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Yacine Mahideb. Poète : Des mots pour panser des blessures
Publié dans El Watan le 14 - 12 - 2018

«L'écriture n'arrive pas qu'aux autres… Personne n'apprend vraiment à écrire, on s'y jette un jour, comme un banal besoin d'air pur, un geste de sauvegarde, un espace à gagner sur le rationnel, un lieu de retrouvailles avec sa propre histoire, avec sa part d'humanité.
Aucune évidence préétablie, pas même un soupçon de vocation… Juste quelques notes poétiques que l'on sort de soi pour conjurer le doute.» Ces propos du poète Yacine Mahideb conviennent qu'il est destiné pour écrire.
C'était il y a pas longtemps, dit-il. Il est en plein carrière militaire, une douceur d'une plume est née. Pas du tout un miracle, mais une suite logique pour déverser sa douleur et ses chagrins dans des mots bien choisis.
Trois ans après la galère des années de guerre, la mobilisation militaire, «la frustration d'une victoire dépourvue de goût, la déraison, la maladie subite et violente et le long travail» sur soi qui consiste, en tout, à réorganiser l'ordre des priorités dans sa vie et qui choisit donc, «la force des mots et la beauté du verbe» plutôt que le divan coûteux et pas forcément efficace d'un psychanalyste…
A ce moment-là, décision : il était temps d'écrire, de jeter des mots, des pensées, qui ressemblent à tous ceux que l'idée même de révolte effleure depuis longtemps, que la volonté d'agir sur l'ordre des choses mobilise, que les cris, las d'être murmurés, transcendent enfin les ordinaires.
L'écriture vient donc à son insu, sans prévenir, comme l'urgence d'une respiration haletante, une porte qui s'ouvre devant lui, une lumière qui se lève pour éclairer son chemin. Oui, elle est cette lucidité qui habille sa vision des choses et une conscience retrouvée.
Et puis il y a les mots, les vers, les strophes, d'une poésie à la solde de ses humeurs, c'est aussi ses engagements, ses sentiments griffonnés sur les feuilles de papier froissées.
Une beauté qui s'offre à ses yeux comme une aquarelle, ses carnets de voyage encore secrets, ses notes de découvertes, ses mots jetés à vif pour décrire les saisons, les sites visités, le sable trop jaune et les pierres vertes du Sahara, la baie rocheuse qui donne sur la mer, la sérénité qui se dégage de ces ressourcements.
Voilà pourquoi les contemplations, les pensées et les souvenirs jaunis par le temps ont besoin d'encre et de la beauté des mots pour exister à jamais.
A ce titre, tout ce qu'il demande, c'est qu'on ne se méprenne pas sur le verbe de ses poèmes et ne porte pas un jugement sévère sur cette poésie débutante qui, au vu des littéraires, pourrait peut-être gagner en intérêt rétrospectif, ce qu'elle risque de perdre en actualité.
Mais quoi qu'il en soit, il y aura toujours une raison qui rendra ces contemplations plus qu'intéressantes, c'est l'opinion accréditée, de coutume, pour ne pas s'arrêter sur les idées reçues de ceux et celles qui donnent écho à la superfluité des choses.
Ceci dit, sa poésie résume toute une vie tumultueuse, emplie de joies et de déceptions, le récit d'un homme grandi par bien des événements, un parcours chaotique mais toujours en éveil, et enfin s'intègre facilement dans la lecture intelligente des grandes mutations qui s'opèrent sur nous, à travers les phases de notre vie respective.
– Ses ouvrages par ordre chronologique :
– Arc-en-ciel (2017) – Editions La librairie des Inconnus (France)
– Murmures du silence (2017) – Editions la librairie des Inconnus (France))
– Poética (2018) – Editions la librairie des Inconnus (France)
– Au jardin des sens (2018) – Editions la librairie des Inconnus (France))
– Regards croisés (2018) – Editions du Net (France))
Ses ouvrages réédités en Algérie :
– Au-delà des mots (Arc-en-ciel) (2018) – Editions Numidia (Algérie)
– Poética (2018) – Editions Numidia (Algérie).
