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Saïda-Un colloque passionnant : Lignes d'histoire
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2009

La rencontre a mis en valeur des chercheurs et leurs travaux pertinents sur la littérature. Les 27 et 28 avril derniers, le département de français de l'Université Dr Moulay Tahar de Saïda a organisé, à l'initiative de Brahim Ouardi, un colloque national intitulé « La théorie postcoloniale et la littérature algérienne ».
Accueillis non seulement par le doyen de l'université, Mohamed Abbès, mais également par des étudiants tout aussi intéressés et motivés qu'accueillants et sympathiques, les participants ont débattu de l'intérêt d'une approche postcoloniale pour penser la littérature algérienne, littérature née pendant la colonisation mais sans être, comme en témoignent les textes, colonisée. Eldjamhouria Slimani Aït Saada (de l'Université Hassiba Ben Bouali de Chlef), qui a centré ses recherches sur la région de Chlef, a confronté les approches coloniales stéréotypées et les descriptions d'un paysage qui constitue un pays plus qu'un décor de carton pâte, ce qui suppose une appropriation des lieux par la langue. Les femmes ont été à l'honneur. Seloua Luste Boulbina (Université de Paris VII) a ainsi pu développer l'idée que la décolonisation de l'Algérie procède également de sa littérature, y compris d'expression française, notamment dans l'écriture d'Assia Djebar et de Maïssa Bey. Ces écrivaines sont des Antigone des temps modernes : l'acte fondateur, dans l'écriture, est, chez elles, l'enterrement des morts, qu'il s'agisse des victimes de la guerre de libération ou de la décennie noire. Siham Guetafi (Université Med Kheider de Biskra) a proposé une nouvelle lecture, très originale, d'Aïcha Lemsine, comparant par exemple les dates à partir desquelles sont bâties les analyses critiques, dates qui ne sont pas généralement signifiantes du point de vue algérien, mais du point de vue français. Nadia Setti (Université Paris VIII) s'est intéressée à Leïla Sebbar, Nina Bouraoui et Malika Mokeddem à travers l'idée d'« écritures transfrontalières » en faisant l'hypothèse d'un nomadisme littéraire.
D'autres communications se sont situées dans un cadre plus général, qu'il s'agisse du « social algérien » ou de la « littérature en miroir ». Des œuvres méconnues, comme celle d'Henri Kréa, ont été revisitées avec profit. Brahim Ouardi a ainsi présenté Le Séïsme, suscitant de multiples interrogations sur le rapport ou la relation entre le théâtre, en Algérie, et les formes grecques de la tragédie. On sait ainsi que Kateb Yacine a été très profondément nourri par Eschyle lorsqu'il a écrit, en 1955, Le Cadavre encerclé, pièce que lui ont inspiré les massacres de Sétif, le 8 mai 1945, lors d'une manifestation à laquelle il a participé, ce qui lui a valu - il avait seize ans - trois mois de prison. La pensée fanonienne a été à l'honneur. Frantz Fanon, en effet, a été au centre des études postcoloniales des chercheurs anglais et américains. Peu étudié en France, il a cependant été extrêmement novateur. Bouterfès Abès (Université de Sidi Bel Abbès) a exhibé « l'antillanité fanonienne » et « la mondialisation venue du Sud », relevant la condescendance de Sartre à l'égard de Fanon. Mourad Yellès (Inalco-Paris) a posé le problème de la théorie des trois phases.
Pour Fanon, en effet, très influencé par la pensée dialectique alors à la mode à Paris, trois moments sont structurants : celui, d'abord, de l'assimilation ; celui, ensuite, de l'ébranlement et du souvenir ; celui, enfin, du combat. Selon Les Damnés de la terre, le colonisé, tout comme le colonisateur, produisent des discours croisés stéréotypés. Les élites, en outre, sont censées être plus complexées (du complexe du colonisé) que le peuple. Le prochain colloque sur Fanon (les 7 et 8 juillet), qui se tiendra à Alger dans le cadre du 2e Festival panafricain, permettra de débroussailler davantage un auteur qui, en Algérie comme ailleurs, est une référence. Pour finir, rien n'aurait été dit du colloque de Saïda si n'étaient mentionnées la présence et les interventions piquantes de Hadj Miliani (Université de Mostaganem) dont le sens critique à l'égard du « postcolonial » n'a d'égal que l'amour pour la littérature algérienne.


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