«Le secteur de la justice s'emploie à préserver les acquis»    «Adapter l'arsenal juridique à la nouvelle trajectoire de l'économie nationale»    L'Algérie remporte la médaille d'argent du meilleur design extérieur de son stand    Malgré un important déficit budgétaire, un montant important de transferts sociaux pour garantir la cohésion sociale    Un Palestino-Américain issu d'une famille de réfugiés palestiniens, remporte le prix Nobel de chimie 2025    Le Président palestinien envoie un message de remerciement au Président Tebboune    Des pétitionnaires appellent au respect du droit international et des résolutions onusiennes    L'occupation continue ses attaques contre les agriculteurs à Hébron    Belaïli et Bounedjah forfaits face à l'Ouganda    Jeux de la solidarité islamique 2025 : Le Pencak Silat inscrit comme sport de démonstration    Qualification Mondial 2026 : Arrivée de l'équipe nationale du Mozambique à Oran    Six blessés dans deux accidents    Un réseau criminel démantelé à Guettar    Des agriculteurs ''ruinés'' par les sangliers à Safsaf    Le 10e édition du 18 au 24 octobre à Alger    La 14e édition célèbre le continent africain    Le culte du travail devenu premier dogme mondial    Promulgation du statut de la magistrature avant fin 2025    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Clôture du colloque sur Jean Amrouche : de la résistance antinazie à la résistance anticolonialiste
Publié dans El Watan le 20 - 06 - 2012

Cet aspect méconnu du parcours de Jean Amrouche a été dévoilé par Michel Carassou, directeur littéraire des éditions «Non lieu», lors de la dernière journée du Colloque international consacré à Jean El Mouhoub Amrouche, organisé au théâtre régional de Béjaïa. «Si Amrouche n'était pas un résistant de la première heure, comme bon nombre de métropolitains, sa propre réflexion va se rapprocher davantage de la résistance dont il appréciait les valeurs de fraternité et de justice sociale. Il était devenu très critique envers le régime de Vichy», dira d'emblée l'orateur, en rappelant qu'Amrouche avait hébergé chez lui, à Tunis en 1942, son ami, André Gide, traqué par le régime de Pétain. En 1943, à Alger, avec le soutien de Gide, il fondait une revue, L'Arche, publiée par les Editions Charlot, l'éditeur de la France libre.
«C'était aussi pour contrecarrer l'autre revue, NRF, coupable de collaboration», estime M. Carassou qui a édité, en 2009, le journal intime de Jean Amrouche (1928-1962), ouvrage présenté par l'anthropologue Tassadit Yacine. «Investi de fonctions importantes, Amrouche s'implique en tant qu'intellectuel dans la France libre», a ajouté cet éditeur. Dès son arrivée à Alger, en 1943, Amrouche rédigeait pour les généraux de Gaulle et Catroux une note sur la politique de la France en Afrique du Nord. Le vendredi 10 décembre, il fut reçu à déjeuner et questionné par de Gaulle. Edgar Faure, homme politique français, écrit dans ses Mémoires que Jean Amrouche était un de ceux qui ont largement inspiré le discours de de Gaulle, place de la Brèche à Constantine, le 12 décembre 1943. Amrouche fera un compte-rendu très positif de ce discours à Radio Alger et tout autant du discours de Brazzaville, en janvier 1944.
A partir de ce moment, la confiance d'Amrouche à de Gaulle visait à faire évoluer la condition coloniale dans le sens de la justice sociale. Mais, ses aspirations d'appliquer les valeurs de la résitance en Afrique ont été balayées par les événements. En effet, cette confiance en la France «mythique» volait en éclats en raison de l'abandon des réformes promises et des massacres du 8 Mai 1945 qui sont venus anéantir ses espoirs d'un avenir commun entre Français et Algériens. Sa pensée politique prend un tournant. Depuis, l'intellectuel colonisé ne ratait pas l'occasion de dénoncer le racisme du système colonial. Etant irréformable, le système colonial français devait être aboli, selon Amrouche. Dans ce combat, L'éternel Jugurtha, son héros nord-africain, est son texte le plus célèbre publié en 1947.
«Jean Amrouche décèle en Jugurtha l'esprit de révolte, l'amour de la liberté et la quête de l'égalitarisme», a fait savoir Tarik Mira, professeur de sociologie. Si l'auteur d'Etoile secrète était un personnage contradictoire en raison de ses multiples attaches, il était en revanche, d'après M. Mira, doué d'une «vision clairvoyante». Et ce n'est pas un hasard si Amrouche avait choisi Jugurta comme figure «insaisissable, indomptable et étrange». De son côté, Hervé Sanson, chercheur en littérature maghrébine, s'est longuement appesanti sur les textes politiques d'une rare radicalité publiés dans la grande presse française par Jean Amrouche. Ces textes informaient de la situation politique de l'époque, témoignaient des dures conditions dans lesquelles végétaient ses compatriotes algériens et revendiquaient la reconnaissance de la personnalité algérienne. Avec l'écrivain Albert Memi, Amrouche, a rappelé M. Sanson, était allé jusqu'à récuser les grilles de lectures opposées par des cercles français pour justifier la colonisation.
«Il expliquait aux Algériens la nécessité de se soulever afin d'imposer le respect», dira-t-il. Autre spécificité des textes politiques, la place centrale du langage chez Amrouche. «Ceci constituait la singularité de l'intellectuel colonisé (…) il aura rendu visible, par sa parole, la cause de libération de l'Algérie et ses arguments», a souligné M. Sanson. Quand bien même peu nombreuse, l'assistance, composée essentiellement d'hommes de culture et d'universitaires, a fortement dénoncé l'ostracisme qui frappe toujours l'enfant du «pays crucifié», 50 ans après l'indépendance de l'Algérie, et appelé à rendre à Jean ce qui appartient à El Mouhoub. Les travaux du colloque ont été clôturés dans la soirée de dimanche par un intermède musical méditerranéen. On déplore la défection de certains invités. Les organisateurs de ce colloque ont fustigé la non-contribution de certains sponsors, pourtant sollicités à y contribuer. Si le colloque a eu lieu à Béjaïa, c'est grâce au bel entêtement et à l'engagement désintéressé des différents organisateurs, notamment la Ballade littéraire de Béjaïa, le directeur du TRB et des conférenciers, dont certains, venus de France, ont payé les billets d'avion de leurs propres deniers.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.