Et pour cause. Elle est dans tous les défilés de mode professionnels, tellement elle est sollicitée par les couturiers et les couturières les plus connus en Algérie. «Quand je porte un costume, dit- elle avec conviction, j'ai le don, contrairement aux autres, de savoir le mettre en valeur». Et de rajouter : «Pour cela, je me mets constamment en scène, comme si j'étais comédienne. Pour moi, chaque costume a son identité, sa beauté intrinsèque, son histoire, ses caractères psychologiques, sa clientèle propre à lui. Je l'appréhende donc comme un véritable rôle». En effet, Siham, connue dans le milieu du mannequinat sous le surnom hypocoristique de Soussou, sait se mettre en scène, pour qu'in fine seul le costume apparaisse comme la vraie vedette. Elle fait partie de l'engeance rare des mannequins racés qui, grâce à leur beauté naturelle, leur imagination créative et l'intelligence de leur travail, le costume sur eux s'en trouve réellement mis en valeur, embelli. Contrairement, hélas ! à certains mannequins qui enlaidissent, déparent et ravalent la qualité du costume porté. Ceux-la sont souvent dotés d'une beauté plutôt factice. Ils sont d'ailleurs, pour la plupart d'entre eux, atteints d'un narcissisme démesuré, hypertrophié qui les rend de facto incapables de se mettre au service du costume qu'ils sont censés mettre en valeur. L'affectation, la recherche du compliqué sont leur défaut rédhibitoire. Siham, elle, loin de ce narcissisme pathologique, baigne dans une sorte de simplicité inaccessible. D'ailleurs, quand elle évolue sur les podiums des défiles de mode, elle le fait avec grace et élégance, sans fioritures et sans exagération aucune. La beauté de ses déhanchements professionnels nous rappelle tout bonnement celle des mannequins américains ou européens. Et quand on lui parle justement du professionnalisme de certains mannequins occidentaux, elle nous dit avec le sérieux qui la caractérise: «Mon professionnalisme n'a rien à envier à celui de certains mannequins occidentaux. Sauf que moi, je suis musulmane pratiquante, et ça je ne l'oublie jamais. D'ailleurs, grâce à mon professionnalisme, à la pratique paisible de ma religion et au respect que j'établis avec mes collègues de travail, je suis en train de devenir à mon insu un exemple à suivre dans le milieu du mannequinat. Et cela me ravi.» Il est vrai que le milieu du mannequinat en Algérie lui voue un respect immense, tant elle l'a bâti et arraché de haute lutte. Siham a toujours mal quand elle entend les clichés qui se colportent sur les mannequins. Son obsession première a toujours été de lutter contre ces clichés. «Un mannequin intelligent doit savoir se faire respecter, martèle-t-elle avec force. Il n'est pas question de se sacrifier aux clichés.» Siham est un mannequin à poigne. Elle a beaucoup de personnalité, intelligente, elle ne se laisse jamais berner ni s'en faire accroire, surtout pas par ses collègues de travail avec qui elle a établi des distances de respect et des liens professionnels, loin des familiarités et autres privautés vicieuses. D'ailleurs, forte d'une longue expérience, elle compte un jour travailler à son compte. Elle est dans le métier du mannequinat depuis 9 ans, elle a travaillé pour des couturiers et couturières, des esthéticiennes, des coiffeurs, pour des marques de maquillage étrangères et surtout pour quelques maisons de couture très célèbres dans le monde.. Elle a fait la couverture de magazines et de journaux, joué dans un certain nombre de publicités et fait une participation dans un feuilleton. Actuellement, elle joue dans un grand film pour le cinéma aux côtés, entre autres, du célèbre Sid Ali Kouiret où elle campera un rôle secondaire important.
