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Essais nucléaires français au Sahara : Le déni officiel persiste
Publié dans El Watan le 21 - 02 - 2010


Paris
De notre correspondante
Le ministre de la Défense, interrogé par le Parisien – Aujourd'hui en France, affirme ne pas avoir connaissance de ce rapport. Je ne connais pas ce rapport. Ce que je sais, c'est qu'en vertu de la nouvelle loi (loi du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, ndlr), c'est que toute personne ayant participé aux essais nucléaires et qui est atteinte d'une maladie radio-induite est en droit de demander une indemnisation. La loi prévoit qu'elle pourra disposer de tout élément de preuve à l'appui de sa demande. J'ai demandé à mes services «d'ouvrir les placards», afin que chaque personne qui «se pense victime des essais puisse avoir connaissance de ses relevés dosimétriques ou des éléments de dosimétrie d'ambiance. Cela étant, les doses reçues lors de ces essais étaient très faibles».
Ainsi le déni persiste. Alors que le décret d'application de cette loi – dont la publication est attendue en mars – en restreindra le bénéfice pour de nombreuses victimes n'entrant pas dans les catégories très restrictives qu'il édicte, dénoncent les associations de défense des victimes des essais nucléaires. Le rapport secret-défense sur La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) (236 pages) corrobore ce qu'affirme depuis de longues années l'Observatoire des armements/CDRPC. Les essais nucléaires au Sahara n'ont pas été «propres». Son président, Patrice Bouveret, nous affirmait (El Watan du 23 mai 2009) que «des experts de notre groupe ont procédé à des tests de radioactivité, en février 2007. 12 heures sur le site d'In Eker équivalent à un an de radioactivité admissible, acceptable.
C'est énorme. Ces essais se sont produits dans le désert et le sable a absorbé des résidus radioactifs qui se déplacent avec le vent. Cela veut dire qu'il y a un taux de radioctivité qui est encore fort et que les gens ne doivent pas pouvoir accéder aux sites». Et «ce qu'on peut retenir, nous, pour être allés en février 2007 sur les sites des essais à la faveur du colloque international organisé par le gouvernement algérien, c'est plus que de la négligence… De la part des autorités françaises, d'abord. Si l'on se replace dans le contexte de l'époque, le général de Gaulle voulait absolument la bombe très vite, donc au mépris d'un certain nombre de mesures de sécurité. L'objectif politique avait été priorisé sur la sécurité des gens et des populations». «A leur départ, les Français ont creusé des trous et ont tout enfoui dedans, sans prévenir les populations du danger, sans mettre des barrières autour des sites pour empêcher que les gens aillent récupérer les matériels contaminés. C'est là une responsabilité française énorme.
Observatoire des armements/CDRPC
Les Français auraient dû faire nettoyer les sites avant de les abandonner, sécuriser les sites où il y a eu les plus forts taux de radioactivité et mettre en place un suivi sanitaire pour les populations. Ce qui n'a pas été fait, qui n'est pas encore fait. Des malades auraient pu être soignés, d'autres seraient sans doute disparus moins rapidement s'ils avaient été soignés comme il faut ou seraient morts dans des douleurs et des souffrances moins importantes aussi.» L'analyse de ce document «confidentiel-défense» auquel Damoclès, la revue de l'Observatoire des armements/Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits (CDRPC) consacre un numéro spécial «50e anniversaire» de Damoclès (numéros 128-129) «vient souligner, une fois de plus, la nécessité de l'ouverture des archives tenues secrètes sur cette période, première étape indispensable pour que les préjudices subis par les vétérans, par les populations du Sahara et de Polynésie soient enfin réparés». «Il faut bien comprendre : les vétérans des essais, les personnels civils métropolitains, algériens, polynésiens et autres, les populations voisines des sites d'essais n'ont pas subi les séquelles des essais nucléaires dans un contexte de guerre. La très grande majorité d'entre eux ont été envoyés ou laissés sous les feux de la bombe sans précaution, sans information, ‘‘comme des cobayes'', disent-ils souvent. La vérité doit être établie et le préjudice réparé», écrit Bruno Barillot, cofondateur de l'Observatoire des armements/CDRPC.
Extraits de la synthèse de Damoclès
Ce rapport, classé «confidentiel-défense», est une synthèse rédigée après 1996 à partir des documents militaires d'époque, classés «secret» ou «confidentiel défense»… Même s'il apporte des informations jusque-là non connues, il s'agit bien d'une «relecture officielle» de la période des essais nucléaires français. Les rédacteurs ont dû trier dans les documents sources, ce qui explique les incohérences et surtout les silences et les omissions. C'est manifestement le cas pour les «ratés» des essais au Sahara, notamment «Gerboise verte» ou l'accident du tir «Béryl»… Le rapport sur La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) emploiera donc les termes techniques qui occultent à la fois la réalité «humaine» des expérimentations et la responsabilité criminelle de la hiérarchie qui les a mises en œuvre.
On parle donc en «roentgen 3», en «activité», ou en termes de «rayonnements». Quant aux explosions nucléaires effectuées lors des expérimentations, on les présentera sous l'appellation plus anodine de «technique de tir». Lorsque des personnes humaines seront concernées dans les expérimentations, on évoquera, par l'emploi de termes très impersonnels, la «manœuvre» de l'«infanterie» par exemple. Enfin, lorsqu'il s'agit de décrire le déroulement d'une «mission», on l'affublera d'un nom codé des plus anodins, parfois évocateur, tels que «Gerboise», «Pollen», «Béryl»… Après les matériels et les animaux, quand il s'agit de décrire la manœuvre engageant des êtres humains, le rapport met ce titre anodin : «Les expérimentations tactiques». Le rapport ne fait nullement mention des effets physiologiques et psychologiques sur ces personnes humaines, contrairement, d'ailleurs, à ce qui était indiqué sur la finalité de cette manœuvre humaine : «Etudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique.» …
Le rapport La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) mentionne, ce qui n'était pas connu, que la manœuvre des blindés sous Gerboise verte fut préparée par une autre manœuvre de moindre envergure lors de Gerboise rouge, le 27 décembre 1960.Un escadron d'EBR (réduit à 3 véhicules) et une patrouille de VTT-AMX (deux véhicules tout-terrain) participèrent à cette expérimentation, dont l'objectif fut de «faire un raid sur le point zéro pour étudier les possibilités d'attaque en zone contaminée». Les blindés étaient guidés par un hélicoptère Alouette qui les renseignait sur les niveaux de contamination au sol. La patrouille de VTT fut stoppée par un «mur de radioactivité» de 25 Roentgen/h (environ 225 fois la maximale admissible en un an selon les normes 2008) à une distance de 275 mètres du point zéro à H + 1 heure 30.
Bien qu'il apporte des informations jusque-là mal connues, le rapport La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) est loin d'apporter toute la vérité sur les «expérimentations humaines» réalisées lors de Gerboise verte. Le témoignage d'un autre vétéran apporte une nouvelle pièce manquante au puzzle de Gerboise verte : selon l'attestation de Louis B., destinée au tribunal, on comprend que les «expérimentations humaines» – sur les soldats du contingent – constituèrent probablement la «nouveauté» expérimentée lors de Gerboise verte. Le rapport sur La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) apporte un supplément d'information sur les fuites des essais souterrains tirés dans le massif du Tan Affela. Ainsi, on apprend que sur les treize tirs effectués entre 1961 et 1966, douze ont fait l'objet de fuites radioactives. Seul le tir «Turquoise» du 28 novembre 1964 n'aura pas provoqué de radioactivité à l'extérieur.


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