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Le féminisme exhibitionniste : une nouvelle arme contre le paradigme islamiste

Au lendemain de la vague de mouvements de révolte qui ont eu lieu dans le Monde arabe en 2011, le rôle et les droits de la femme représentent des points de mire qui se placent au centre du débat politique post-
révolutionnaire. Durant la révolution tunisienne, tout comme égyptienne, la participation et la contribution de la femme arabe dans la chute des régimes de Ben Ali et Moubarak étaient dignes d'admiration et une preuve de courage. Cependant, lorsque les régimes islamistes au pouvoir en Tunisie substituent la reconnaissance de la femme, qui était l'un des piliers sous la dictature par la mise en place de politiques oppressives à son encontre, les femmes se sentent menacées et privées de leurs droits fondamentaux. En effet, diverses déclarations de figures islamistes connues tiennent les femmes pour responsables du harcèlement sexuel et de la violence domestique dont elles font l'objet. Par conséquent, un grand nombre de mouvements réactionnaires ont vu le jour avec pour objectif le rejet de l'agenda islamiste sur les questions de la femme. Un de ces mouvement est «The uprising of women in the Arab World» (Le soulèvement des femmes dans le monde arabe) qui a gagné une certaine notoriété et popularité.
Le mouvement est une campagne dans les réseaux sociaux qui a pour objectif primaire de créer une plate-forme qui permet à la femme arabe de nous faire part de ses histoires personnelles et protestations en ce qui concerne la violence domestique, le harcèlement sexuel et le sexisme. Par ailleurs, des mouvements parallèles sont nés, en grande partie selon un contexte politique particulier, celui des diverses attaques faites aux femmes rebelles et émancipées. Ceci a enclenché une vague de manifestations où les femmes descendent dans la rue pour protester contre un gouvernement qui néglige leurs droits. Bien que ces mouvements protestataires se font de plus en plus ressentir, tel un flot intarissable de colère et de frustration, les violations des droits faites aux femmes deviennent la triste réalité de l'hiver arabe. Ennahda, tout comme les Frères musulmans, continuent à blâmer les femmes pour les attaques dont elles sont victimes et non coupables. Ce processus d'émancipation soulève des questions sur l'avenir du féminisme et des droits de la femme dans le Monde arabe. Tandis que des organisations féministes existaient dans la région depuis des décennies, c'est l'adoption de démarches plus radicales qui a créé la polémique les deux années qui ont suivi les révolutions du Monde arabe.
Un exemple de cette alliance controversée est celle du mouvement ukrainien, Femen, et celle des féministes arabes, qui a provoqué la condamnation et des critiques virulentes de l'exhibitionnisme du corps de la femme comme arme de
révolte contre le diktat des théocraties modernes. Dès lors se produit un «clash» entre la revendication de l'exposition du corps au nom de la liberté et la vision qu'ont les islamistes de la femme qui, à leurs yeux, a pour devoir de se couvrir et d'être pieuse et docile. Ainsi, il est essentiel de placer l'adoption des idées réactionnaires de Femen dans un contexte spécifique, celui d'un gouvernement régi par les lois et les préceptes de l'islam, une religion qui prescrit un code vestimentaire austère aux femmes. Il va sans dire qu'une tendance parallèle de protestation contre les dogmes de la religion islamique se décèle depuis quelques mois. Un courant qui émerge de façon de plus en plus visible, l'athéisme, qui est par ailleurs au cœur des discussions en Egypte. L'athéisme qui, en soi, existait aussi sous Moubarak, devient la nouvelle arme de révolte contre les politiques islamistes en place. En effet, si nous assistons à une génération grandissante d'athées, c'est bien en raison d'un mouvement de rejet de l'islam tel qu'il est imposé par les gouvernements dits islamistes, avec un laxisme manifeste face aux salafistes.
Ce laxisme va même accepter et apporter son soutien aux prêches et discours des islamistes les plus radicaux dans les mosquées et à la télé. Un athéisme politique voit le jour qui, a priori, n'est pas une conviction antireligieuse du rejet de l'existence de Dieu, mais un rejet d'un groupe de personnes qui s'opposent aux interprétations oppressives et aliénantes des principes de l'islam telles que les défendent les gouvernements en place. Cet état d'esprit place les Egyptiens libéraux dans une situation complexe. En optant pour le rejet de l'islam comme une riposte aux islamistes radicaux, ils estiment que les islamistes au pouvoir prêchent l'islam obscurantiste qui ne s'adapte pas au système des valeurs des temps modernes. C'est ce même phénomène de rejet qui nourrit aussi le comportement protestataire des féministes les plus radicales du Monde arabe.
Tout comme le fondement des politiques islamistes repose sur une condamnation de l'athéisme, l'exhibitionnisme du corps de la femme devient une revendication des droits de la femme à s'opposer au port du voile que leur imposent ces régimes. Ainsi, la critique de la rhétorique islamiste perçue comme le paradigme de l'oppression sexuelle du corps de la femme est une attaque de l'argumentaire féministe occidental qui consiste à dire que la liberté de la femme ne peut être atteinte que par la nudité. Cependant, l'idéologie des femmes montre ses limites car dans le Monde arabe, elle donne naissance à un féminisme extrême. Pour une grande partie des musulmans elle relève des tabous corporels condamnés par la presque quasi-totalité de la population arabe, quel que soit son degré de religiosité, car elle va à l'encontre des codes culturels et moraux ancrés dans les mentalités. Ainsi la nudité devient une norme aussi asservissante que la contrainte imposée à la femme de porter le voile, et c'est l'interaction de ces deux visions extrêmes qui représente un cocktail dangereux.


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