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Bilan du panaf'2009 : La fête et les silences d'après…
Publié dans El Watan le 23 - 07 - 2009

Malgré les apparences, la capitale algérienne, qui semble dramatiquement mal gérée, n'est pas sortie de la culture du couvre-feu. Les cafés, les restaurants et les magasins ont fermé dès la tombée de la nuit. Alors que les rues, du côté de la Grande Poste, de Riadh El Feth, d'El Kittani, de Bab El Oued, étaient bondées d'estivants et de fêtards, les boutiques ne suivaient pas le mouvement.
Faut-il passer au retrait définitif du registre du commerce pour que les tenanciers des magasins respectent l'obligation d'assurer le service public ? Il en est de même pour ces chauffeurs de taxi qui continuent de choisir la destination qu'ils veulent et qui triplent les prix pour les invités du Panaf' sans aucune honte. Le peuple d'Alger a suivi le Panaf' et ses soirées, pas les responsables – fatalement bureaucrates –de la capitale. Et Alger n'est qu'un exemple ! L'ennui reprend ses droits à Tipaza, Oran, Blida, Constantine, Sétif, Boumerdès et tous les autres villes qui ont profité des activités du Panaf'. Les autorités –inévitablement locales– ne font preuve d'aucune imagination pour aider à la relance de l'action culturelle et permettre aux citoyens d'oublier les coupures électriques, le manque d'eau et les bas salaires. A longueur d'année, les salles de spectacle et les théâtres sont fermés, sauf pour des meeting « para » politiques et les rassemblement d'allégeance aux puissants du moment. La culture des régions n'est pas encore une priorité. Le sera-t-elle un jour ? Il se trouve que l'ignorance a beaucoup d'adeptes au point de susciter de faux débats sur « l'opportunité » d'organiser le Panaf' et d'évoquer les dépenses qui en étaient liées.
L'argent qui va à la culture n'est jamais perdu. Reste à établir et à rendre public un bilan détaillé sur les différentes affectations budgétaires décidées pour le Panaf'. La présence visible de certaines entreprises françaises dans plusieurs opérations de prestations de services doit être expliquée à l'opinion publique. Surtout que des prestataires algériens sont assez capables de gérer des sonos, des scènes ou de réaliser des reportages. L'explication est incontournable, car l'argent du Panaf' est public. Il doit être tracé. Cela dit, jamais des voix se sont élevées pour dénoncer les indécentes dépenses qui entourent des activités associatives ou sportives souvent improductives. Un débat doit être ouvert et entretenu sur les milliards de centimes qui tournent autour du football pour « l'achat » des joueurs et pour d'autres opérations parfois douteuses. Si tout le monde veut se mettre à « l'accountability » autant le faire pour tout ! L'Etat algérien n'accorde que 1% de son budget au secteur de la culture. Cela s'appelle « un scandale ». Il n'existe aucune raison économique à ce que les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Moudjahidine continuent à rafler, chaque année, la part du lion du budget de l'Etat.
Les spectacles du Panaf' ont attiré les foules chaque soir et en différents endroits. Nous en sommes témoins. C'est encore une fois la preuve que la soif d'activités artistiques est forte. Comment accompagner le mouvement ? Khalida Toumi, ministre de la Culture, a suggéré une organisation d'un grand festival africain chaque été. « L'Algérie a les moyens de le faire », a-t-elle dit. Il faut peut-être faire plus pour relancer la culture nationale : libérer les initiatives privées, « défiscaliser » certaines activités artistiques et littéraires, faire tourner les festivals, appuyer les projets locaux, changer les méthodes de travail, réorganiser certains organismes publics comme l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) et engager un vaste programme de formation aux métiers culturels. Il est impératif de demander des comptes à des directions de la culture au niveau de wilaya qui ignorent les jeunes talents et qui se contentent de manifestations occasionnelles sans relief. En un mot, il est temps de rompre avec le bricolage et le faire-semblant. La culture ne peut être portée que par des professionnels et non par des attachés sécuritaires. Autre chose : les artistes, qui vivent dans le pays, tout aussi créatifs et talentueux que ceux établis à l'étranger, ne doivent plus être marginalisés à chaque grande occasion. Ils doivent être prioritaires. L'Algérie a produit de bons chorégraphes, cinéastes, dramaturges, écrivains, choristes, musiciens...
Donc, il devient presque urgent de sortir de ce « complexe » de faire appel aux Algériens de l'étranger à chaque fois. Le propos ici n'est pas de mépriser les Algériens d'ailleurs, mais de faire, une fois pour toutes, confiance aux nationaux et de leur donner l'occasion de s'exprimer. A Bab El Oued, à Alger, par exemple, des jeunes breakers, acrobates et capoeiristes n'attendent que l'opportunité de monter sur scène et de sortir de l'ombre. Ils ont de grandes capacités –parfois démontrées à l'étranger– étouffées par la nonchalance des bureaucrates de la culture. Ces jeunes n'arrivent même pas à trouver des salles où répéter. Alors à quoi servent ces centres culturels éparpillés à travers le pays ? Certains se sont convertis en ateliers de couture ou en... salles de mariage. A Alger, le Panaf' fut une occasion de découvrir que les salles Cosmos Alpha et Beta de Riadh El Feth peuvent encore accueillir des projections de film. Pourquoi sont-elles fermées à longueur d'année ? Idem pour la salle Atlas qui semble devenir « un espace privilégié » alors qu'elle est censée être ouverte au public. A la salle Ibn Khaldoun et à la cinémathèque, les travaux traînent. La capitale manque d'une grande salle de spectacle. Plusieurs autres villes du pays n'en sont pas nanties aussi. N'est-il pas venu le temps de récupérer toutes les salles abandonnées à des privés sans lien avec les activités cinématographique ou musicales ? N'est-il pas temps de penser à construire des multiplex pour répondre à une demande réelle des jeunes, dont certains n'ont jamais vu un film sur grand écran ? Le Panaf', qui fut dominé par les concerts de musique et de chants au détriment des autres arts, a démontré que l'Etat peut mettre les moyens lorsqu'il le veut. Savoir pourquoi ces « moyens » s'évaporent, une fois la fête passée, relève d'un défi, voire d'une énigme.


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