– Yacine Mahideb
Est né à Constantine, le 24 mars 1968. Il grandit orphelin de père. Il grandira en jeune homme engagé militairement. Il montera au maquis en tant que parachutiste. Et c'est dans les hauteurs de cette chaîne de montagnes sous un ciel lourd de plomb qu' il verra les plus monstrueuses horreurs.
Une chose était positive dans ce trou à rats, c'était d'avoir eu comme compagnon sa plume. Grâce à elle, il avait pu griffonner sur du papier d'emballage de sa ration de café, tout ce vécu de la descente aux enfers de ces soldats engagés prêts à mourir pour leur nation !
Bien qu'il aspiraient à des jours meilleurs. Il mènera une vie qu'il décrit lui-même comme tumultueuse, emplie de joie et de déception. Auprès de son épouse et ses quatre enfants. Il ira alors plonger dans l'océan poétique des plus grands qui ont fait la littérature française.
S'abreuver à la coupe de vers de Lamartine, Hugo, sans pour cela passer outre Baudelaire, Rimbaud, de la Fontaine et bien d'autres encore…
Ses œuvres poétiques ont cette musicalité que tout oreille fine distingue entre la fluidité des rimes et l'enchaînement des strophes, dont la franchise d'expression et la subtilité lyrique ne laissent pas indifférent le lecteur. Il fut retenu au concours de la Journée mondiale du manuscrit francophone à Paris.
Bonnes feuilles
Un poète est né
Lorsque ses yeux l'ont vu naître
Un ange, enfant d'amour, qu'elle déteste
Elle pleure son malheur de tout son être
La bénédiction, un choix qu'elle conteste
Puisque tu as si bien puni mon infortune
Pour encore accabler mes tristes jours
Et mes lendemains d'outrance jalonnent
A la débauche, je donne en offrande, son corps.
A l'abandon, je lègue la destinée de ce monstre
Plutôt de nourrir le calice de ce chagrin
Aux vents de la tourmente que souffle l'apôtre
Maudite soit la vie de l'enfant pérégrin
Elle ferme ainsi ses yeux sur sa haine
Couvre l'enfant, qu'elle laisse sur le trottoir
Donne libre cours aux larmes de sa peine
Et le laisse à la merci, des brumes du soir
Impénétrables, sont les desseins éternels
Aussi cruels, à nos yeux semblent-ils
Il a fallu un passant pour sauver le Graal
Et faire de ses périples, un chemin fertile
Voilà que sous la bienveillance divine
Ses journées s'enivrent, en toute quiétude
Sur son passage, les envies résonnent
Et applaudissent, de mains ternes et rigides
Béni soit le Seigneur, qui a banni ses souffrances
Une vie de poète, comme ultime sainteté
Comprendre la vie, s'enivrer de son essence
En divin remède, contre toute impureté
Il sait que le vers est l'ultime noblesse
Pour faire valoir la grâce et la pureté
Il a goûté le nectar exquis, en prémisse
De voir sur terre, le trône céleste de la beauté
Ni bijoux précieux, ni mets somptueux
Ni couronne incrustée de perles et saphirs
N'égalent la contemplation de l'œuvre de Dieu
Et la beauté d'un vers porté sur le zéphyr
Car la poésie tissée dans l'écrin de prières
Puise l'abondance, dans l'univers de Dieu
Dont les yeux du poète et son âme entière
Reflètent gracieusement, la beauté des cieux.
Miséricorde Divine
Dieu dans sa miséricorde, un jour de grâce
Accorde une audience à tous les oiseaux
Et à cette inespérée et divine allégresse
Les oiseaux se hâtent de faire entendre leurs doléances.
L'aigle royal, comme à son habitude, prend parole
Et débute sa plaidoirie, en faisant une révérence
Oh Seigneur, contre toute frénésie frivole
Accorde-nous la grâce de ton indulgence.
Permettez-nous de déployer nos ailes
De caresser les cimes et subvenir à nos besoins
Nos corps chétifs et nos tiges menues et frêles
Ne pouvons nous nourrir, ni nous porter bien loin.
Dieu, dans sa clémence s'adresse à l'assistance
Je crains pour vous le pire, mortels que vous êtes
De contracter la vanité, l'orgueil et l'arrogance
Et à votre perte, vous conduisent, l'ultime quête.
