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Les exemplaires de Poutakhine saisis
Descente policière dans les librairies d'Alger
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2009

Les libraires d'Alger ont été surpris hier de se voir convoqués par le service de la police judiciaire, pour restituer Poutakhine, un ouvrage signé par Mehdi El Djezaïri publié à compte d'auteur il y a quelques semaines l Ils s'indignent et dénoncent la situation de prise d'otage dont ils font l'objet. Ils s'interrogent sur la légalité de cette saisie, arguant du fait que seule la justice est habilitée à interdire un livre autorisé à paraître.
Plusieurs libraires d'Alger ont été convoqués hier, par la brigade de recherche et d'investigation (BRI) du commissariat central, où ils ont été sommés de restituer le reste du quota du livre Poutakhine, sorti il y a quelques jours et dont l'auteur, Mehdi El Djezaïri, fait l'objet d'une grave persécution par les services de police. S'exprimant sous couvert de l'anonymat de peur de représailles, tous les libraires avec lesquels nous nous sommes entretenus affirment que « les policiers avaient le quota exact de chacune des librairies. Ils voulaient connaître le nombre d'exemplaires vendus pour récupérer ceux qui restent en stock. Sur la centaine d'exemplaires que j'avais reçus, j'en ai remis une trentaine aux policiers ». Selon eux, aucune explication sur les raisons de cette décision ne leur a été donnée. « J'ai interpellé un des officiers sur le fait que la saisie de ces livres allait nous causer un préjudice financier auquel nous ne pouvons faire face. Il m'a remis un document officiel qui nous permet, selon lui, d'être remboursé par le distributeur », déclare un autre libraire, qui s'insurge contre cette manière d'agir des autorités et s'interroge sur le devenir de son métier.
« Nous sommes vraiment pris en otage. Quel est le tort d'un libraire qui accepte de vendre un livre autorisé, frappé d'un ISBN, dont l'auteur a organisé une conférence de presse et procédé à une vente-dédicace au moins deux semaines avant qu'il ne le reçoive ? Il y a un an, nous avons fait l'objet du même déni avec le livre de Mohamed Benchicou, que les services de police ont saisi des librairies alors qu'il avait obtenu son ISBN. Jusqu'à quand allons-nous subir ces décisions répressives ? Comment se fait-il qu'un livre autorisé à paraître puisse être saisi sans décision d'interdiction du juge ? », s'exclame notre interlocuteur. L'inquiétude des libraires est légitime. Les policiers ont laissé planer le doute quant à la légalité de leur action. En effet, la BRI ou la police judiciaire agissent, à en croire les dispositions du code de procédure pénale, sous l'autorité du parquet et aucun de leurs actes ne peut se faire sans l'accord de cette instance judiciaire. Est-ce que les éléments de la BRI ont perquisitionné le domicile de Mehdi El Djezaïri et saisi les exemplaires de son livre des librairies dans le cadre d'une enquête préliminaire lancée par le parquet d'Alger ?
Si c'est le cas, les policiers se devaient d'expliquer et surtout d'exhiber le mandat définissant leurs actions aux concernés. Dans le cas contraire, il s'agit tout simplement d'une grave dérive policière qu'il faudra à tout jamais bannir. La liberté d'expression étant consacrée par la Constitution, seule la justice est en droit de retirer un livre des librairies et, jusqu'à preuve du contraire, à ce jour ni l'auteur ni son œuvre n'ont été frappés d'interdit par un quelconque juge de la République. La descente des policiers dans les librairies en a choqué plus d'un du fait qu'elle rappelle la sinistre période où la libre parole était bâillonnée. Avec Poutakhine de Mehdi El Djezaïri, il fallait s'y attendre. Romancé, l'ouvrage est un vrai réquisitoire contre les dirigeants algériens depuis l'indépendance.
Surfant entre la fiction et la réalité, l'auteur plonge le lecteur dans la vie désespérée d'un harrag puis tire à boulets rouges sur le système. Tout se passe dans ce qu'il définit comme une « cour des miracles » où se croisent ce harrag, un professeur de neurologie (Poutakhine), un colonel des services spéciaux, un curé très spécial (le père Clément), Sophie, une biologiste et la vache Marquise. En fait, « c'est cette Algérie hideuse et humiliante que je montre dans toutes ses forfaitures et ses trahisons contemporaines », dit-il à la presse, précisant : « J'interroge, pour l'avoir fait en réel, en dehors de la fiction, ces jeunes desperados qui se jettent à la mer, presque sûrs de mourir, mais qui se jettent quand même pour un tout petit bout d'espoir d'arriver... Mon livre raconte cette Algérie-là des désespérés et des perdus qui n'ont rien à perdre. C'est un journal relatant 2000 ans d'histoire, de Hannibal à Bouteflika. Mon livre est une contribution modeste. Un balayage politique. Je parle de tous les héros nationaux, des harraga... D'ailleurs, au lieu de juger le système, on juge les victimes du système. Un système qui paupérise et humilie le pays. Notre drame, notre calamité, c'est le pétrole ! Mon livre est parfois pamphlétaire. Il relève du baroque, du récit, de la poésie et de la fiction. A propos des personnages, quand j'évoque les Texans, ils se reconnaîtront. Il y a des passages antisionistes mais pas antisémites. » Dès sa sortie, une escouade de policiers a perquisitionné dans son domicile et saisi du matériel informatique et quelques exemplaires dédicacés à des personnalités politiques, culturelles, médiatiques et universitaires.


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