Dans Les ghettos de la République (éditions les Quatre Chemins, 2007), André Gérin écrit : « Nous devons multiplier les liens avec les grands pays musulmans dont sont issus pour l'essentiel les musulmans de France. Je repense au voyage que j'ai effectué en octobre 1988 en Algérie. Mon idée très arrêtée était de réaliser un jumelage avec la ville de Béjaïa et sa région, dont sont originaires la plupart des Algériens venus s'installer en France et à Vénissieux et qui sont aujourd'hui des citoyens vénissians. Les premiers contacts n'ont pas débouché. Peu après mon retour, ont eu lieu ces révoltes déclenchées par le FIS et j'ai pris un peu de recul avec ce projet. Comme j'ai de la suite dans les idées, je l'ai relancé mais force est de constater qu'il n'avance pas. J'espère aboutir un jour. En revanche, nous entretenons des relations assidues avec la Tunisie et les autorités qui suivent de très près leurs ressortissants. Ce qui n'est pas le cas avec le Maroc.Les personnes originaires de ce pays sont plutôt issues des couches moyennes de commerçants et il existe un véritable encadrement. Dans leur plus grande majorité, les musulmans veulent vivre en paix, dans l'apaisement. Fondamentalement, ils ont intégré les valeurs de l'institution républicaine et partagent les aspirations politiques du pays. C'est pour cette raison que je plaide sans équivoque pour accorder le droit de vote à tous les étrangers en situation régulière pour les élections locales, régionales et européennes ». André Gérin signale que sur les 58 000 habitants que compte Vénissieux, 23% sont immigrés. Avec leurs enfants français, 55 % est d'origine immigrée (Europe, Afrique-Centrale, Maghreb, Asie mineure et les Iles). La plupart sont originaires du Maghreb, notamment d'Algérie, et il s'agit présentement de la troisième, voire de la quatrième génération.
