Un nouvel événement vient enrichir le paysage culturel oranais. Il s'agit des Rencontres internationales du cinéma (RIC), qui se déroulent, depuis dimanche dernier, au siège de l'association Graine de paix. Ce projet, nous explique-t-on, «tend à générer un espace de débats, d'échanges et de réflexion dirigé vers la société civile dans sa plus grande diversité, à travers le prisme de la représentation cinématographique sous forme de documentaires, de fictions et de films d'animation». Portées par les associations Graine de paix et Nouveau regard (Nadra Djadida), ces rencontres sont une bonne aubaine pour tous ceux, à Oran, qui sont passionnés de 7e art et qui regrettent le manque de ciné-clubs dans leur ville. Si ces rencontres sont conçues tout à fait pareillement à n'importe quel festival dédié au cinéma (avec les moyens du bord, précisons-le), il est à souligner que les films projetés sont non compétitifs. Au total, ce sont 15 films, nationaux et internationaux, courts et longs métrages, sans oublier une rétrospective du cinéma algérien, qui sont au programme, à la grande joie des cinéphiles. Par ailleurs, toujours dans le cadre des RIC, il est prévu, aujourd'hui à partir de 15h30, une table ronde intitulée «Le cinéma comme vecteur d'impact social», au siège de l'association le Petit Lecteur. Elle sera animée par Habiba Djahnine, cinéaste et militante féministe algérienne et Julio Santucho, président du 1er Festival cinématographique des droits humains en Amérique du Sud. La rencontre, qui sera modérée par Redouane Benchikh, veut traiter cette problématique : comment et dans quelle mesure le cinéma peut-il avoir un impact sur les habitudes sociales, a fortiori dans une société où l'art audiovisuel connaît une croissance sans précédent, dans un monde d'information constante et sans frontières. Aussi, l'objectif de la table ronde est de susciter un échange entre la société civile et deux personnalités du cinéma engagé, une Algérienne et un Argentin, tout en visant «à communiquer une expérience de deux pays qui se rencontrent peu et à générer le débat sur des sujets croisés». Pour revenir aux projections, elles se déroulent journellement au siège de l'association Graine de paix (Saint-Eugène) et sont suivies de débats. Lundi dernier, par exemple, Naïla et les insurgés, film-documentaire palestinien, a été suivi d'une discussion passionnée entre les spectateurs, qui a duré jusqu'à 21h. Pour la journée d'hier, trois projections devaient avoir lieu : Lmuja, film algérien de Omar Belkacemi (2015), suivi du court métrage français Mizara, de Pauline Laurent, et enfin News from Laayoun, un moyen métrage sahraoui de Djuro Gabran. Disons enfin que ces rencontres donnent du baume au cœur à tout cinéphile oranais et prouvent qu'avec peu de moyens de belles choses peuvent être faites, loin du folklore auquel nous ont habitués les manifestations cinématographiques officielles…