Les dockers CGT du port de Marseille-Fos refusent de charger un conteneur sur un navire à destination d'Israël. Selon le syndicat, 19 palettes de pièces détachées servant à fabriquer des fusils- mitrailleurs devaient être embarquées ce jeudi. Un conteneur avec ''des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs » a été mis de côté au port de Marseille-Fos par des dockers et ils ''ne le chargeront pas sur le bateau à destination d'Haïfa », indique hier mercredi le syndicat général de la CGT des ouvriers dockers et des personnels portuaires du Golfe de Fos dans un communiqué. 19 palettes de «maillons», des pièces détachées pour fusils mitrailleurs. Le syndicat explique avoir «été alerté par plusieurs réseaux que 19 palettes de maillons» fabriqués par la société Eurolinks à Marseille «devaient être embarquées par conteneur ce jeudi après-midi via le port de Marseille-Fos en direction du port d'Haïfa en Israël». «Ces maillons d'Eurolinks sont des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs servant à l'armée israélienne pour continuer le massacre de la population palestinienne», affirme le syndicat. Après avoir informé leurs employeurs et les autorités compétentes, la CGT annonce avoir « pu trouver ce conteneur rempli de maillons d'Eurolinks». Selon le syndicat, «le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l'armée israélienne» et «les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien. Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous déplorons tous ces conflits armés qui engendrent la mort, la misère, l'exode de populations», justifie le syndicat. D'après le site d'enquêtes Disclose, c'est la troisième expédition de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa depuis le début de l'année 2025. La gauche salut le geste «Gloire aux dockers du port de Marseille-Fos», «partout dans le monde, la lutte s'organise contre le génocide à Ghaza !, a écrit sur le réseau X le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard. Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, a posté un message similaire, réclamant au passage un «embargo maintenant sur les armes du génocide». Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, les a lui aussi félicités, ajoutant : «l'humanisme n'est pas à vendre». «La reconnaissance de l'Etat palestinien, essentielle à la paix durable» Par ailleurs une conférence internationale de lancement de l'Alliance internationale pour les droits du peuple palestinien. S'est tenait le mercredi 4 juin à Paris en présence de plusieurs parlementaires du groupe CRCE-K, cette conférence à l'initiative commune de l'OLP et du PCF, avec la participation de représentants palestiniens, de parlementaires et de représentants de formations politiques arabes, européennes et internationales, de la secrétaire générale de la CGT, de juristes internationaux, et de personnalités françaises. Elle est le point de départ d'une coalition internationale pour la défense des droits du peuple palestinien et la protection du droit au retour. Déclaration finale du PCF «À un moment décisif de l'histoire du combat du peuple palestinien pour son auto-détermination, la Conférence Liberté pour la Palestine; s'est tenue à Paris, sous l'égide de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), représentante unique et légitime du peuple palestinien, et du Parti communiste français (PCF), avec la participation active de la gauche française, des forces progressistes internationales, des sociétés civiles du monde, d'organisations syndicales, d'universitaires, de juristes, de parlementaires et de partis politiques européens, arabes et internationaux. Cette conférence s'est réunie avec pour objectif la constitution d'une coalition internationale pour la défense des droits du peuple palestinien et la protection du droit au retour, d'une alliance palestinienne, arabe et internationale, enracinée dans l'histoire du combat des peuples pour le progrès. Notre exigence est l'application du droit international, du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, d'une paix juste et durable pour tous les peuples et l'application des principes de la Charte des Nations Unies. Nous dénonçons toute entreprise de colonisation et d'asservissement des peuples. Le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou, sa politique suprématiste, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité́ qu'il commet, les soutiens internationaux dont il bénéficie sont un danger existentiel pour le peuple palestinien et la paix dans la région. Son entreprise criminelle et raciste doit être arrêtée immédiatement par une pression et des sanctions effectives de la part de la communauté internationale, de l'Union européenne et des gouvernements. En conséquence : Nous exhortons toutes les consciences humaines à se dresser pour mettre fin à l'entreprise génocidaire engagée par le gouvernement israélien à Ghaza. Un cessez-le-feu doit y intervenir immédiatement et définitivement, le blocus meurtrier