Coupe d'Algérie/USMA-CRB: une finale de prestige entre deux spécialistes    Ghardaïa: le M'naguer fait son apparition sur les étals des marchands de fruits et légumes    Résultats du baccalauréat: appel à recueillir les informations auprès des sources officielles    Tissemsilt: lancement du Salon national du jeune collectionneur    Match de gala à l'occasion du 67e anniversaire de la création de L'équipe du FLN    Génocide à Ghaza: la British Medical Association rompt ses relations avec son homologue sioniste    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'alourdit à 57130 martyrs    Le président de la République préside la cérémonie de remise de grades et de médailles    Agression sioniste: 85% du territoire de Ghaza soumis à un ordre de déplacement    Des pluies orageuses attendues jeudi sur plusieurs wilayas de l'Est du pays    Cérémonie de remise de grades et de médailles: le président de la République arrive au Palais du peuple    Djanet: coup d'envoi de la manifestation culturelle "S'beiba"    Ballalou préside la cérémonie de sortie d'étudiants des Instituts supérieurs des arts et du patrimoine d'Alger    La championne olympique Kaylia Nemour nouvelle ambassadrice d'Ooredoo Algérie    Retour de la théorie de la «toile d'araignée»    Les raisons de l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle : quelles solutions ?    CRB – USMA : Deux clubs pour un trophée    Zouhir Ballalou se félicite des résultats d'une étude ciblée    Prolongation du délai de soumission des candidatures    « Si nous venons à mourir, défendez notre mémoire »    Algérie-Venezuela : examen des voies et moyens de renforcer la coopération dans les domaines de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables    Clôture à Oran du projet POWER4MED sur la transition énergétique maritime    Entrée de l'usine de dessalement de l'eau de mer « Fouka 2 » en phase de production à pleine capacité    Mutualité agricole: ouverture de deux nouveaux bureaux à Tissemsilt et El Bayadh    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Sri Lanka    Des pluies orageuses attendues mercredi sur des wilayas de l'Est    L'Algérie plaide à New York pour une action sérieuse en faveur de l'Etat palestinien    Un été sans coupures    Il est nécessaire de limiter le droit de veto au sein du Conseil de sécurité    Ça démarre ce 5 juillet, les Algériennes face aux Nigérianes !    Le CNC sacré champion national de water-polo dans quatre catégories    Ooredoo mobilise ses employés pour une opération de don de sang    220 victimes déplorées en juin !    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les harkis dans le contexte de la colonisation
Publié dans El Watan le 20 - 12 - 2010

-S'il y avait au moins un enseignement à tirer du colloque «Les harkis, histoire, mémoire et transmission», quel serait-il ?
Fatima Besnaci-Lancou : S'il n'y a qu'un seul enseignement à tirer, ce serait celui de continuer à travailler. La question des supplétifs pendant la guerre d'Algérie est encore à labourer par les historiens et pas seulement par ceux des deux pays directement concernés.
Benoit Falaize : Nous en sommes au début. La route est encore longue pour dire l'histoire, transmettre cet événement historique dans les règles de rigueur historienne de manière à casser les stéréotypes tenaces et mutilants pour l'esprit.
-Parmi les interventions, quel a été l'élément avancé qui vous a paru le plus novateur ?
F. B.-L. : La partie pédagogie est la plus novatrice et, me semble-t-il, jamais traitée en colloque scientifique. Mais, également, Laure Pitti, qui apporte des informations très précises sur la gestion très particulière de ce groupe de personnes considérées pendant longtemps comme des étrangères. Lydia Aït Sadi, aussi, pour son éclairage sur la place de l'histoire des harkis dans les manuels scolaires d'histoire algériens.
B. F. : La question des raisons de «l'engagement» (si tant est que l'on puisse, pour tous les harkis, parler d'engagement), c'est à mon sens le plus neuf. C'est-à-dire la variété des raisons qui font qu'à un moment un homme, une famille rencontrent la grande Histoire en train de se faire, dans ses enjeux les plus complexes et qui le dépassent parfois tout à fait. La conjonction entre misère sociale, aliénation coloniale et peur me semble fondamentale.
-Un tel colloque ne peut pas ne pas avoir de suites. Sur quelles pistes les travaux vous mènent-ils désormais?
F. B.-L. : Travailler pour faire reconnaître à l'histoire ce pouvoir critique qui permet de vivre une expérience de vérité. Et même de liberté. Une pensée d'avenir en d'autres termes. Peut-être ce genre de colloque en Algérie ? Beaucoup d'Algériens le souhaitent. Pourquoi pas en 2012 pour le 50e anniversaire de l'indépendance, et du départ précipité, vers la France, de dizaines de milliers de «ses paysans».
B. F. : La part d'histoire commune que représente non seulement la guerre d'Algérie mais aussi l'ensemble du processus colonial reste inépuisable à ce jour. C'est de part et d'autre de la Méditerranée, dans des colloques communs, des projets de livres communs, des manuels scolaires communs que nous pourront dire ce qui nous fonde collectivement, ce qui relève de notre histoire commune et qui fait que des Français et des Algériens pourront enfin parler avec un «nous» fondé sur une histoire commune connue, reconnue, sans tabou, apaisée et fraternelle.
-Avez-vous l'impression que le dossier «harki» est mieux cerné suite à vos travaux ?
F. B.-L. : Il a sans doute un peu avancé. Les chercheurs ont malheureusement des limites d'ordre matériel, dont certaines archives non accessibles en France, mais aussi en Algérie. En France, nous avons eu aussi notre heure «d'histoire officielle» avec l'article 4 de la loi du 23 février 2005, aujourd'hui abrogé grâce à une pression de la société civile. Les Algériens devraient mener le même combat pour se réapproprier leur histoire, dont celle des harkis, qui est aussi leur histoire !
B. F. : L'avantage de la recherche en histoire, c'est qu'elle est sans fin. Il reste beaucoup à faire, beaucoup d'archives à ouvrir, de papiers personnels à lire et comprendre.Par ailleurs, la compréhension de l'univers scolaire français, comme algérien, mérite des enquêtes de plus grande envergure afin de bien mesurer comment, dans l'intimité d'une classe, les élèves s'approprient des savoirs liés à cette question d'histoire encore sensible.

* «Les harkis, histoire, mémoire et transmission», sous la direction de Fatima Besnaci-Lancou, Benoit Falaize, et Gilles Manceron, 222 pages, Editions de l'Atelier, Paris 2010.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.