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La faillite du système (1re partie)
Publié dans El Watan le 23 - 09 - 2008

Après ce constat alarmant, l'opinion publique s'attendait à une vraie reprise en mains , probablement même à des sanctions, des mises à l'écart de personnes ayant créé cette situation ou ayant participé à son aggravation. Nous pensions, pauvres bougres que nous sommes pour la plupart, que le moment était enfin venu pour un changement de cap dans la gestion des affaires publiques et, pourquoi pas, dans la politique générale et la stratégie du pays. Nous pensions que notre «cher» président, qui nous aime et qui veut du bien pour son pays, allait enfin reprendre le gouvernail du bateau «Algérie» qui n'a cessé de chavirer depuis l'indépendance pour, enfin, le mener à bon port : celui de la bonne gouvernance, du développement harmonieux, des droits de l'homme et du citoyen, de la modernité et de la démocratie.
Car il n'y a pas d'autres alternatives et le contraire ne serait que retard préjudiciable pour l'avenir de la nation. Mais gare à ceux qui critiquent et aux contestataires qui le font sentir par le seul canal, impossible à bloquer (malgré les interdictions et la répression immédiate) : les manifestations pacifiques sur la voie publique ; les voies légales telles que télévision (devenue son secrétariat particulier), radios, parlement, partis (hormis ceux de l'alliance) et autres associations, étant muselées d'une manière ou d'une autre. Il faut rappeler qu'il a été mal élu en 1999, suite au retrait de la course — la veille du scrutin — de ses six concurrents, pour cause de parti-pris de l'administration en sa faveur (candidat du consensus) et signes apparents de fraude généralisée). Zeroual et le Conseil constitutionnel laissent faire. Encore une incurie du système. Huit mois nous séparent de l'élection présidentielle de 2009 que déjà il nous ressasse cette histoire de «comités de soutien pour la révision constitutionnelle et pour un troisième mandat», après un intermède de plusieurs mois
(Le Soir d'Algérie du 31août 2008). Souvenons-nous. C'était vers la fin 2007, début 2008, qu'ils avaient commencé à nous matraquer la cervelle sur les réalisations élogieuses de Bouteflika et la nécessité d'un troisième mandat en conséquence pour lui permettre d'achever tous ses chantiers, comme si tous les présidents de la planète étaient tenus de terminer leurs programmes à la fin de leur premier mandat ou, éventuellement, de leurs deuxièmes les seuls autorisés par toutes les constitutions démocratiques. Ils avaient alors ouvert le bal et la partition a commencé à la télévision nationale avec un ballet programmé de «notables» et responsables d'associations fantoches qui nous avaient débité leurs bla-bla-bla habituels, dans une langue de bois digne des années sinistres du parti unique.
«Ils», ce sont tous ces laudateurs du système, incompétents, pour la plupart, d'une vue d'esprit restreinte, mais qui tiennent malheureusement encore le haut du pavé par le fait du prince. Quand un journaliste s'est évertué à demander à Belkhadem, apparatchik en chef du système, pourquoi il fait du troisième mandat son slogan favori, il répondit tout de go : «Mais ce n'est pas moi, c'est le peuple qui le veut.» De quel peuple s'agit-il, sieur Belkhadem ? De celui des villes malpropres et déglinguées ? Des bidonvilles qui pullulent de plus en plus ? Des zones rurales dont certaines ne connaissent pas encore les bienfaits de l'indépendance et de la modernité ? Des travailleurs de tous bords et des retraités dont beaucoup n'arrivent pas à boucler décemment leurs fins de mois ?
Des harraga qui bravent le danger quotidiennement pour aller la rage au cœur sous d'autres cieux, dans le monde libre, trouver subsistance, dignité, bonheur et liberté ?
Des cerveaux du pays qui se sont expatriés et qui font le bonheur de leurs employeurs étrangers ? A-t-on demandé l'avis de ces gens-là ? A-t-on demandé l'avis de l'intelligentsia restée au pays, qui constitue le moteur de son fonctionnement ? Pourtant celle-ci a déjà parlé force arguments à l'appui par l'intermédiaire de quelques économistes, politologues et hommes politiques, partisans ou indépendants, sur la nécessité et l'urgence d'un changement avant qu'il ne soit trop tard. Et si l'on s'amusait à balader des micros de télévision auprès des populations précitées, la réponse sera une et unanime : oui pour le changement dans la paix et la sérénité ; oui pour les libertés individuelles et collectives; oui pour la concorde et une véritable réconciliation (à l'exception des personnes dont les mains sont trop tachées de sang) en passant par une commission nationale «vérité et réconciliation» type Afrique du Sud à la fin de l'apartheid et non par les commissions probatoires, floues, opaques qu'on a connues à ce jour.
Cela dit, faisons un peu la synthèse des prétendues réalisations à huit mois de la fin des deux quinquennats examinons-les, point par point :
– Restauration de la paix :
Il avait raison de dire que celle-ci est la condition de tout développement et du rétablissement de la confiance entre les citoyens et ses gouvernants. Il a fait de ce credo son principal cheval de bataille.
A-t-il réussi ? Après plus de neuf ans de pouvoir sans partage, le terrorisme est toujours là, plus meurtrier que jamais.
Il est même capable de procéder à des opérations spectaculaires et non moins meurtrières (cortège présidentiel de Batna, palais du gouvernement, casernes et commissariats de police, bureaux de l'ONU durant l'année 2007). La série a continué en 2008 avec les attentats kamikazes contre des campements militaires, des commissariats, des chantiers de sociétés étrangères et, récemment, contre l'école d'officiers de gendarmerie des Issers. Ces derniers attentats ont causés la mort de centaines d'innocents, dans un silence quasi-complaisant du pouvoir et de la mouvance islamiste. Est-ce le prix à payer pour la réconciliation nationale et l'alliance avec l'islamisme politique (dit hypocritement modéré) ?
Nous disons que cette alliance est une alliance avec le diable. Les repentis (surtout les anciens émirs et autres chefs), au lieu de faire mine basse, n'hésitent pas à tancer des citoyens honnêtes et s'invitent même de temps en temps auprès des médias, avec un langage frisant le bellicisme, disant ne rien regretter de ce qu'ils avaient fait. Certains se sont offusqués du fait que le président, ou son Premier ministre, ne se déplace pas sur les lieux des massacres ou ne va pas réconforter les rescapés et leurs proches.
Mais c'est tout à fait normal dans un régime autocratique qui repose sur le déni de la personne humaine, l'opacité, l'impunité, le culte du secret, le mépris et le déficit (entretenu) de communication. Par ailleurs, si les lois sur la concorde et la réconciliation sont nécessaires, elles demeurent insuffisantes tant qu'on n'aura pas attaqué le mal à la racine. Selon la rumeur, la plupart des jeunes qui montent au maquis (à ce jour) le font, non par foi religieuse ni pour l'utopique «dawla islamia», mais bien par dégoût, mal-vie, hogra, chômage, désespoir, absence de loisirs, manque de perspectives et autres maux sociaux. Facilement manipulables dans ces conditions, ils se jettent aveuglément dans les bras de celui qui les accueille, croyant ainsi retrouver dignité, reconnaissance et servir à quelque chose. C'est celui qui leur ouvrira, le premier, les bras qui gagne la partie. Aussi, le jour où l'Etat prendra réellement en compte les problèmes de la jeunesse, ce jour-là la partie sera gagnée.
(A suivre)
Les auteurs sont retraités


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