Les Etats-Unis sont le quatrième membre non européen à adhérer à la FIFA après l'Afrique du Sud, l'Argentine et le Chili. C'est donc une ancienne histoire ! Cette équipe américaine, composée essentiellement d'anciens professionnels anglais, avait même réussi à se classer troisième à la première coupe du monde de 1930 abritée par l'Uruguay. L'Uruguay avait battu l'Argentine en finale. En 1950, l'équipe des Etats-Unis avait élimé celle de l'Angleterre en coupe du monde organisée par le Brésil. C'était la première fois que l'Angleterre participait au Mondial. Les fans de la balle ronde ont marqué d'une pierre blanche la débâcle anglaise. Le but de Joe Gaetjens, germano-haïtien d'origine, inscrit contre l'Angleterre, avait propulsé ce joueur au devant de la scène. Le plus curieux est qu'à l'époque Joe Gaetjens avait pris le maillot des Etats-Unis, sans avoir la nationalité américaine. Avoir marqué contre l'Angleterre n'avait pas plaidé en sa faveur, puisque le gouvernement américain avait refusé de lui accorder cette nationalité. Ne restait devant Joe Gaetjens, décédé en 1964, qu'à jouer en France, puis au sein de l'équipe de Haïti. En dépit de sa célébrité, Joe Gaetjens fut victime du sinistre régime des Tonton Macoutes (la police secrète du dictateur François Duvalier). Les circonstances de sa mort demeurent à ce jour inconnues. Les américains n'ont pas été totalement ingrats, puisqu'ils l'ont honoré en inscrivant, douze ans après sa mort, dans The United States National Soccer Hall of Fame. C'est l'équivalent de la Walk of Fame de Hollywood où les noms des célébrités du cinéma sont inscrits dans des étoiles dessinées à même le sol. Cependant, l'histoire «footballistique» entre les Etats-Unis et l'Angleterre ne s'est pas arrêtée au match de 1950. Le 27 mai 1964, les Yanks, surnom de l'équipe américaine, sont humiliés par la team anglaise avec un score sans appel de 10 à zéro. Mais la défaite la plus lourde a été celle infligée par l'équipe de Norvège, pourtant modeste, en 1948 : onze buts à zéro !… Dès la fin des années 1960, le soccer américain plonge dans un profond sommeil. L'élite sportive s'en détournait au profit du basket-ball, du rugby mais surtout, du «football américain», sorte de mélange entre le soccer et le rugby. En 1994, Washington engage une immense opération marketing avec l'organisation, pour la première fois, de la coupe du monde en terres américaines. C'était une manière de marquer le come-back d'une puissance économique qui refuse d'être à la marge de l'univers du football, le sport le plus commercial avec la Formule 1 et le tennis. Depuis, les Yanks ne quittent plus le Mondial. Ils sont à leur neuvième participation depuis 1930. En 1994, l'équipe américaine a réussi à passer au deuxième tour avant de s'incliner par un petit score face aux Brésiliens. Elle fait mieux en 2002 en se qualifiant aux quarts de finale aux dépens des Portugais, pourtant en pleine ascension. En 2006, l'équipe US a imposé le nul au futur vainqueur de la coupe du monde, l'Italie. Dans la Gold Cup, compétition continentale organisée depuis 1963 par la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), les Etats-Unis ont fait mieux. Ils ont remporté quatre fois cette coupe, équivalent de la CAN pour l'Afrique. Le Mexique reste le pays le plus titré avec 8 Gold cups gagnées. La Fédération nationale des Etats-Unis a adhéré à la Concacaf en 1961. Par contre, l'équipe américaine n'a pas eu beaucoup de chance dans la Copa America, plus prestigieuse que la Gold Cup, et qui est organisée par la Confédération sud-américaine de football (Conmebol). Cette compétition est de loin dominée par l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil. Les Etats membres de la Concacaf sont souvent invités à y participer. L'équipe américaine y a été conviée à trois reprises. Ce qui est déjà un exploit. Cette équipe a pu se «hisser» en demi-finale en 1995. Tous les historiens du sport s'accordent à dire que le Brésilien Do Nascimento Pelé a été pour beaucoup après son engagement par le le Cosmos de New York dans les années 1970. «La culture football s'est bien implantée aux Etats-Unis, avec 20 millions de personnes qui pratiquent ! Le soccer ne sera jamais au niveau des trois grands — basket, foot US et base-ball. Mais il a le potentiel de devenir comme le hockey sur glace, le 4e sport, voire plus dans certaines régions. Aujourd'hui, notre équipe masculine nationale n'est plus ridicule, comme il y a quelques années», a analysé Andrei Markovits, sociologue du sport, à l'Université du Michigan, dans une récente déclaration à la presse américaine.