organisé contre le territoire doit être levé pour faciliter l'aide humanitaire et l'assistance sanitaire aux populations, les crimes de guerre et crimes contre l'humanité́ qui y sont commis doivent sans délai cesser, leurs auteurs doivent répondre de leurs actes devant la justice internationale. Nous affirmons que la question palestinienne représente un enjeu de libération nationale et d'émancipation humaine. Elle ne peut être résolue que par la justice et le droit, par la fin de la colonisation, de l'occupation et de l'apartheid dans les territoires occupes, par l'arrêt des discriminations systématiques dont souffre le peuple palestinien. Seule une solution politique reposant sur l'application du droit international permettra la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien. La libération nationale du peuple palestinien s'inscrit dans le long combat des peuples arabes et des peuples du Monde pour l'indépendance et contre le colonialisme, le racisme et l'antisémitisme. Nous exigeons la reconnaissance immédiate, par la France et par l'Union européenne, de l'Etat de Palestine, afin de permettre que la solution à deux Etats se concrétise enfin. Nous entendons agir afin que le droit international soit respecté et appliqué. Nous réaffirmons ainsi les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels le droit à l'autodétermination, au retour des réfugies conformément à la résolution 194 des Nations unies, à la fin de l'occupation et de la colonisation et à l'établissement d'un Etat indépendant démocratique et laïc avec Jérusalem pour capitale, conformément au droit international, notamment aux résolutions 181 (sur le partage), 242, 338, 1397, 2334, et autres. Nous demandons le respect et l'application du droit au retour, droit individuel et collectif, inaliénable, qui réponde à l'attente du peuple palestinien à la réparation des décennies d'injustices et de spoliations subies par lui. Nous exigeons que des sanctions soient appliquées à l'Etat d'Israël tant qu'il ne respecte pas le droit international. La suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Etat d'Israël et l'application des ordonnances de la Cour internationale de justice et de la Cour pénale internationale y participent. Les otages israéliens et les prisonniers politiques palestiniens doivent être libérés.Nous appelons à la constitution d'une alliance internationale autour des exigences de reconnaissance et d'application des droits nationaux du peuple palestinien, d'application du droit international, de reconnaissance de l'Etat de Palestine et de paix juste et durable au Proche- Orient. En élargissant la coalition aux forces syndicales, organisations de la société civile, structures académiques, juridiques ou médiatiques, élus à travers le Monde, nous voulons en faire un outil efficace d'influence politique. Nous saluons le rôle de premier plan joué par le Royaume d'Arabie saoudite et la République française pour la réunion, le 19 juin prochain à New York et sous l'égide des Nations Unies, de la conférence internationale pour la protection de la solution à deux Etats. Nous soutenons résolument cette importante initiative qui peut ouvrir un chemin de justice et de paix grâce à la réaffirmation des principes du droit international et à la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Nous saluons également le rôle courageux de l'Egypte et de la Jordanie, qui ont rejeté le plan de paix unilatéral de l'administration Trump, une manœuvre visant à enterrer les droits nationaux du peuple palestinien et à légitimer l'annexion des territoires occupés. Nous considérons que la convergence entre la conférence Liberté pour la Palestine et celle pour la Protection de la solution à deux Etats représente une occasion historique de construire aujourd'hui un nouvel équilibre dans les relations internationales, de mettre fin à l'occupation et au blocus, de rétablir la justice et d'ouvrir une perspective réelle de sécurité collective et de progrès partagé au peuple palestinien et à tous les peuples du Proche et du Moyen-Orient. Nous adressons enfin un salut respectueux au peuple palestinien pour le courage et la dignité dont il fait preuve à Jérusalem, à Ghaza, en Cisjordanie, dans les territoires de 1948, dans la diaspora et les camps de réfugies. Nous saluons également les hommes et les femmes qui agissent avec détermination en faveur de la liberté, de la démocratie et du droit dans le monde, y compris en Israël. Nous rendons hommage aux membres des organisations humanitaires, personnels de l'ONU, journalistes tués par la volonté délibérée du gouvernement israélien. Nous appelons aux plus larges rassemblements des défenseurs d'une paix dans la justice et les appelons à renforcer partout la mobilisation des citoyens et des opinions en faveur de la paix dans la justice. Nous affirmons, en ce sens, que l'unité́ du peuple palestinien et la construction d'alliances internationales sont les clés de la conquête de la liberté. De Marseille,