Paralysée par une grève générale de ses employés depuis samedi dernier, l'entreprise de production d'eau minérale et de sodas, Ifri, a connu hier une reprise partielle de ses activités lorsqu'une partie des travailleurs a décidé de mettre fin à leur mouvement de grève. « Toutes les lignes de production ont été remises en marche », nous affirmé Bouzid Ibrahim, l'un des dirigeants de la société. Pour rappel, le collectif des travailleurs a déposé par le biais de la section syndicale locale une plateforme de revendications auprès des gérants le 1er août tout en entamant un mouvement de grève. Dimanche, une première tentative de conciliation en présence des sages des 14 villages de la commune a eu lieu, mais elle n'a débouché sur aucun compromis. Lundi, au cours d'une assemblée générale tenue sur le site de production en présence du P/APC d'Ouzellaguen, le gérant de la société a appelé les employés grévistes à la reprise du travail et à l'ouverture du dialogue, mais la réunion a fini en queue de poisson lorsque les représentants désignés par les travailleurs se sont vu refuser la prise de parole par le gérant. « Nous sommes pour le dialogue mais comme vous venez de le voir, les patrons refusent de nous écouter », ont tenu à dénoncer les travailleurs que nous avons rencontrés sur les lieux juste après l'infructueuse assemblée. De son côté, le gérant Ibrahim Abdenour, que nous avons rencontré hier, s'est dit surpris par le mouvement de grève et déçu par le peu de réactivité de la section syndicale qui a « brillé par sa passivité » lors de ce conflit. « Nous avons été surpris par ce mouvement de grève du moment que nous avons reçu les délégués syndicaux lundi d'avant sans qu'ils formulent une quelconque revendication. Par ailleurs, aucun préavis de grève n'a été déposé par les représentants des travailleurs », dira-t-il. Pour sa part, Khellaf Aït Saâdi, président de la section syndicale, tient à mettre en avant « la reconnaissance de la section syndicale dans le fond et dans la forme conformément à la loi en vigueur, l'ouverture du dialogue, l'étude des situations des travailleurs au cas par cas ». Implantée à Ighzer Amokrane, au sud de la wilaya de Béjaïa, l'entreprise Ifri, l'un des fleurons de l'industrie nationale de l'agroalimentaire, emploie près de 1300 personnes. Ses produits sont distribués sur tout le territoire national et s'exportent vers plusieurs pays étrangers.