Pour donner suite à votre demande
Il faut se soumettre à mes conditions
S'abreuver aux trois sources et je vous accorde
De jouir des faveurs de cette distinction
Vous trouverez à la première source
Les vertus de l'humilité
Dans ses eaux fraîches et douces
Vos âmes vagabondes retrouveront la sérénité.
Dans l'eau bénite de la deuxième fontaine
Coule et ruisselle ses vertus, de la retenue
Aussi loin que vous profiterez de l'aubaine
Ne tuez point que pour ce qui a été convenu.
À la troisième source, vous me faites allégeance
D'obéir aux lois divines et leurs commandements
De vivre et mourir dans le respect et la décence
De savourer l'abondance et craindre mes châtiments
Et c'est donc illuminés par ces consignes
Que les oiseaux reçoivent la miséricorde du Seigneur
Déploient leurs ailes, avec la grâce divine
De voler et découvrir la joie des hauteurs.
Les aiguilles du temps
La vie s'égrène sur le fil du temps
Et nous fait voir de toutes les couleurs
Peut-on empêcher le fleuve, longtemps
Avant qu'il se précipite et se jette à la mer
L'homme d'aujourd'hui se croit éternel
Invincible, il savoure les années d'insouciance
Dégustant sa jeunesse, met au goût de miel
Le bonheur de ces jours, occulte toute pertinence
Pour mieux s'affirmer, il donne raison à sa fougue
De l'élan à ses aspirations gourmandes
Il emporte tout sur son passage et conjugue
À sa perte, les années à détruire son monde
Bien des années après, il se rend à l'évidence
Et se hâte à vouloir bien faire, grincheux
Toute est amertume, il pleure sa malchance
Et jaloux, il tient rigueur au plus chanceux
Sa tristesse a eu le dernier mot
Sa chandelle a fini par s'éteindre
Les aiguilles du temps ont effacé ses maux
Et donne à sa fin, des jours plus tendres.
L'incompris
Textes sensés, ode de puissance
Cœur épris, la quête est grandiose
Des mots de maux en effervescence
À la recherche d'un idéal, une osmose
Solitaire, étranger, il erre en silence
Son cœur plein de rage et de colère
Il regrette tant de beauté, de magnificence
À la merci d'esprits ignorants et austères
A l'ignorance, on bâtit des édifices
Qu'on garnisse de mille parures
A son autel, en offrande, en sacrifice
L'étincelle de vie, qu'on tue, par l'usure.
Peut-on espérer, de ces décombres, une fleur
Un mutant, des entrailles de la désolation
Et d'aspirer à une renaissance et des jours meilleurs
Et de caresser un jour, les cimes de l'élévation.
Le paradoxe libérateur
L'homme… Cet Animal qu'on veut bien endoctriner…
L'homme, lorsqu'il trouve son équilibre,
Au prix du bon sens et d'une certaine maturité
Cloîtré dans son cœur qui vibre,
Voulant ignorer son absurdité
Renaître, oui, mais totalement libre.
Quand la lucidité éclaire son esprit
Comblé comme il voudrait bien l'être
Une fois la métamorphose le prit
De son intérieur, l'homme se fait connaître
Une renaissance, une bouture qui mûrit
Aux questions qui restent sans réponses
Et les paradoxes, alors en lui, ancrés !
Un choix s'impose et il doit donc, saisir sa chance
Changer ou continuer, sans rien censurer.
Choisir alors la voie de la sagesse
L'homme, de ses chaînes, se libère
Il en sortira riche de cette ivresse
La clairvoyance habite enfin son cœur.
Au jardin des sens
Se réinventer un autre Ailleurs
Quoi de plus beau, de plus sensé
Que d'aspirer à un monde meilleur
Caresser ses horizons et les sphères de la pensée
Faire le tri, quitter ce qui pèse
Se donner le temps et prendre ses distances
Renaître dans une autre genèse
Retracer son chemin, grandir d'éloquence
Tirer un trait sur ce qui est révolu
Savourer le précieux de ce que tu possèdes
Evoluer dans le beau, loin du superflu
Chercher pour les maux, des mots en remède
Au jardin des sens, le rêve est permis
Il suffit de faire le point et franchir
Le seuil de l'imaginaire caché, sous le vermis
S'abreuver de son calice, goûter à l'élixir.


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