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Lamiyat el arab de shangara, un impérissable chef-d'œuvre
Poèmes d'hier, vérité d'aujourd'hui
Publié dans El Watan le 27 - 01 - 2005

La si belle poésie arabe de la gentilice (période avant l'Islam) a offert à l'humanité de si beaux textes que la littérature universelle n'a pas manqué de consacrer tant les vérités des sagesses antiques trouvent à s'exprimer, et à ce jour encore.
Parmi les textes immortalisés, la Lamiya de Shanfara peut à juste titre être considérée comme le poème par excellence de l'homme arabe, bédouin infatigable, coureur de piste sans relâche et courageux coupeur de route autant que fin observateur de la nature, de jour comme de nuit, ses êtres humains et ses bêtes surtout libres et sauvages.
Pacte tribal
Ce long poème de 80 vers a une histoire. Il faut pourtant la résumer pour saisir le sens des propos acerbes et prophétiques du poète iconoclaste. Shanfara ayant été coupeur de route et vivant de rapines au détriment des caravaniers, attira les foudres des commerçants et des spéculateurs contre sa tribu, lassée de le défendre au nom du pacte tribal de solidarité agnatique. Il fut forcé à l'exil et au bannissement. S'ensauvageant comme les fauves du désert devenus ses compagnons d'infortune, il jura de se venger de la trahison des siens qui, à plusieurs reprises, indiquèrent ses repères à tous ceux qui le recherchaient, l'obligeant à s'enfoncer davantage dans les profondeurs du Robo' El Khali (le plus désertique des déserts de l'Arabie). Il commença à prendre les siens pour cible se jurant de tuer une centaine d'entre eux. Mais pris dans un traquenard, il mourut alors qu'il venait de tuer le 99e. Mais c'était compter sans la parole du poète qui était en ce temps-là la parole prophétique. Un caravanier de sa tribu vint à passer un jour par l'endroit où la dépouille du poète fut jetée aux vautours qui la dépecèrent laissant un squelette en dislocation à même le sable. Se riant du sort du poète, le caravanier donna un coup de pied au squelette et se prit un os dans la plante. Il mourut peu de temps après accomplissant l'engagement du poète brigand et donnant à la poésie son statut d'art divinatoire confirmé. Le poète est toujours un homme de parole, même à titre post-mortem. Dans la Lamiya (poème en « l »), Shanfara s'adresse à ses frères de son clan, de sa tribu. Il les invective de l'avoir abandonné et banni et leur dit son dépit et le choix qu'il a fait depuis de se séparer d'eux pour leur préférer les animaux sauvages, les seuls êtres de vérité et de courage, de dignité et de parole. Le poète se livre alors à des descriptions saisissantes aussi bien de la nature que du bestiaire auquel il attribue toutes les qualités de la dignité humaine faite animale afin de stigmatiser les travers des hommes, leurs lâchetés, leurs turpitudes, leurs mesquineries et leurs versatilités. La rhétorique de la harangue atteint alors son summum avec ces images fort belles et fort suggestives comme celle qui ouvre ce long poème et qui fait dire au poète s'adressant à sa tribu de rester sur place et de fixer le campement pendant que lui se lève pour s'en aller vers un autre clan de sa préférence. En fait, c'est le poète qui bannit son clan et non l'inverse. Or, le poète est le personnage principal dans la société bédouine, et si elle vient à le perdre alors elle est totalement déconsidérée et n'importe quel autre clan ou tribu serait en droit de la détruire ou de l'asservir. De ce fait, on comprend que c'est Shanfara qui punit les siens d'être si indignes de lui, lui le brave, lui l'homme de parole, lui le poète-prophète. C'est probablement ce poème qui compte assurément parmi les plus anciens poèmes arabes d'avant l'islamisation de la péninsule qui a fondé la mythologie de la bravoure et de la générosité du nomade guerrier qui traverse les âges pour venir jusqu'à nous, pour nous bercer d'illusions et de fantasme que la réalité a vite fait de révéler aujourd'hui, hélas, en une incongruité qui force à la méditation. Des vers sont saisissants de beauté et de sagesse ancienne qui rappelle les obligations et les responsabilités des êtres comme la bravoure, le courage, la parole donnée, le sens de l'honneur, le sens de la dignité et celui de la responsabilité. C'est un véritable code d'honneur de la culture traditionnelle comme on en retrouve encore chez les petites gens parce qu'il aura été hérité d'une longue tradition éducative quasiment chevaleresque et noble qui n'a plus cours dans un monde de cupidité et de rapine rentière. Vantant la probité et la générosité, Shanfara souligne que ce sont là les véritables richesses de l'homme : « Celui-là est seul riche qui est déterminé et généreux ». Et cette richesse, précisera-t-il par prophétie et sagesse prémonitoire, ne saurait être la source de l'insolence et si cela devait être le cas, le poète lui préfère alors le dénuement, la faim, le froid, la peur et l'orage qui sont la source généreuse d'inspiration et de poésie. Le dernier mot du poète restera que quand la société se corrompt, le poète doit devenir son vautour nettoyeur et aseptiseur, son curateur.
Shanfara : Lamiyat El Arab (chant des Arabes), texte français établi par Mohamed Oudaïmah et Stafane Mangano, édition Arfuyen, Paris, 1985 (le texte arabe est disponible dans le Hanna Fakhouri)


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