lex
Barker, héros vieillissant, est un convaincant
Old Shterland qui rappelle aux spectateurs les
figures d'Alan Ladd et de William Holden.
L'oeuvre de Harald Reinl peut tout à fait être
prise au sérieux aujourd'hui, car les Winnetou
ne sont pas réductibles à une démarcation du
western. En fait, ces films sont nés à la
confluence d'une mondialisation déjà en
prémisse et qui portait à des remises en
question par les cinéastes américains euxmêmes
du statut du western. Des figures de
proue telles que King Vidor, Anthony Mann ou
Nicholas Ray s'en étaient éloignés pour
aborder des reconstitutions historiques en
totale rupture avec le sillon originel. Le
western en se délocalisant s'affranchissait des
frontières que lui avait assignées la civilisation
américiane née des violences de la conquête
de l'Ouest. L'Europe avait procuré de nouveaux
territoires à un genre qui tombait en
désuétude en Amérique où le cinéma allait
vouloir prendre la mesure du conflit avec le
Viet-Nam. Le western devenait donc allemand,
autrichien, espagnol ou italien et même en
Algérie il se tourna un pastiche, Trois pistolets
contre César, qui ne rentrera pas dans
l'histoire du cinéma autrement que comme une
pantalonnade sans consistance. On ne peut
évidemment pas dire cela des films de Harald
Reinl qui valent d'être revus et étudiés comme
des éléments de la mémoire
cinématographique et tout à fait dignes de
figurer, à ce titre, au programme de n'importe
quelle cinémathèque du monde.


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