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D'une division à une autre
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2008

Il y avait d'une part l'intellectuel arabisant et religieux des oulémas et, de l'autre, l'intellectuel libéral ou communiste», a-t-il relevé, soulignant la marginalisation des responsables instruits à l'intérieur des organisations nationalistes. «L'intellectuel n'occupait que le poste d'exécutant, secrétaire ou conseiller, rarement un poste de responsabilité à l'intérieur des structures de la Révolution», a-t-il expliqué. Le nationalisme politique était marqué, selon lui, par une faiblesse culturelle. La division s'est entendue ensuite au sein du FLN et du GPRA. «Les fonctions diplomatiques ou militaires accordées aux intellectuels arabophones ne ressemblaient pas à celles qui revenaient aux francophones», a-t-il observé. La fracture est constatée également entre les officiers ayant fui l'armée française et ceux formés dans les académies arabes.
Fracture reproduite après 1962. «L'Algérie indépendante et ses élites avaient refusé d'ouvrir le débat sur la question culturelle et linguistique et ses retombées politiques. On a traité avec l'Etat nation comme un ensemble de secteurs et non pas comme un seul corps. Les arabophones ont hérité des secteurs liés à la religion, l'idéologie et l'histoire, les francophones ont eu la charge de la gestion et de l'administration», a-t-il constaté. Ce sectarisme a, selon lui, affaibli l'Etat qui a perdu les conditions de cohésion entre les institutions. «Cela a également créé des problèmes dans le rapport entre l'Etat et la société. Une guerre de position durable a éclaté au sein des institutions. Cela s'est élargi à l'école», a-t-il noté.
Le sociologue a remarqué que les jeunes, formés en arabe, se sont retrouvés devant un immense handicap de langue, une fois entrés dans l'univers professionnel. La maîtrise du français favorise, selon lui, les jeunes citadins des classes moyennes. Nacer Djabi a procédé à une analyse historique de l'évolution de ces classes en Algérie. Les choix socialisants de l'après-indépendance ont influé, selon lui, sur la composante de ces classes et sur l'ensemble de la société. Les classes moyennes, proches des centres de décision, qui ont créé des entreprises, profitant de leur capital relationnel, sont celles qui ont mieux réussi que celles restées dans le giron de l'Etat. Le pouvoir a, d'après Nacer Djabi, voulu s'appuyer sur ces classes pour procéder à la transition politique et économique sans prendre en compte les rapports sociaux et le sectarisme existant.
La rupture avec l'ère du parti unique n'a pas mis fin à ce «sectarisme». «Seule une infirme partie de la classe moyenne a profité des changements économiques et sociaux qui ont accompagné la transition politique au détriment de la majorité qui s'est exprimée par des moyens radicaux. Radicalisation qui trouve sa racine dans la culture politique présente dans les milieux populaires», a-t-il relevé. Nacer Djabi a établi ensuite une étude sociologique sur les chefs de gouvernement successifs, depuis Kasdi Merbah jusqu'à Ali Benflis. «Le facteur temps fut l'ennemi principal de la majorité des chefs de gouvernement depuis le début des réformes. Ils n'ont pas pu faire du centre de décision, qu'ils occupaient, un centre indépendant, présent et efficace dans les rapports avec d'autres niveaux de décision dont la présidence de la République», a-t-il noté.
Cette observation vient d'être confirmée par la dernière révision de la Constitution qui a supprimé le poste de chef du gouvernement et l'a remplacé par celui de Premier ministre à prérogatives limitées.
La violence politique a, selon le sociologue, empêché le développement normal du pluralisme. Les partis islamistes ou non islamistes n'ont, selon lui, pas réussi à faire des mouvements sociaux sur lesquels ils s'étaient appuyés un moyen de réussite et de concrétisation des revendications. La crise du système politique algérien est, selon lui, liée à son incapacité de sauvegarder son ancienne légitimité et en acquérir une nouvelle. Contrairement à d'autres pays, la double transition politique et économique en Algérie est, d'après son analyse, la plus longue, la plus coûteuse et la moins transparente.
«Et cette transition n'est pas achevée», a-t-il relevé. Selon Nacer Djabi, la presse francophone a contribué à la vulgarisation des concepts de «société civile» et «opposition». Le concept de «société civile» n'a trouvé d'écho, selon lui, qu'au milieu de certaines classes moyennes citadines. Les situations sécuritaires et économiques ont freiné l'évolution de cette forme moderne d'organisation. L'essai de Nacer Djabi est préfacé par le sociologue syrien Burhan Ghalioun. Rencontrera les lecteurs aujourd'hui à 14h30 à la librairie Chihab, au 10 avenue Brahim Gharafa (ex-Durando) Bab El Oued, à Alger, pour présenter son livre.


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