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Ce quatrième pouvoir perdu
Publié dans L'Expression le 15 - 09 - 2005

Aller au plus profond des choses, se retrouver parfois seul, est l'essence même du métier de journaliste.
Se penser comme ce quatrième pouvoir, même si cela est une chimère, aurait été un moindre mal du fait que la notion implique tout de même une distance et provient du système où le principe de la séparation des pouvoirs est ancré. Aussi pour défendre sa liberté, la presse nationale a été souvent appelée à s'investir dans un combat qui n'est pas le sien, contrainte par là à supplier une classe politique absente et à faire l'événement au lieu de le rapporter, alors que les acteurs politiques se trouvent, dans le meilleur des cas, réduits à la soutenir.
C'est ce qui ressort des débats animés par plusieurs confrères au siège de L'Expression. Conscients des enjeux en cours, les intervenants ont, d'emblée, estimé que la presse, avec ses divers canaux, a un rôle à jouer. Toutefois, l'existence d'une presse réellement libre ne garantit pas pour autant à toutes les composantes de la société une égale participation au débat public. Aussi contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, le recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Cela reste valable, plus fréquemment, bien sûr, dans les Etats autoritaires et dictatoriaux, où le pouvoir politique demeure le responsable central de toutes les violations des droits humains et de toutes les censures contre les libertés. Dans un tel contexte démocratique, les journalistes et les médias ont souvent considéré comme un devoir majeur de dénoncer ces violations des droits. Ils l'ont parfois payé très cher: attentats, «disparitions», assassinats. Ce débat se veut avant tout une rétrospective du rôle de la presse durant la dernière décennie qu'a traversée le pays. En l'absence d'un débat contradictoire, plusieurs auteurs de la scène médiatique ont tenu à croiser le fer, parfois en usant d'un ton inhabituel. Loin de faire le mea-culpa de la presse, ces derniers lui ont reconnu, à leur corps défendant, une certaine responsabilité dans la situation actuelle tout en l'absolvant de certaines dérives, dues le plus souvent à l'environnement dans lequel elle a évolué. En effet la corporation, faut-il le souligner, a payé un lourd tribut: «l'état d'urgence, le verrouillage médiatique, l'absence de transparence dans la gestion des affaires de l'Etat n'ont pas facilité la tâche aux journalistes» affirme Fayçal Metaoui, du quotidien El Watan, pour expliquer cet état de fait. «La presse, qui, au demeurant représente l'espoir démocratique, a évolué dans un climat hostile dans la mesure où l'Etat a mis des restrictions» ajoute-t-il.
Tandis que Abdelkader Harichène, de l'hebdomadaire El Safir, affirme: «La presse est aussi responsable de la crise actuelle que les auteurs politiques». «Ceci reste valable pour l'intelligentsia nationale qui a déserté la scène», renrichit Nourredine Azzouz, du Quotidien d'Oran, qui estime que «le débat politique a été transféré vers la presse du fait que les politiques ont été empêchés de s'exprimer». Ce qui fait qu'à l'heure actuelle la presse se trouve dans une «posture de questionnement» quant à son vrai rôle au sein de la société. Est-ce pour autant que la presse doit caresser dans le sens du poil ou au contraire tenter d'être ce quatrième pouvoir qu'elle n'a jamais acquis? «La presse est entrée dans une phase commerciale. Les éditeurs utilisent la politique pour sauvegarder leurs acquis», se désole Abdelkader Harichène. En effet, par la force des choses, les grands médias privilégient leurs intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général et confondent leur propre liberté avec la liberté d'entreprise, considérée comme la première des libertés. Mais la liberté d'entreprise ne peut, en aucun cas, primer sur le droit des citoyens à une information rigoureuse et vérifiée ni servir de prétexte à la diffusion consciente de fausses nouvelles ou de diffamations.
Aujourd'hui, s'il y a tant de débats, c'est simplement parce que l'information et la communication conditionnent autant que l'économie, l'évolution des sociétés. Aussi, malgré tout dans sa quête de vérité, avoir l'intuition, aller au plus profond des choses, se retrouver seul, est l'essence même de ce métier de journaliste. Ce n'est point pour le garder pour soi mais en bien rendre compte aux autres. «En dépit du verrouillage du champ médiatique, la presse se doit de continuer son travail d'éveilleur de consciences et de libérateur des espaces de liberté d'expression», conclut Fayçal Metaoui..


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