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Retour triomphal de Salah Aït Gherbi
Chanson kabyle. Portrait
Publié dans El Watan le 25 - 12 - 2018

Indépendamment de sa volonté, Salah Aït Gherbi disparaît du milieu artistique, mais a toujours, tout seul, continué à composer, au point qu' il se retrouve aujourd'hui avec une centaine de chansons. Il fait un retour avec un premier album, tout en nous assurant qu'il y aura un autre fin juin 2019.
Après une longue absence de la scène artistique locale, le chanteur algérien d'expression kabyle, Salah Aït Gherbi, qui vit au Canada depuis une dizaine d'années, revient au bercail pour le lancement de son nouvel album qui sortira prochainement.
Il a animé, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, une conférence de presse suivie d'une vente-dédicace de ses œuvres musicales et d'un grand gala, où étaient invités une brochette d'artistes. «Je suis rentré au pays le 15 décembre dernier. Je suis ravi de retrouver, sur scène, mon fidèle public après une longue absence indépendante de de ma volonté. Ce gala est une preuve que je n'ai pas oublié la chanson, et encore moins mes fans !
Merci d'être là, aussi bien durant mes moments de joie que mes moments difficiles», nous a déclaré l'ancien enseignant en électrotechnique à l'université Mouloud Mammeri. Salah Aït Gherbi a connu la scène dès l'âge de 10 ans, et ce, durant tout son parcours scolaire depuis les années 70 : écoles primaires Condorcet (Bab El Oued), Fouka ville, puis Imzizou (Fréha-Tizi Ouzou). Ensuite, il intègre le CEG puis le CEM de Djemaâ Saharidj (Tizi Ouzou)), le lycée technique de Dellys (Boumerdès), l'université Bab Ezzouar, l'Ecole polytechnique d'El Harrach.
C'était d'ailleurs en tant qu'étudiant à Alger, durant les années 80, qu'il fait ses premiers pas à la Chaîne 2, avec son premier tube, où des chansons comme Fihel-sughagh, yelha usirem, etc. feront sensation. Des chansons comme Fihel sont encore de nos jours reprises dans les galas et les fêtes par beaucoup d'artistes de renom. Les années 80, après ses études et le service militaire, Salah Aït Gherbi se retrouvera enseignant à l'université de Oued Aïssi.
Une étape de sa vie qu'il n'est pas près d'oublier. D'ailleurs, récemment, il a écrit sur sa page Facebook ce qui suit : «Oued Aïssi-University .!!!!!, j'y ai passé la meilleure période de ma vie. J'étais enseignant en électrotechnique, mais j'étais aussi l'ami de tous les étudiants, de tous les travailleurs et enseignants. Je me donnais à fond aussi bien dans mes cours que dans mes galas…
On était une famille soudée….Je suis encore fier d'être passé par Oued Aïssi et d' avoir connu ces étudiants et étudiantes vraiment exemplaires et exceptionnels. Je garde cette photo (qu'il joint au texte, ndlr) de la salle de spectacle…
Une salle qui a longtemps vibré avec nos grands chanteurs. Ma sonorisation était toujours le bien du comité aussi bien pour des galas que pour des conférences. Un honneur….tout simplement ! Oued Aissi aurait pu être un lieu de pèlerinage avec ses galas des 20 avril. Dommage kane…»
Un livre pour bientôt
Par empêchement et indépendamment de sa volonté, il disparaît du milieu artistique mais, a toujours, tout seul, continué à composer, au point qu'il se retrouve aujourd'hui avec une centaine de chansons. Il fait un retour avec ce premier album, tout en nous assurant qu'il y en aura un autre fin juin 2019.
Il tient à rester fidèle à ses fans dans la régularité et la continuité de son travail artistique. Il promet aussi de tout donner pour être à la hauteur des attentes de son merveilleux public, toujours dans ce style propre à lui, avec une poésie sortie du fin fond du Djurdjura, des chants colportés à travers les temps dans des mélodies douces et féeriques.
