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Faillite des universitaires ou faillite des universités ? (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2009

Le déficit de la pensée et de la solidarité humaine
La majorité de nos « universitaires » attitrés n'en sont pas moins gagnés, quant à eux, par les tentations de l'entrisme, et bon nombre d'entre eux sont capables de vendre leur âme, répudier leur honneur et leur dignité, en échange d'un strapontin au sein de l'université au titre de chef de département, de doyen, de secrétaire général, de recteur avant de songer à briguer un poste de ministre ! Quant aux enseignants démotivés par la politique ou privés de culture générale et citoyenne, ils se replient le plus souvent sur une attitude d'autant plus individualiste qu'ils deviennent conservateurs et indifférents aux rumeurs de la société civile et politique. Ce profil d'enseignants forme la composante majoritaire des universitaires. Ceux-ci se signalent par un caractère timoré, lâche et pusillanime. Ils s'accommodent des vexations des chefs, des humiliations qu'ils leur font subir et ils sont capables de gober toutes les avanies sans broncher.
La crainte de se voir s'abattre sur leur tête les foudres du « patron », leur fait plier l'échine et certains, comme nous avons pu l'observer en maints endroits, tremblotent de toutes leurs jambes à la vue de celui-ci. Cela me rappelle la peur qui saisit mon défunt père à la vue de Jacques Tavera, ce tortionnaire de la SAS (Section administrative spécialisée) quadrillant mon village du temps de la colonisation. Ce triste rapprochement n'est pas gratuit et ne relève pas de l'imagination. C'est une vérité d'autant plus cruelle qu'elle m'attriste et me chagrine. On comprend pourquoi la dépolitisation des enseignants comprise au sens d'absence de culture citoyenne jointe à la peur motivée ou non de perdre son poste provoque chez eux des effets démobilisateurs. Ainsi, lorsque un des leurs est victIme d'une injustice, comme ces mesures arbitraires d'exclusion, de suspension ou d'assignation en justice, ils demeurent non seulement inertes, mais encore ils se félicitent presque in petto en se disant : « Ya khouya, takhti rassi ! » (Mon frère, l'essentiel est que je sois à l'abri). Certains enseignants dont la lâcheté et la bassesse sont incommensurables n'hésitent pas à se réjouir du malheur de leurs collègues lésés dans leurs droits en déclarant tout de go : « Ah ! ils l'ont mérité, ils auraient fait mieux de tenir leur langue ». Et l'objectif de tout chef autoritaire et imbu de sa personne, n'est-il pas d'essayer de scotcher la bouche de quiconque ose dire la vérité au pouvoir ?
Critique ou dénigrement ?
Ce qui fait en somme la force donc de certains des petits et grands chefs placés dans les rouages de notre administration, et les abus dont ils sont capables, ce ne sont pas forcément les lois de l'Etat, lois qu'ils feignent d'ailleurs de respecter en théorie, mais qu'ils violent allégrement en pratique. Ce qui fait leur force et l'efficacité nuisible de leur autoritarisme qu'ils confondent avec autorité, c'est la faiblesse morale et intellectuelle de ceux qu'ils ont en face d'eux : les enseignants.Dénoncer les abus et les travers de nos administrateurs, c'est disculper la bassesse des membres de notre « corporation » ; c'est oublier que le respect de soi-même, des autres et des lois ne s'imposent comme principe de conduite universelle et uniforme que si l'ensemble des citoyens et au premier rang desquels les intellectuels intègrent et intériorisent les normes et les valeurs du respect de la dignité de l'homme et du citoyen. Lorsque ces chefs hautains et assurés de leur pouvoir trouvent en face d'eux une foule confuse d'individus peureux et serviles, ils ne peuvent se priver en effet d'user et d'abuser de ce pouvoir que leur confère leur statut. Au lieu de constituer un contre-pouvoir en vue de limiter l'extension du pouvoir quasi discré tionnaire des gestionnaires, nos universitaires qui s'entichent pourtant de leur propre « pouvoir » scientifique abstrait et creux se laissent traiter en ordre dispersé comme des vauriens...
En tournant le dos à l'esprit de solidarité de leurs membres, ces universitaires font en fait le jeu des forces qui s'opposent au changement dans le sens de la démocratisation d e nos institutions et de l'émergence d'une élite intellectuelle, autonome et critique vis-à-vis du pouvoir. Et être critique vis-à-vis du pouvoir ne signifie nullement, comme certains esprits chagrins pourraient le penser, être contre l'Etat. Cela signifie seulement l'adoption d'une attitude vigilante, réfléchie et responsable, de manière à ce que ce pouvoir chargé de gérer les affaires publiques ne puisse faillir aux missionscent les lois de l'Etat. Critiquer, ce n'est pas dénigrer. Critiquer, c'est alerter, dire ce qui va et ce qui ne va pas aux fins d'améliorer les choses dans le sens du meilleur. .
Le drame de l'Algérie...
L'un des drames de l'Algérie réside donc dans l'accroissement superflu de titres d'« universitaires ». Chacun sait qu'aujourd'hui tout le monde revendique le titre ronflant de docteur, d'universitaire, de scientifique, quoique l'écrasante majorité ne dispose que de magistères ou de doctorats« m aison » décrochés parfois dans des conditions douteuses. Si l'on exclut ces cas grevés d'hypothèques, il reste quand même beaucoup de vrais universitaires et de docteurs authentiques dans les diverses disciplines. Il en est qui sont très brillants, très compétents dans leurs domaines respectifs. On peut les présenter, toutes disciplines confondues, sous la rubrique d'« intellectuels ».Minoritaires, ils tentent au milieu d'une foule d'obstacles de secouer les léthargies ambiantes et les forces d'inertie qui bloquent les initiatives et inhibent la pensée et l'action de leurs collègues ensommeillés. Grâce à certains quotidiens privés qui leurs offrent des tribunes libres, ils peuvent s'exprimer, même si cette expression se perd parfois dans l'immense cacophonie de nos « débats » fort ésotériques. Ces quotidiens tentent eux aussi, à leur manière, non sans courage, pugnacité et persévérance, d'éveiller les consciences et d'éclairer l'opinion sur les zones d'ombre qui brouillent les perspectives d'avenir et qui dérobent à nos regards fatigués et las les causes profondes de notre misérable condition humaine.


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