Mahmoud Abbas craint que l'entité sioniste n'expulse les Palestiniens de Cisjordanie vers la Jordanie    La wilaya de Mascara bénéficie d'un complexe de wakfs de l'Emir Abdelkader    BID: Faid participe aux réunions annuelles du 27 au 1 mai à Ryad    Constantine: Didouche inspecte plusieurs projets relevant de son secteur    La sécurité hydrique en Algérie, thème d'un colloque national à Béchar    Le vice-président du Conseil de la nation Ahmed Kharchi élu vice-président de "La Ligue des Parlementaires pour Al-Qods"    L'Algérie a assuré tous les mécanismes de protection des personnes âgées et de renforcement de leur place sociale    Hadj: reprise dimanche des réservations de billets pour les pèlerins voyageant à partir d'Adrar    Palestine : tout le monde à Ghaza boit de l'eau contaminée    Championnat d'Afrique des clubs de handball : l'ES Tunis bat la Zamalek et s'adjuge le trophée    Ligue 1 Mobilis : le Mouloudia inarrêtable    Le CREA salue la décision de faire baisser les taux d'intérêts sur les crédits d'investissement    Hidaoui salue "l'initiative intelligente de former les jeunes à la lutte contre les discours de haine"    Représentant le président de la République, Larbaoui se rend au Kenya pour le Sommet de l'IDA21    Jijel : Rebiga préside la cérémonie commémorant le 66ème anniversaire de la bataille de Settara    Festival du film méditerranéen: les difficultés rencontrées par les cinéastes palestiniens soulevées    Festival du film méditerranéen à Annaba : le film tunisien "Les filles d'Olfa" attire un nombreux public    Ils sont au bord d'un abîme et de désespérance    Coupe de la Ligue (réserve) : la finale fixée au vendredi 10 mai    Dris Messaoud (-73 kg) et Amina Belkadi (-63 kg) sacrés    Le pétrole clôture la semaine dans le vert    La CIJ se prononce mardi prochain sur un recours du Nicaragua contre l'Allemagne    Les étudiants dénoncent le «soutien inconditionnel» de Macron à Netanyahu    Visite d'inspection et de travail du wali aux chantiers    Assurer la régulation du marché    Délits routiers et entrave à la circulation Arrestation d'un individu ayant posté une vidéo en ligne    De grands charniers et des fosses communes commis par Israël découverts à Khan Younes    4,1% de croissance économique en 2023    La stratégie s'appuie sur les facilités pour réduire la facture d'importation    Une amie de la Révolution algérienne s'en est allée…    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Algérie Télécom sponsor officiel du tournoi zonal d'escrime de qualification aux Jeux Olympiques 2024    Un modèle de l'unité et de la cohésion du peuple algérien dans sa résistance à l'occupation française    Une empreinte prestigieuse sur la scène culturelle    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Vérités sur une profession aux abois
Deux décennies après la naissance de la presse indépendante
Publié dans El Watan le 07 - 09 - 2009

Deux décennies après l'ouverture du champ médiatique en Algérie, l'état de la presse est peu réjouissant et son avenir risque d'être compromis si la corporation ne s'organise pas pour mieux défendre ses espaces de liberté et se prémunir contre les coups de boutoir du pouvoir.
Tel est le constat établi par les patrons de presse et des journalistes, lors d'un débat autour de « L'Etat et l'avenir de la presse algérienne », organisé avant-hier soir par les quotidiens Algérie news et Djazaïr news, dans le cadre des soirées « Les mille et une news ». Devant une assistance composée essentiellement de journalistes, de patrons de presse et d'universitaires, les animateurs du débat, Omar Belhouchet, directeur de la publication d'El Watan, Abrous Outoudert, patron de Liberté, Naâma Abbas, directrice du quotidien gouvernemental, Horizons, et Hadda Hezam, directrice du quotidien arabophone El Fadjr, et l'ancien directeur général de l'ENTV, Abdou B, ont tour à tour évalué le chemin parcouru jusque-là par la presse indépendante. Pour Omar Belhouchet, qui a ouvert le bal, le constat est sans appel : « Dix-neuf ans après, le bilan est globalement négatif. » Afin d'appuyer son jugement, il a énuméré trois éléments essentiels qui caractérisent le champ médiatique : « Un dispositif juridique des plus répressifs qui impose, censure et autocensure, l'engrenage financier dans lequel sont pris beaucoup de titres de la presse nationale. Ils sont maintenus sciemment dans cette situation. » Le troisième élément que Belhouchet a mis en évidence celui lié au maintien du monopole de l'Etat sur l'audiovisuel. Cet état de fait a conduit dangereusement, selon le directeur d'El Watan, vers « un recul net en matière de liberté d'expression ». Selon lui, « durant les années 1990, les professionnels de la presse avaient connu la répression et la prison, et depuis les années 2000, on a vu s'installer d'autres formes de répression plus habiles ». L'intervenant est catégorique : « Le champ médiatique dans notre pays est policé. » Il a affiché un pessimisme de raison quant à l'avenir du métier de la presse, « il est quasiment impossible de trouver une entente entre les différents acteurs de la profession. Notre union devrait être un puissant levier, mais malgré de bonnes volontés, on ne nous laissera pas nous organiser, tout est verrouillé », conclut Belhouchet. Ce