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Le président Sarkozy à contre-courant de l'histoire
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2012


Paris.
De notre correspondante
Marc Laffineur, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants a, dans un communiqué rendu public vendredi, confirmé que l'Etat français n'organisera aucune commémoration nationale. C'était prévisible. «Si le 19 mars évoque la joie du retour des militaires français dans leurs familles, il marque également l'amorce d'un drame pour les rapatriés, contraints au déracinement, et le début d'une tragédie pour les harkis massacrés dans les semaines qui suivirent, au mépris des Accords d'Evian», affirme-t-il. «La date officielle de l'hommage aux morts pour la France durant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie reste fixée au 5 décembre. Cette date résulte d'un large consensus obtenu en 2003 par la commission Favier, réunissant l'historien
Jean Favier et les principales associations d'anciens combattants», ajoute-t-il. Il est à préciser que, déjà le 29 janvier 2012, devant des rapatriés partisans de «l'Algérie française», qui participaient au congrès annuel du Cercle algérianiste à Perpignan, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, lut un message de Nicolas Sarkozy rédigé dans l'esprit de la loi du 23 févier 2005 «portant reconnaissance de la nation(…) en faveur des Français rapatriés» et du discours de Toulon, le 7 février 2007.
Nicolas Sarkozy exclut dans son message que le 19 mars 1962 devienne une journée officielle de commémoration, comme le voudrait la FNACA, organisation progressiste d'anciens combattants. «Je puis ainsi vous affirmer que le 5 décembre (correspondant à l'inauguration du mémorial de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie par Jacques Chirac en 2002, ndlr) est et restera l'unique date de commémoration et d'hommage de la nation à tous ses enfants tombés pour la France en Afrique du Nord, avant et même après le cessez-le-feu.»
M.Laffineur, en présentant ses vœux aux rapatriés le 31 janvier 2012 à Aix-en-Provence, avait, lui aussi, affirmé que «le 19 mars ne peut pas être une commémoration» et que la date officielle de l'hommage national aux «morts pour la France» en Afrique du Nord restera le 5 décembre. Du côté des associations d'anciens combattants, le contentieux sur la date du 19 mars et sa commémoration n'est pas nouveau. Il oppose ceux qui ont retenu pour les commémorations annuelles la date du 5 décembre et ceux qui, à l'instar de la FNACA (la plus importante, de sensibilité progressiste) depuis 1964, commémorent le 19 mars et le cessez-le-feu correspondant à la fin de la guerre.
Selon une enquête réalisée par l'IFOP pour la FNACA, huit Français sur dix estiment justifié qu'une cérémonie du souvenir soit organisée à l'occasion du 50e anniversaire des Accords d'Evian, de la fin de la guerre et du cessez-le-feu du 19 mars 1962, et 84% sont pour la date du 19 mars et non pour celle du 5 décembre.
«Une mémoire officielle de la guerre d'Algérie s'écrit en ce moment sous l'influence d'anciens ultras de l'Algérie française », dénonce l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (Anpromevo), qui signale qu'une réunion s'est tenue le 22 février entre, d'une part, l'ancien préfet Christian Frémont, directeur de cabinet du président Sarkozy, assisté de Renaud Bachy, président de la mission interministérielle aux rapatriés, et, d'autre part, les représentants des courants les plus radicalement revanchards de la colonisation, mais en l'absence de délégués des harkis.
«Lors de cette rencontre, M. Frémont se serait notamment engagé à ce que l'Etat ne soit pas représenté, le 19 mars 2012, lors des cérémonies commémoratives de l'entrée en vigueur des Accords d'Evian ; une circulaire devrait être adressée aux membres du corps préfectoral, les appelant à se détourner de ces manifestations patriotiques», souligne l'Anpromevo. Et «ainsi, l'Etat n'hésite-t-il pas à s'inscrire à contre-courant de l'histoire et à limiter l'exercice du droit au souvenir en cette année annoncée comme étant celle des grands rendez-vous mémoriels». «Le directeur de cabinet de M. Sarkozy se serait également ému que des colloques puissent être envisagés, en ce mois de mars, sur des sujets rigoureusement neutres tels que 'Les Accords d'Evian : la paix en Algérie ?' ou '50 ans après, sortir de la guerre d'Algérie : regards croisés, regards apaisés''», ajoute l'Anpromevo.
«Discours insidieux»
«D'anciens ultras imposent aux pouvoirs publics complaisants une écriture et une mémoire partisanes de la guerre d'Algérie», indique pour sa part Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l'association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et leurs compagnons. Et à propos du colloque d'Evian des 17 et 18 mars : «Serait-il interdit à des historiens, enseignants dans des universités, d'essayer de répondre à une question historique, dès lors que celle-ci concerne l'écriture de la Guerre d'Algérie ? Les partisans de la colonisation auraient-ils l'exclusivité de la vérité sur cette période de l'histoire de France
Jacques Pradel, président de l'Association nationale des pieds-noirs progressistes et de leurs amis, qui vit à Marseille, conteste aux associations de nostalgiques de l'Algérie française le droit de s'exprimer au nom de tous les rapatriés : «La date retenue du 5 décembre ne correspond à rien. Les pieds-noirs de droite et d'extrême droite se mobilisent contre le 19 mars pour des raisons politiques et revanchardes. Ils s'appuient sur une réalité indéniable : après cette date, des assassinats ont continué. Mais qu'on le veuille ou non, les Accords d'Evian ont été signés un 19 mars. C'est l'histoire» (dans un entretien à la Marseillaise). Et d'ajouter : «On ne fête pas l'arrachement, l'exode, le départ. En revanche, on peut commémorer la victoire contre le colonialisme, car la lutte du peuple algérien pour son émancipation était une lutte juste. Nous participerons dans cet esprit à des initiatives qui sont en préparation. L'une de nos priorités est d'œuvrer au rapprochement des peuples français et algérien.»
La LDH demande aux autorités françaises d'abandonner «le discours insidieux» tenu depuis l'élection de Nicolas Sarkozy sur «le refus de la repentance» et l'éloge de «l'œuvre civilisatrice» de la colonisation, pour formuler une «véritable reconnaissance des injustices fondamentales» qui ont marqué cette époque. «Seule une telle reconnaissance permettra, enfin, de tourner cette page tragique de notre histoire et de construire, avec les peuples du sud de la Méditerranée, un avenir de paix et de progrès.» Est-il besoin de rappeler qu'il a fallu attendre 1999, soit 45 ans après son déclenchement, pour que le terme «guerre d'Algérie» soit reconnu par l'Etat français ?


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