C'est un artiste à la voix mélancolique dans des chansons parfumées de thématiques sociales variées, veloutées par des paroles pures, colorées de beaucoup d'émotion, le vécu, le lieu, le temps. Eclatante par une musique mélodieuse rythmée par des notes de joie, de bonheur, d'amour, de tendresse, de sentiments et de tristesse. On le découvre aussi dans une poésie attrayante en langue de Molière et il projette d'éditer un livre très bientôt.
Et justement on pourra y lire en introduction : «Ni cette page, ni un roman, ni une bibliothèque de romans ne me suffiraient à relater ce que je ressens vraiment au fond de moi. Je trouve que tout très réduit, et l'espace et le temps. Dois-je remuer et attiser un feu ou brûlent des souvenirs douloureux ? Des blessures et des blessures de ce passé récent, un passé composé à la fois du présent qui se prolonge impitoyablement dans le futur.
Ce présent qui remet en cause tout en moi, au point de ne pouvoir écrire. Je peux ainsi quitter la feuille blanche, la main s'interdisant à toute écriture. Mais qu'à cela ne tienne, avec le temps, j'arrivais à garder les pieds sur terre en espérant que les courts des vents répondraient favorablement à mes attentes de voilier.
Ce que j'écris est le pourquoi mener indéfiniment une vie que l'on nous a rendue dépourvue de nos droits les plus élémentaires et rudimentaires. Ce que je crie, c'est le comment supporter, sans cesse, les contrastes, les diamétralement opposés d'une vie où l'on ne cherche pourtant que le strict minimum.
Ainsi j'écris, je crie le désespoir et le mal de vie dans tous les domaines dans mon propre pays gagné par une crise sociale galopante donnant ainsi privilège à tous les fléaux et surtout offrant des portes grandes ouvertes à un terrorisme aveugle et sans pitié ni merci. En même-temps, les gens qui ont créé volontairement cette situation désastreuse projetaient merveilleusement l'anéantissement de notre culture et l'assombrissement de nos printemps…berbères. Je crie l'amour et la liberté que l'on m'a enlevés !
J'écris les misères, les injustices que l'on m'inflige à la place. Ainsi désemparé, je ne retrouve que misères et injustices. Ô amour ! Ô liberté ! Vous devriez m'exister, vous ne me l'êtes pas ! Ô misères ! Ô injustices ! Vous ne devriez pas me ronger, vous le faites ! Je me concertais alors intérieurement, cherchant à trouver un compromis.
Durant cette période de marasmes de désespoir, je découvris petit à petit mon jardin secret. L'envie de composer germait en moi et le fait seulement d'y penser me donnait déjà des ailes. Je m'étais donc pris avec le dos de la cuillère. Je m'en donnais à cœur joie.
Les musiques, les paroles et puis ma voix arrivaient à me convaincre que je pouvais alors chanter. Ainsi, malgré tout, la poésie mariée à la musique faisait ma belle chanson…La chanson qui vient me sauver de toutes les faiblesses qui cherchent a me perdre….La chanson qui me fait tendre vers des lendemains cléments et non pas vers ce passé qui m'a tant foudroyé…
Elle m'empêche de m'ensevelir dans mon vécu pour que la vie ne m'échappe pas…Elle me pousse ainsi a me battre sans jamais baisser les bras et vivre les sacrifices sans les fuir…Ma fière chanson me fait accepter délicieusement toutes sortes de souffrances.
Elle m'accompagne pour faire éclater et extérioriser toutes mes tristesses restées longtemps souterraines…Elle m'apprend cet espoir qu'après tout malheur surgit le bonheur du pire et de l'effroyable… La chanson était donc là, à mon secours, pour me tenir compagnie devant mes solitudes et mes romantismes.
Et au fur et à mesure que je composais, je concluais que je n'avais d'yeux que pour la chanson. Cette dernière était tout pour moi. J'en étais féru. Elle devenait d'une importance si capitale que rien au monde ne me ferait détourner d'elle.
Même tout l'or du monde! Pour moi elle peut arriver à faire fleurir tout un désert et dissiper les nuages de tout un ciel jusqu'à le rendre serein et bleu. C'est ainsi que j'ai intitulé l'un de mes C.D. Le fait d'écrire et chanter me soulage, être lu et écouté me soulage encore plus», écrit le talentueux artiste et désormais écrivain Salah Aït Gherbi.


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