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Circulation : Alger au bord de la crise de nerfs
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2009

Avec sa cinquantaine de barrages filtrants, son million de voitures et ses 300 000 visiteurs véhiculés par jour, Alger n'en finit pas d'étouffer dans la circulation. Un nouveau système de gestion informatique par feux rouges sera bientôt mis en œuvre, mais va-t-il régler cet insoluble casse-tête qui donne pics de tension et ulcères aux Algérois ?
« Tekber », tu as le temps de vieillir, résume un automobiliste algérois, café à la main et coincé, comme tous les jours, dans l'effroyable circulation. Car pour un étranger de passage à Alger, les premières remarques, en dehors des 4000 policiers déployés partout comme dans une ville en guerre, concernent cette circulation. Des embouteillages monstres, des piétons qui traversent n'importe où, des voitures qui se disputent sauvagement les rares couloirs et, surtout, l'absence de feux, ces poteaux à trois couleurs inventés pour régler ces problèmes. « Il ne s'agit pas d'installer des feux rouges autonomes comme dans les autres villes », explique un officier de police. « Un feu tricolore doit être relié aux autres pour pouvoir s'adapter en temps réel aux changements de flux », explique-t-il. Ce qui implique un coûteux système de gestion par logiciel informatique et ce qui explique le récent appel d'offres qui intéresse deux groupes espagnols, un italien et deux groupements algéro-français. « Ce n'était pas possible avant, explique encore un spécialiste, mais aujourd'hui avec la généralisation de la fibre optique dans la capitale, ce système peut être mis en œuvre. » En attendant, la circulation est ce qu'elle est, une chenille asthmatique tendue qui met tout le monde sur les nerfs, autant les automobilistes que les policiers chargés du trafic. « On va partir et laisser les voitures habiter à Alger », lâche, épuisé, un chauffeur de taxi à l'arrêt depuis une demi-heure devant le barrage filtrant des Bananiers, à la sortie est de la capitale. Car, s'il est relativement simple d'en sortir, pour entrer à Alger, où les administrations et les grands hôpitaux sont concentrés, c'est le cauchemar, surtout pour ceux qui viennent de l'est et ont dépensé leurs dernières cartouches de sagesse aux barrages de Boudouaou, Reghaïa et Rouiba. « J'ai décidé de ne plus venir à Alger, fulmine un habitant de Boumerdès, quitte à ne pas régler mes problèmes. » En dehors du 1,3 million de véhicules immatriculés à Alger, 300 000 voitures y transitent chaque jour. Que faire ?
Un plan, vite
A Alger-centre, selon une étude, 30 à 35% des voitures qui circulent en ville représentent des personnes qui cherchent une place de stationnement. D'où l'utilité des parkings à étages, comme celui du 1er Mai, près du marché Ali Mellah ou celui du Sacré Cœur. « Problème, explique un habitué, ils sont souvent complets parce que des abonnés les utilisent ; ces Algérois qui y garent leurs voitures à l'année, alors que ces parkings sont destinés à ceux qui viennent de l'extérieur. » Résultat : pour les voitures qui viennent sur la capitale, il n'y a pas de places et elles sont obligées de tourner en ville pour s'en trouver une, perturbant encore plus la circulation. El Biar, c'est dans un parking à plusieurs étages, dévié de sa fonction initiale, que siège paradoxalement la direction de la Régulation de la circulation d'Alger. Si ce parking a évidemment été réaménagé, des traces restent de son ancienne fonction, comme ces pentes pour voitures placées entre deux séries de bureaux. C'est en tout cas ici que se concoctent les plans de circulation. Mais quel plan ? Le plan canadien de 2003, toujours officiellement en application mais silencieusement abandonné. « Il y a des solutions politiques à prendre », confie un cadre. Comme détruire certaines habitations pour dégager de nouveaux axes. Solution inapplicable en dehors d'un ordre venu de très haut. Quelques solutions proposées par les Canadiens ont quand même été appliquées, comme le stationnement alterné des deux côtés de la rue ou les parkings à plusieurs étages.
La solution est un problème
Pour le reste, « la réelle impossibilité d'appliquer ce plan de circulation est qu'il est multisectoriel », mettant en relation suivie plusieurs secteurs, ministères des Transports, de l'Urbanisme, la wilaya, les travaux publics et les services de sécurité, ce qui en Algérie est une équation insolvable. Que faire ? Rien, en dehors de lever les barrages filtrants ou de placer des policiers sur chaque voie pour ne pas tout comprimer sur une seule. Ou de décentraliser. Puisque de l'avis général, il n'y a pas d'embouteillage à Boughzoul. Pas de plan donc, à part de l'équipement et des solutions au jour le jour, comme les feux rouges ou de nouveaux sens interdits. Pas de plan, sauf celui de Ali Tounsi, directeur de la DGSN, qui promettait aux Algérois traumatisés au lendemain des attentats de 11 décembre 2007, « un plan pour en finir ». Rapidement adopté par la Présidence, ce plan consiste en une multiplication des points de contrôle et des barrages filtrants, à l'intérieur d'Alger et dans sa périphérie. Résultat : une circulation encore plus difficile, pour des barrages d'une efficacité contestable. De l'avis d'un spécialiste, « c'est surtout l'effet dissuasif, mais en réalité, il suffit d'arriver pendant les heures de pointe et de passer avec des explosifs ». « Quand le flux trop grand oblige à faire passer tout le monde rapidement », explique-t-il encore. En tout cas, ce plan tient toujours et 16 nouveaux barrages ont été annoncés pour Alger, la semaine dernière. Sujet tabou, personne n'ose les contester. « Chacun travaille de son côté », confie un cadre du département de la régulation de la circulation, tels la police chargée du trafic, les services de sécurité, les communes qui décident seules, sans plan d'ensemble, de nouveaux sens interdits, et la direction des travaux publics (DTP), qui concocte de nouvelles routes, des trémies ou des ponts, sans aviser personne. Sans compter les personnalités politiques, qui décident toutes seules de fermer telle rue ou de mettre un sens interdit devant l'accès à leur résidence. Alger sortira-t-elle de son cauchemar quotidien ? Rien n'est moins sûr, pas de plan précis. Mais comme il y a de l'argent, quelques projets du génie des travaux publics sont en cours. Comme cette route souterraine qui doit relier le Val d'Hydra, au niveau du ministère de l'Energie, et le carrefour d'Addis-Abbeba en passant sous les falaises des hauteurs de la ville. Un projet faramineux déjà approuvé et inscrit. Tekber, on a le temps de vieillir, aurait dit un automobiliste algérois.
L'œil central
Dans les talkies-walkies crépitants des policiers d'Alger qui tentent de régler la circulation en s'informant en temps réel les uns les autres, on communique par des codes et tout est centralisé vers l'officier qui gère la circulation au commissariat central, sûreté de wilaya d'Alger, dans la toute moderne salle des opérations, où en plus des policiers reliés par talkies-walkies, 85 caméras de surveillance scutent en permanence la ville, pour traquer la délinquance mais aussi pour contrôler les flux de circulation. Ecrans géants, microcasque sur la tête, il vous voit tous et est responsable de tout. Et avec la généralisation de la fibre optique, d'autres caméras vont être installées un peu partout à Alger. Souriez, freinez, embrayez, vous êtes filmés.


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