Se gardant de s'étaler sur ce geste du souverain pontife, le Père Ambroise, recteur de la basilique, a, toutefois, tenu à saluer le courage et la sagesse dont a fait preuve, en renonçant au ministère de saint Pierre,le désormais ex souverain pontife : « cette décision courageuse, il l'a prise en son âme et conscience, au terme d'un long processus non seulement de réflexion mais aussi de prière. Nous ne pouvons que respecter son choix ». S'agissant du niveau d'évolution des travaux de restauration de ce lieu de culte où est jalousement conservée l'une des plus importantes reliques du corps de l'évêque d'Hippone -cubitus-, on apprendra sur place, que les l'opération,lancée en février 2011, se poursuit toujours et devrait être achevée d'ici à fin 2013. Les 420 millions de dinars nécessaires à la mise en route de ce que l'archevêque de Constantine-Annaba avait qualifié de projet « exemplaire et exceptionnel" en matière de partenariat entre l'association diocésaine d'Algérie et les autorités du pays, ont pu être réunis grâce au soutien des autorités algériennes et françaises, à la générosité de congrégations religieuses, diocèses, d'institutions cultuelles, culturelles, de bienfaiteurs nationaux et étrangers et des fonds collectés auprès de la communauté des augustins d'Europe et d'Amérique latine. L'opération de réhabilitation de l'imposant lieu de culte notamment le dôme central, la toiture et les vitraux, revêt un caractère particulièrement sensible. A ce titre, les travaux doivent être faits dans le strict respect des normes, explique un employé de l'entreprise chargée du projet, rencontré sur les lieux. Selon lui, cette réfection qui a nécessité l'aval préalable des quatre diocèses d'Algérie ; Alger, Oran, Laghouat et Constantine/Hippone- et à pour laquelle il a , en outre, été fait appel à des sous-traitants et des entreprises algériennes locales, ne doit pas bouger d'un iota la structure architecturale de fond, magistralement conçue par l'architecte et Abbé Pougnet qui, d'une main de maître, avait réussi à l'intégrer dans l'histoire et le milieu naturel d'Hippone et de ses environs. « Chaque bout de pierre ou de verre est sacré ; pour nous fidèles à la pensée de l'un des 33 docteurs de l'Église, toute la région de l'est constantinois est bénie de Dieu car tous les matériaux qui ont servi à la construction de cette basilique au style arabo-byzantin ont été tirés de ses sols ; les marbres, tout particulièrement ceux du maître-autel et de la chaire, ont été extraits de carrières de la région : marbre de Guelma, marbre blanc de Filfila, et onyx translucide de Aïn Smara, tous sont d'une rare finesse de grain et d'une étonnante richesse de tons et de nuances », avait indiqué dans une déclaration à El Watan le Père Abdellah Raphaël, l'ancien chargé des affaires de la basilique, ajoutant « ce lieu de culte a une valeur spirituelle inestimable pour nous chrétiens catholiques. L'emplacement de chaque pierre est en lui-même un symbole ». D'où la minutie, l'habileté manuelle et la rigueur que requièrent les travaux. Et, ils sont des milliers de pèlerins, visiteurs nationaux et étrangers (une moyenne de 18000 à 20000) /an à s'impatienter pour en découvrir les résultats. Ce nombre est susceptible de s'accroître dans les quelques années à venir, pronostique le voyagiste Mohamed Cherif Otmani organisateur de circuits cultuels entre Souk Ahras, ville natale et Annaba, ville adoptive de Saint Augustin. Pour lui, ce regain d'intérêt que portent les pèlerins étrangers à sa ville adoptive et sa basilique s'explique par l'évolution de l'ordre des Augustins à travers le monde. Fort de 3000 pères augustins, l'Ordre de saint Augustin (OSA) est basé en Amérique latine, en Orient et en Afrique. Et c'est à l'OSA de Malte que fût confiée depuis 1933 la garde de la basilique Saint Augustin. Les fidèles de cette dernière, plus d'un millier de chrétiens catholiques à Annaba, dont des nationaux, « il serait faut de dire qu'il n'y a pas d'algériens », dixit Père Ambroise, sont à l'affut de la moindre indiscrétion sur la date de sa réouverture. Il y a également ceux (algériens), des personnes en difficultés et ils sont nombreux, qui y affluent au quotidien et ce pour le seul besoin d'être écoutées. Ignorés par les leurs, ils ont visiblement trouvé le Saint à qui se vouer….. Une proximité théologique et spirituelle lie les deux hommes Le Pape allemand Benoît XVI est augustinien, s'accorde t-on à dire. Avec le grand saint d'Afrique du Nord, né à Thagaste (Souk Ahras) le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430 à Hippone (Annaba), il entretient une proximité théologique et spirituelle. Sur le plus petit État indépendant du monde, le Vatican, l'ombre du grand philosophe et théologien qui a œuvré pour l'unité de l'Eglise, a toujours plané. Bien qu'ayant renoncé à son règne, Joseph Ratzingerva poursuivre, dans un couvent à l'intérieur de la Cité du Vatican où il va se retirer, la « recherche de la vérité » à laquelle son guide spirituel Saint Augustin avait consacré toute sa vie. Et c'est ce même Vatican qui, rappelons-le, qui avait vivement réagi à la campagne lancée, il y a quelques années, de par le monde, à l'initiative de nombre d'adeptes de l'augustinisme pour le rapatriement, de Pavie (Italie) à Hippone (Annaba), des ossements du plus célèbre pèrede l'Eglise catholique. A l'époque, le père Abdellah Raphaël très communicatif, contrairement à l'actuel recteur de la basilique, avait déclaré à ce sujet « « Il est mieux là où il est. Nous avons son cubitus et c'est déjà un grand acquis. La vraie relique de saint Augustin, ce sont ses œuvres et ses écrits. Ils vont nous aider dans notre recherche de la vérité».