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«Notre moisson, un vent d'automne…»
Publié dans El Watan le 07 - 10 - 2008

«Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?», s'est déjà interrogé le poète dans un recueil paru en 1996. A l'appel du Festival international de littérature de Berlin, la Bibliothèque nationale (BN) a organisé, dimanche 5 octobre 2008 à Alger, une soirée en hommage au poète palestinien. Seul l'écrivain algérien Rachid Boudjedra a signé cet appel lancé par la manifestation culturelle la plus ouverte du monde. Curieusement, l'auteur de La Répudiation n'était pas présent dans la salle Lakhdar Essaïhi de la BN. Des hommages ont été rendus le même jour à l'artiste disparu dans plusieurs pays dont l'Egypte, le Maroc, la Syrie, le Soudan, le Koweït, l'Australie, la Russie, l'Afrique du Sud et les Etats-Unis. Haïtham Oumiri a parlé de l'absence «du maître des mots», celui dont la mère était la Palestine. Amin Zaoui, écrivain et directeur de la Bibliothèque nationale a, lui, évoqué le pain que Mahmoud Darwiche voulait manger de la main de sa mère. «Je me languis du pain de ma mère, du café de ma mère, des caresses de ma mère, jour après jour, l'enfance grandit en moi, j'aime mon âge, car si je meurs, j'aurais honte des larmes de ma mère» (Achtakou li khobzi oumi, chantée par le Libanais Marcel Khelifa). «Darwiche ne doit pas être emprisonné dans son arabité et sa "palestiniéneté". Il est un messager de liberté, un poète de l'ensemble de l'humanité», a noté Amin Zaoui pour qui l'auteur de Une eulogie pour le grand fantôme (Madhih Edhil Al Aâli) était le «prince des écrans, des scènes et des géographies». «Israël craignait ce poète plus que les chars arabes, rattrapés par la rouille dans les casernes…», a-t-il ajouté. Mohamed Boulifa, muni de son luth, a interprété une chanson composée en 1977, inspirée par des paroles de Darwiche : «Ne me dis pas, ah, si j'étais vendeur de pain en Algérie, j'aurais chanté avec un révolté.» Plus loin, Mohamed Boulifa : «Ô toi qui as les yeux et les pieds ensanglantés, sache que la nuit va disparaître. Néron est mort, Rome est vivante.» L'empereur romain, Néron, connu par sa cruauté, aurait provoqué le grand incendie de Rome l'été 64 (après Jésus-Christ) pour diriger sa vengeance sur les chrétiens.
Les historiens sont partagés sur cette version des faits. «Si tu as marché dans une rue qui ne mène pas au précipice, dis merci aux ramasseurs d'ordures !», a enchaîné, Hamri Bahri, dans une lecture d'un autre poème de Darwiche. «Je cherchais la moitié d'un rêve», a dit Sarah Sefoutti, poète palestinien à propos de la quête d'une qassida de l'auteur de Plus rares sont les roses. «Tes yeux sont une épine dans mon cœur qui me fait mal. Je la cache et je la protège du vent. Je la cache derrière la nuit et les douleurs. Sa blessure allume la lumière des lampes…», a clamé, la voix haute, Sarah Sefouti. Dans Sareer El Ghariba (le lit de l'étrangère, paru en 1998 et traduit par Elias Sanbar), Mahmoud Darwiche a puisé dans le ghazal, la poésie de l'amour… «Les amandiers n'ont pas assez fleuri, souris et ils fleuriront encore entre les papillons de tes fossettes. Sous peu nous aurons un autre présent. Retourne-toi, tu ne verras qu'exil, derrière toi : ta chambre à coucher, le saule de la place, le fleuve derrière les immeubles de verre. Et le café de nos rendez-vous… tous, tous prêts à se muer en exil. Soyons donc
bons !» Les jeunes poètes, Abdellali Mezghiche et Faïza Mustapha, ont rappelé aux présents les 20 ans des émeutes du 5 Octobre à Alger, de ce printemps raté. Timides applaudissements dans la salle. Célébré par la presse et par d'authentiques militants pour les libertés démocratiques, l'événement a été complètement ignoré par la classe politique et par les autorités.
C'est que le 5 Octobre rappelle quelque chose de terrible : l'armée algérienne a retourné les armes contre les civils et la torture est devenue systématique depuis. «Voici mon sang, prenez le, plantez-le en arbres sur le sable des arabes, en pierres sur la tombe des Arabes…», a lancé Abdellali Mezghiche. «Et après ?», a répliqué Samir Settouf, notre moisson, un vent d'automne. Et l'automne de cette époque est plus long que la longueur. Ô mère, tu m'a appris à appartenir au refus et que la neutralité est la première des trahisons…». Abderrahmane Djelfaoui a, lui, choisi de lire des extraits d'un grand recueil, Etat de siège, écrit par Mahmoud Darwiche en 2002, durant une offensive de l'armée israélienne à Ramallah : «Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps, près des jardins aux ombres brisées, nous faisons ce que font les prisonniers, ce que font les chômeurs : nous cultivons l'espoir.» Traduit dans une vingtaine de langues, il a publié des dizaines de recueils de poèmes, de proses et de nouvelles depuis Oiseaux sans ailes, paru en 1960. En 2009, son dernier poème, Si nous le voulons, sera publié : «Nous serons un peuple, si nous le voulons, lorsque nous saurons que nous ne sommes pas des anges et que le mal n'est pas l'apanage des autres (…) Nous serons un peuple lorsque nous insulterons le sultan et le chambellan du sultan, sans être jugés. Nous serons un peuple, lorsque nous respecterons la justesse et que nous respecterons l'erreur.»


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