De la poudre de lait que l'Etat, avec ses milliards de dollars de réserves de change, est incapable d'importer. On pourrait résumer ainsi cette non-assistance à peuple au bord de de non-croissance. Mais en cette période de crise du lait, peut-être faut-il revenir sur cette fonction. Traire ou téter ? Si l'organe source du donneur est le même, le sein, l'action du receveur n'est pas la même : on tète avec la bouche avec beaucoup de sensualité et on trait avec les mains avec l'idée du profit derrière ; on peut traire un Etat pour s'enrichir, on peut téter une mère pour grandir, on peut traire sa collègue de bureau pour le plaisir ou pomper du pétrole pour bien vivre. On peut être un veau et téter parce qu'on a besoin de sa mère pour démarrer dans la vie, traire une vache pour nourrir ses enfants, mais on ne devrait pas téter indéfiniment un sein que l'on méprise, par ailleurs, qui sert surtout à masquer sa propre dynamique. Pour autant, la crise du lait est-elle la crise du calcium et donc de l'ossature et donc de la colonne vertébrale et donc du développement de base ? Pas sûr. En dehors des pauvres, et ils existent, qui font du café au lait leur déjeuner ou leur dîner, ce qui pose un problème alimentaire et non lacté, le lait n'est pas incontournable, c'est une idée reçue. Une preuve ? La baleine, plus gros vertébré de la planète, plus gros squelette de la Terre, ne boit pas de lait après les premiers temps de l'allaitement. La baleine se nourrit exclusivement de plancton toute sa vie et ne se casse jamais ni un bras ni une jambe. Pourquoi le lait ? N'est-ce pas une névrose de type sexuel ? Et si les Algériens se nourrissaient de plancton ? Bonne idée. Sauf que Ouyahia agirait immédiatement pour créer un ministère du plancton, un haut-conseil du plancton et un office national de production et de distribution du plancton. En un an, il n'y aurait plus de plancton.