Plusieurs journalistes, poètes, artistes et autres, après s'être recueillis sur la tombe de Kahina, la reine guerrière berbère de la région des Aurès, qui se trouve à la sortie est de la ville de Bir El Ater, ont annoncé vendredi passé depuis les ksours de Négrine (160 km de Tébessa), la création d'un refuge culturel baptisé du nom de «Donatus». Ce dernier est un évêque schismatique d'Afrique du Nord, natif de la région de Négrine, dont les partisans prirent le nom de donatistes, vers 305, refusant d'admettre à la communion les traîtres (traditores), ou renégats, ceux qui avaient livré les vases sacrés et les livres saints aux païens pendant la persécution de Dioclétien, reniant par là le christianisme. L'espace tant souhaité par le milieu culturel, est un café littéraire où l'on peut s'exprimer, échanger des idées, lire des poèmes et autres. Il aura pour but de mettre en valeur le patrimoine civilisationnel amazigh en vue de promouvoir la culture et la langue berbère dans la région de Tébessa, dont plus de la moitié de la population parle le chaoui. Ainsi, son objectif est de développer l'art amazigh et de sauvegarder les coutumes authentiques afin de conserver cette identité. Le concept de refuge n'a pas été choisi fortuitement; il fera écho à un abri, un espace où l'on vient se recueillir, prendre du recul ou se ressourcer. Selon l'ensemble des fondateurs, il s'agit de faire de la culture amazighe une véritable échappatoire de la vie quotidienne. Ce refuge culturel dont les premières rencontres auront lieu lors de la célébration du Nouvel An amazigh 2969 qui coïncide avec le 12 janvier 2019 est né grâce à deux associations, respectivement Thévestis pour la culture amazighe et Echos arts. Une initiative saluée par tous dans la wilaya de Tébessa.
