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« La bonne gouvernance fait défaut en Algérie »
Mourad Ouchichi. Professeur d'économie à l'université de Béjaïa
Publié dans El Watan le 16 - 08 - 2009

Karim Djoudi, ministre des Finances, a évoqué un chiffre faramineux au titre des transferts sociaux : 11% du PIB. N'est-ce- pas là un niveau de dépenses qui n'a pas son équivalent dans la qualité de certaines prestations sociales, de politique sociale même, sur le terrain ?
Il est tout à fait clair qu'il y a un décalage énorme entre les dépenses sociales de l'Etat et leur impact sur le terrain. Il y a unanimité dans le milieu universitaire, les observateurs, les journalistes... autour du constat de la régression importante et permanente des conditions sociales de la population. Cette régression touche non seulement les couches sociales défavorisées mais également (et cela est dangereux) les travailleurs. La classe moyenne tend à disparaître (si ce n'est déjà fait) et son malaise va certainement s'accentuer, notamment après la suppression des différents crédits à la consommation qui faisaient, dans un passé récent, le bonheur de nombreuses familles. Pour comprendre ce décalage, une comparaison avec l'Etat providence occidental est instructive à plus d'un titre. L'Etat algérien est à différencier de l'Etat providence malgré l'importance de son action sociale. L'Etat providence keynésien, pour rappel, s'est développé en Europe occidentale au lendemain de la crise de 1929 et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Il est fondé sur le principe de la nécessité de l'intervention économique de l'Etat pour pallier, d'un côté, aux insuffisances du marché, de l'autre, pour éviter que les inégalités sociales ne compromettent la paix sociale et politique. Et aussi afin que la demande ne soit réduite à un niveau qui bloque les dynamiques d'accumulation comme c'était le cas lors de la grande crise. L'Etat providence construit sa politique de redistribution sur l'impôt et élabore sa politique sociale dans des institutions représentatives, avec la participation effective de toutes les forces sociales et politiques du pays. En Algérie, la situation est tout autre. On est face à un Etat rentier, populiste et paternaliste. Un Etat omnipotent, omniscient et omniprésent, mais sans efficacité aucune. Bien que les raisons de cette inefficacité manifeste soient multiples, pour ne se limiter qu'au cadre de votre question et afin de ne pas trop verser dans la théorie, prenons deux exemples concrets : la subvention des produits de première nécessité, la conception des œuvres sociales des étudiants, pour ne se limiter qu'à cela. L'Etat subventionne des produits qui seront consommés au même prix par les riches et les pauvres, ce qui, économiquement, est aberrant. La logique indique de laisser les prix libres et d'aider les familles défavorisées seulement. Pour ce qui est de « la prise en charge » des étudiants, savez-vous que le fils d'un milliardaire et le fils du chômeur payent tous deux leur repas 1,20 DA au restaurant de la cité universitaire, alors que la chambre est facturée 400 DA ? Est-ce normal ? Il fallait appliquer les justes prix et donner des bourses sur la base de critères socioéconomiques, c'est-à-dire différentes selon les cas. On peut multiplier ce genre d'exemples à l'infini. Le résultat de ces pratiques voulant aider et les riches et les pauvres au nom de je ne sais quel égalitarisme, est l'accentuation des inégalités sociales, le gaspillage, etc. Sans parler de la corruption, des passe-droits et de l'arbitraire de l'administration faisant que l'aide offerte par l'Etat n'arrive pas aux véritables destinataires. Mais pour qu'une politique sociale aussi ciblée qu'efficace soit élaborée, il faut que que le gouvernement soit d'essence démocratique et que l'action sociale de l'Etat ne soit pas fondée sur le seul contrat tacite en vigueur depuis l'indépendance : à l'Etat de vous assurer un minimum pour « survivre » et aux citoyens de ne pas mêler des affaires publiques et de la manière dont est gérée la cité. La paix sociale « à la tiers-mondiste ».
En matière d'accès aux soins, de prise en charge des retraités ou autres catégories qui sont dans le besoin, avec un tel niveau de dépenses, la bonne gouvernance semble être le parent pauvre...
La réponse à cette deuxième question complète la première. Evidemment, la bonne gouvernance, sinon la gouvernance tout court, fait défaut en Algérie. Et la raison en est simple, c'est l'absence de démocratie. Cette dernière, contrairement à ce que laissent entendre certains discours, ne peut être réduite au suffrage universel (et même celui-ci n'est d'ailleurs pas respecté en Algérie). La démocratie, c'est toute une conception de l'Etat, du citoyen, des institutions, etc. Elle est la concrétisation de la participation permanente et effective du citoyen dans la gestion des affaires de « sa » cité. Elle est absente en Algérie.
La crise économique mondiale a quand même déteint sur l'économie nationale. Tout indique que l'Etat s'est vu obliger de réorienter presque l'ensemble de sa politique économique. Une preuve que l'Algérie est bel et bien touchée par la crise...
Mais bien sûr que l'Algérie est touchée de plein fouet par la crise financière (économique) mondiale en cours. Il n'y a qu'à rappeler que les recettes pétrolières de l'Algérie ont baissé dangereusement, pour ne s'en tenir qu'à cet indice. Et cela n'est un secret pour personne du moment que même le discours officiel le reconnaît. Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi les mêmes voix (ou presque) qui justifient aujourd'hui les dernières mesures de la LFC par les effets de la crise nous chantaient en chœur, il y a quelques mois, que l'Algérie était à l'abri. Alors de deux choses l'une : ou on pensait vraiment que l'Algérie serait épargnée, ce qui est grave et informatif du degré d'incompétence qui règne au sommet de l'Etat, ou c'était fait délibérément, ce qui est encore plus grave et dénote de la manière dont on est gouverné, c'est-à-dire par la manipulation et le mensonge. Rappelons que dans l'affaire Levinsky, l'ancien président américain, Bill Clinton, a failli être destitué non pas tant pour avoir eu une relation extraconjugale, mais pour s'être permis de mentir aux Américains. Moralité à méditer.


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