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Les chibanis en mal de reconnaissance
Ils ont choisi de ne plus retourner dans leur pays d'origine
Publié dans El Watan le 17 - 08 - 2009

Ils rasent les murs, parlent en chuchotant, passent de longues heures sur les bancs publics à faire revivre le passé, connaissent tous les discounts de leur coin, s'amusent en alignant les pièces de dominos et entre deux rendez-vous à l'hôpital ils comptent le temps qui fuit douloureusement pour repartir pour quelques mois au bled.
De notre correspondant à Paris
Selon le dernier recensement de l'Insee, ils seraient 20 000 à hanter les foyers ou vivant seuls dans des petits meublés. « Les chibanis » hantent les rues de Paris et aiment à se retrouver entre eux. Discrets jusqu'à l'effacement, ils sont presque invisibles. C'est, à la limite, à peine s'ils ne s'excusent pas d'exister. Arrivés en France pour quelques mois ou quelques années, ils se retrouvent immigrés à vie, même après la retraite. Pour des raisons personnelles et souvent économiques, ils continuent de résider dans leur pays d'accueil, souvent dans une grande solitude. « Ils se sentent coupables de tout. Coupables de ne pas avoir réussi leur vie sur le plan financier, coupables de ne pas subvenir aux besoins de leurs enfants laissés au bled, qui ont grandi sans eux, coupables de se sentir assistés après des dizaines d'années de travail, souvent pénible. Ils subissent deux fortes pressions. En plus des tracas administratifs en France, ils doivent faire face à un énorme chantage de la part de leur famille. Les enfants ne comprennent pas que leurs parents soient désargentés après des années passées en France. Pour eux, un retraité à 600 euros par mois n'est pas concevable. Le mythe de l'immigré revenant chez lui avec une grosse voiture et les poches pleines d'euros a la peau dure », témoigne Amirouche Saada, écrivain public bénévole. Amar ne cache pas son amertume. A 61 ans, il rêvait d'une retraite plus paisible. Il vit cloîtré dans un 9m2 au foyer de la Sonacotra, sur les hauteurs de Ménilmontant, avec vue sur la tour Eiffel. Ancien ouvrier dans le bâtiment, serveur dans un café puis marchand ambulant, sa carrière professionnelle est une longue succession de déboires de santé. Sa hantise : perdre le droit d'être soigné en France. Son retour en Algérie ? « J'y pense chaque année. Que vais-je faire là-bas ? Je vois le mépris de ma propre famille dans les yeux de mes enfants. Ils me prennent pour un SDF parce que je n'ai pas réussi à économiser mais comment voulez-vous mettre des sous de côté avec 695 euros par mois ? Je me sens mieux en France, au milieu de mes amis. »
Antoine Math, chercheur à l'Institut de recherches économiques et sociales (Ires), cité par l'Afp, constate que pour ne pas perdre l'allocation minimum vieillesse, qui leur permet de survivre avec une retraite très faible, ou le droit d'être soigné en France, nombreux sont les « chibanis » qui choisissent de ne pas retourner s'installer au pays. « Des dizaines de milliers de retraités étrangers font face à des difficultés spécifiques pour percevoir leur retraite et leurs droits sociaux. Pour ces gens qui effectuent des va-et-vient fréquents entre la France et leur pays d'origine, les textes français soumettant les droits sociaux (minimum vieillesse, aide au logement, prestations maladie...), à une résidence en France sont foncièrement inadaptés. S'y ajoutent des pratiques abusives et discriminatoires des administrations, comme des « descentes » dans des foyers, les services publics n'hésitant pas à couper les aides de ceux qui ne sont pas présents. » . De nombreuses associations pointent du doigt le manque d'information dont souffrent ces vieux migrants. Frileux avec les services administratifs, ils hésitent à s'enquérir de leurs droits. Toute démarche administrative prend des allures d'un parcours du combattant. « Si on veut réellement reconnaître aux vieux travailleurs migrants un droit effectif de va-et-vient entre leur pays d'origine et le pays où ils ont passé leur vie, il est essentiel - comme le réclame le Haut conseil à l'Intégration - de maintenir leur droit au séjour et leurs droits sociaux - protection maladie, minimum vieillesse, aides au logement - ce qui, au regard du budget de l'Etat français représenterait des sommes dérisoires. » constate Antoine Math. Le souhait d'Amar ? Etre reconnu en France et être accepté et respecté en Algérie.


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