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«Les études récentes montrent la fréquence élevée de la mutation génétique au sein de la population maghrébine»
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2009

– Le monde s'apprête à célébrer, le 8 avril prochain, la Journée mondiale de la maladie de Parkinson. Peut-on avoir un aperçu sur cette maladie chronique en Algérie ?
– La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative progressive qui atteint le sujet après 55 ans en général. C'est une affection sporadique, mais il existe des formes familiales d'origine génétique. La prévalence de cette affection est élevée dans cette tranche âgée de la population. Elle est estimée autour de 70 à 140 pour 100 000 habitants par les études internationales. Chez nous, la maladie de Parkinson est également un motif relativement fréquent de consultation en neurologie : 110 nouveaux cas par an en moyenne à notre consultation spécialisée Parkinson et mouvements anormaux. Une étude de la prévalence de cette affection en Algérie est à entreprendre.
– Qu'en est-il de sa prise en charge dans notre pays ?
– La prise en charge médicamenteuse permet une amélioration notable des principaux symptômes de la maladie, au moins durant quelques années. La molécule principale qui est la L-Dopa est disponible, mais certaines molécules d'appoint qui sont les agonistes dopaminergiques et d'autres molécules utiles n'ont pas l'AMM en Algérie, ce qui est un handicap pour nous. De plus, il est nécessaire de faciliter l'accès des patients à la kinésithérapie, qui, associée aux médicaments, pourra améliorer la qualité de vie des malades. Chez une petite proportion de patients à un stade avancé de la maladie, on peut poser l'indication d'un traitement chirurgical très spécialisé qui a commencé à être pratiqué avec l'équipe du Pr Abdennebi à l'hôpital Zemirli.
– Une étude sur la maladie de Parkinson vient d'être réalisée par une équipe de votre service que vous avez dirigée. Quelles sont les conclusions de ce travail scientifique ?
– Nous avons mené cette étude en collaboration avec un groupe de recherche de l'Inserm (Paris). Il s'agit d'une étude génétique d'une série de 106 patients atteints de maladie de Parkinson, chez lesquels on a recherché une mutation particulière du gène LRRK2, récemment identifié comme étant impliqué dans cette affection. On a retrouvé une proportion importante (32%) des patients porteurs de cette mutation. Ce résultat confirme, sur une plus grande série, les études récentes montrant la fréquence élevée de cette mutation génétique dans la population maghrébine, alors qu'elle n'est que de 1 à 2% en Europe. La détermination des mécanismes physiopathologiques de cette mutation, qui aboutissent à la maladie de Parkinson, pourrait avoir une implication thérapeutique curative dans le futur.
– Vous êtes directrice du Laboratoire national de neurosciences implanté à l'hôpital Mustapha. Quelles sont les missions principales de ce laboratoire ?
– Il s'agit en fait du laboratoire de recherche en neurosciences agréé récemment par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et géré par l'Université d'Alger. Ce laboratoire est composé de 4 équipes de recherche multidisciplinaires ayant un rapport avec les sciences et les pathologies neurologiques. Les sciences neurologiques ont connu un développement considérable dans le monde durant les deux dernières décades. De nouvelles technologies en matière de recherche dans les domaines de la génétique moléculaire, de l'imagerie et des explorations fonctionnelles ont permis de grandes avancées dans le diagnostic et la prise en charge des affections neurologiques, dont une grande partie sont considérées comme des «maladies orphelines». La mission principale de ce laboratoire est de développer en Algérie toutes les avancées scientifiques dans le domaine de l'exploration, du diagnostic et de la prise en charge des affections neurologiques.
– Quels sont les objectifs visés par ce laboratoire ?
– Nous avons particulièrement visé 4 domaines qui sont les intitulés des équipes de recherche :
— la neuroépidémiologie dirigée par le Pr Salima Assami avec l'aide de l'équipe du Pr Badia Benhabylès du service d'épidémiologie du CHU Mustapha Bacha ;
— l'étude des maladies neuromusculaires avec la participation du laboratoire d'anatomie pathologique du CPMC, dirigé par Pr Nadia Terki pour la biopsie musculaire qui est un examen déterminant dans le diagnostic des affections musculaires ;
— l'étude de maladies neuro-infectieuses avec l'équipe du Pr Mohamed Tazir du laboratoire de microbiologie du CHU Mustapha et la prise en charge du handicap lié aux affections neurogénétiques, grâce à la collaboration de l'équipe du Pr Yasmina Ladjadj du service de chirurgie pédiatrique du CHU Mustapha et le service de rééducation fonctionnelle d'Azur-Plage dirigé par le Pr Méziane Amenouche. Par ailleurs, nous collaborons étroitement avec des biologistes moléculaires des universités de
Bab Ezzouar et de Boumerdès, nos amis les Drs Traki Benhassine et Tarik Hamadouche, spécialisés dans les maladies neurogénétiques. Grâce à un travail initié avec eux à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) en 1997 des diagnostics de maladies neurogénétiques ont pu être mis en place, il y a une dizaine d'années. Malheureusement, ce travail de diagnostic génétique a été brutalement arrêté sans explication, il y a quelques mois, par la direction de l'IPA. Nous espérons reprendre bientôt au CHU Mustapha ces diagnostics neurogénétiques qui ont une importance capitale dans la prise en charge de ces affections, avec le soutien du laboratoire de neurosciences, qui est, par ailleurs, ouvert à tous les collègues désireux d'entreprendre des projets de recherche dans les domaines qui les intéressent.
– Est-ce que des travaux de recherche sont déjà entamés et qu'en est-il en termes de conclusions ?
– Nous avons plusieurs projets de recherche entamés dans chaque équipe de recherche. Mais ce qui nous tient le plus à cœur sont les études neuroépidémiologiques. Les neurosciences cliniques sont entrées récemment dans une phase des plus excitantes, en l'occurrence l'opportunité de pratiquer la «neurologie préventive». En identifiant les facteurs de risque reconnus par les études neuro-épidémiologiques, on peut les éliminer et ainsi réduire et même prévenir la maladie. Par exemple, les études épidémiologiques effectuées dans les accidents vasculaires cérébraux ont démontré l'importance de l'hypertension artérielle (HTA) comme étant un facteur de risque majeur. En détectant et en traitant l'HTA, il est maintenant possible de réduire le risque des accidents vasculaires cérébraux.Par ailleurs, les études épidémiologiques des maladies neurologiques les plus fréquentes en Algérie, comme l'épilepsie, la sclérose en plaques et d'autres pathologies qui posent un problème de santé publique, à savoir la maladie d'Alzheimer et les accidents vasculaires cérébraux, permettront aussi la mise en place d'une stratégie de prise en charge de ces affections et l'évaluation en matière de besoin en médicaments spécifiques et en structures de santé adaptées.


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