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Une institution orientée
Publié dans El Watan le 18 - 10 - 2010


Paris.
De notre bureau
Cette fondation a été reconnue d'utilité publique par un décret du 3 août 2010. Ses membres fondateurs devraient être les trois associations d'anciens combattants : les Gueules cassées, la Fédération Maginot et le Souvenir français, à raison de deux membres chacune ; les membres de droit – cinq personnes pour le gouvernement ; les personnalités qualifiées : quatre personnes choisies en raison de leurs compétences par les deux collèges précédents ; les amis de la fondation : trois personnes désignées toujours par les deux premiers collèges. Pour rappel, le candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, avait déclaré le 31 mars 2007, en recevant des représentants de harkis à son QG de campagne, que s'il était élu, il souhaitait «la création rapide» de cette fondation, en précisant qu'elle serait «dirigée par les rapatriés pour les rapatriés». («Nicolas Sarkozy a promis reconnaissance et aide aux harkis», Le Monde.fr avec Reuters, 31 mars 07 17h41). Le futur président annonçait déjà l'orientation – sélective et partisane – de cette fondation. Elu, Nicolas Sarkozy a relancé le projet le 5 décembre 2007 devant les associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord et de harkis, qu'il a reçues au Palais de l'Elysée, au retour de son voyage en Algérie.
«Pour faciliter l'émergence d'une mémoire assumée et donc apaisée, j'ai demandé au gouvernement de mettre en place, en 2008, la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, prévue par la loi de 2005. Cette fondation devra aider à la réconciliation des mémoires : mémoire des anciens combattants, mémoire des rapatriés, mémoire des harkis, mémoire des Algériens, mémoire des historiens. Cette fondation aidera à la recherche et à l'établissement des faits. Elle donnera des moyens aux historiens des deux rives, d'abord de lire ensemble notre histoire commune.» Les tenants du révisionnisme en sortent confortés et leur influence affirmée. Cette fondation, qui de par sa préfiguration et sa composition, ferait la part belle aux «nostalgiques de l'Algérie française» et à leurs associations fortement implantées dans le sud de la France, au détriment d'autres porteurs de mémoire, est récusée par de très nombreux historiens et associations. «Comme chercheur, je pourrais me réjouir de la création d'une fondation qui devrait être, selon Hubert Falco, ‘‘au service de l'histoire'' et qui ‘‘aura pour mission de faciliter l'accès du public aux archives, de favoriser les travaux scientifiques français et internationaux, et de transmettre la mémoire d'une période souvent mal connue''. Mais en réalité, depuis son origine, ce projet est orienté. Il est motivé par des visées électoralistes pour soigner un public, encore assez puissant, de nostalgiques de l'Algérie française, proches du Front national. Avec cet outil, on va fortifier les ultras.
En ligne de mire, il y a évidemment l'élection présidentielle de 2012. Gilbert Meynier, Benjamin Stora, Jean-Pierre Rioux… nombre d'historiens sérieux, dont le travail sur cette période est reconnu, ont refusé, comme moi, d'entrer au conseil scientifique de cette fondation», indique l'historien Jean-Charles Jauffret, dans un entretien à Télérama (22 septembre 2010). «Une ‘‘fondation pour la mémoire'' n'est pas une ‘‘fondation pour l'histoire''. Les historiens ne sont pas là pour entretenir une quelconque nostalgie, ni produire des travaux se pliant aux seuls souvenirs de témoins. Nous nous interrogeons en particulier sur le rôle qu'y joueront les associations qui ont promu la loi du 23 février 2005 : n'oublions pas que cette loi a rendu hommage à une seule catégorie de victimes en ignorant et passant sous silence d'autres victimes de la guerre d'indépendance», écrivent dans un texte publié par Le Monde daté du 5 octobre 2007 et intitulé «Non à une Fondation de la mémoire partisane», les historiens signataires, parmi lesquels Omar Carlier, Jean-Charles Jauffret, Gilles Manceron, Gilbert Meynier, Eric Savarese, et Sylvie Thénault. «Il est temps, pourtant, de cesser de rejouer la guerre d'hier et que la recherche emprunte une voie transnationale, en mêlant chercheurs des deux rives de la Méditerranée. Il est temps d'en finir avec la ‘‘guerre des mémoires''», ajoutent-ils. «Dans le langage des médias et des hommes politiques, les termes de mémoire et d'histoire semblent interchangeables. Pourtant, la mémoire renvoie d'abord au souvenir individuel ou à celui construit par des groupes. Mais elle désigne aussi couramment – par exemple, quand on parle de la «mémoire nationale» – l'histoire qu'un pouvoir décide de présenter, commémorer et enseigner en lien avec ses projets politiques … L'histoire, au sens strict, est autre chose. Elle implique le recul et le raisonnement, exclut l'émotion et toute volonté de mobiliser l'opinion», écrit pour sa part l'historien Gilles Manceron (Extrait d'un article «Mémoire et histoire : des liaisons dangereuses», publié dans CAES magazine n° 87 été 2008).


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