n'est pas le cas de Abrous Outoudert, qui dit que malgré une réalité déplorable, l'optimisme est permis. Dans son intervention, le directeur de Liberté a retracé deux étapes qu'a traversées la presse privée, « celle de l'aventure intellectuelle, pour les uns et d'alibi démocratique pour les autres, et celle où les journaux, au sortir du terrorisme, deviennent des entreprises commerciales comme toute autre entreprise ». Abrous Outoudert a évoqué les problèmes liés à l'organisation de l'entreprise de presse. Il a cité, entre autres, les dures conditions de travail des journalistes, le fait que beaucoup de journaux ne déclarent pas leurs employés à la Sécurité sociale est l'épineuse problématique de la formation des journalistes. Il a soutenu : « Si nous ne nous attachons pas à organiser la profession, il faut aller rapidement vers des états généraux de la presse, réanimer le Conseil de l'éthique et de la déontologie, renforcer le syndicat des journalistes et tout cela dans la perspective de mettre en place des instruments d'autorégulation. » Par ailleurs, Naâma Abbas, responsable du quotidien Horizons, a centré son intervention sur la menace qui guette la presse francophone. « La presse d'expression francophone est menacée par une presse à scandale qui est entretenue sciemment », a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a tenu à contester la séparation entre presse publique et presse privée, « nous avons un même combat ». Un point de vue que ne partage pas Abdou B. « On ne peut pas admettre une presse publique dans une économie de marché. Qu'on donne les titres aux journalistes sous forme de coopératives. Il ne peut y avoir un même combat, il est interdit à la presse publique de s'intéresser au débat politique », a-t-il martelé. Sur un autre plan, l'ancien patron de l'ENTV dénonce « le monopole anormal de l'ANEP sur la publicité publique. Celui qui donne la pub dirige ou fait pression sur la ligne éditoriale ». Dans un autre registre, Abdou B s'est demandé comment « dans les pays démocratiquement avancés, les quotidiens nationaux se comptent sur les doigts d'une seule main, et chez nous, on est à 76 titres nationaux, une situation inconcevable ». Mais cela dit, le pouvoir a tout intérêt à diviser la corporation. « Le problème est d'ordre politique, le pouvoir a tout calculé », dit-il. Abdou B ne termine pas son intervention sans avoir parlé de son champ de prédilection, la télévision. Il a affirmé que « l'ouverture de l'audiovisuel sera d'un apport important pour la presse. Mais on voit bien que cette ouverture est galvaudée dès le départ. On nous parle de cinq chaînes de télévision, mais avec un seul directeur, un seul siège. Elles sont toutes au boulevard des Martyrs. Je défie quiconque pouvant me ramener l'acte juridique de ces chaînes ».
Quand les dérives de la presse arabophone sont mises à l'index
Les journalistes et patrons de la presse arabophone ont fait, à l'occasion de ce débat, leur autocritique et c'était tout à leur mérite. D'emblée, la directrice de publication du quotidien El Fadjr, Mme Hadda Hezam, a tiré la sonnette d'alarme en déclarant : « J'ai honte de la situation de la presse d'expression arabophone ; elle est en train de connaître une régression dangereuse. En ne respectant pas les règles fondamentales de l'éthique et de la déontologie, cette presse risque de nuire au champ médiatique national. » Un constat que partage le journaliste Saâd Bouakba, qui a dit que « le pouvoir favorise ce genre de presse. Après avoir réussi à polluer le paysage politique, le pouvoir se consacre maintenant à étouffer le champ médiatique. Il a clochardisé la presse arabophone en lui dictant une ligne de conduite : ne s'intéresser qu'aux scandales et surfer sur la religion mais avec une dose d'hypocrisie, car elle ne croit pas à ce qu'elle écrit. Il faut dire qu'une certaine presse arabophone est gangrenée par la corruption », une dérive dangereuse. Un jugement appuyé par Abdou B., qui ajoute que cette presse se comporte comme la conscience de la société et la gardienne de la morale. Il a précisé que dans ce cas, ce n'est pas la langue qui est mise en cause mais l'usage qui en est fait. Le sociologue Nacer Djabi abonde dans le même sens lorsqu'il affirme que « la presse arabophone a de l'influence sur le lecteur, mais il faut que l'on s'interroge sur les valeurs qu'elle défend. Quand je vois ce que cette presse véhicule comme discours, il y a de quoi s'inquiéter ». En somme, le débat était très intéressant avec des échanges très vifs et sans concession. Les journalistes ont saisi l'occasion pour dire aux patrons, les yeux dans les yeux, mais avec beaucoup de sportivité, leurs quatre vérités. Ils ont ainsi dénoncé « les conditions de travail déplorables qu'ils subissent, un métier qui se précarise et le système infernal imposé dans les rédactions ». Les journalistes qui ont intervenu dans les débats ont affiché une détermination à défendre les espaces de liberté arrachées de haute lutte. Enfin, tout le monde a appelé de ses vœux la multiplication de ce genre d'initiative afin d'esquisser des pistes pouvant permettre à la presse nationale d'accompagner le combat démocratique et d'aider au progrès de la société.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.