Au festival d'Abu Dhabi, on navigue géographiquement entre le magnifique palace Emirates, lieu de rencontres et de travail, et les salles Vox de Marina Mall. Une sélection très consistante d'oeuvres venues d'Orient, d'Asie et d'ailleurs a abouti a la consécration tres méritee de Touch Of Sin du cinéaste chinois Jia Zhangke. Un portrait percutant en quatre épisodes de la vie en Chine contemporaine, déjà prix du meilleur scénario au dernier festival de Cannes. Une Chine en plein essor économique et qui est condamnée a connaître aussi la violence,la corruption et l'absence de liberté. Ce sont quatre récits qui nous plongent au ceour de la vie chinoise témoignant du désarroi profond de la société pas forcement convaincue par la propagande de l'Etat. Touch Of Sin a obtenu le grand prix Black Pearl Awards dote de 100.000 dollars. Peu complaisant, traverse par une véritable lueur de cinéma de qualité et un indéniable travail de mise en scene et d'images,c'est le cas d'Es Stouh,le dernier long métrage de Merzak Allouache, déjà propose pour le Lion d'Or a la Mostra de Venise en septembre dernier. Les Terrasses a récolte trois grandes distinctions au festival d'Abu Dhabi :prix du meilleur cinéaste du monde arabe, prix de la critique internationale (Fipreci), pris de la revue Variety designant Alloauche comme le cinéaste arabe de l'année. On retiendra d'abord du travail de Merzak Allouache son regard sur sa ville natale a la fois burlesque et tragique et aussi sa faculté surprenante de faire camper de nombreux personnages dans cinq histoires différentes,laissant poindre une très grande émotion quand des terrasses d'Alger la vue plonge sur l'unique et superbe baie de la capitale et quand retentissent par haut parleur les cinq appels de la prière de l'aube a la nuit. On est vraiment séduit par ses moments du film. Les cinq récits illustrent la vie anarchique sur des terrasses choisies dans cinq quartiers d'Alger: Bologhine, Bab el Oued, La casbah, Alger centre et Belcourt. Des épisodes drôles mais souvent tragiques :un homme enchaîne qui fantasme sur la révolution,des frères ennemis pour un héritage,un commissaire qui aide des assassins,un charlatan pire que les autres,une jeune femme qui plonge dans le vide…Des récits sans cesse rebondissants très marques par l'humour algérois, ceux qui aiment la dérision pour rire d'eux mêmes. Un bon sujet documentaire Cairo Drive de Sherief Elkatsha a recu le prix du meilleur film documentaire arabe. Regard sur la vie quotidienne virevoltante d'une mégapole qui atteint le jour 20 millions d'usagers et peut être 10 millions d'automobiles,de camions, de motos et de charettes. Images sans dialogues nourries de l'humour noir cairote,qui se moque de tout et de rien. Ahmed Rachedi a présidé le jury spécial consacre aux productions émiraties,dont la forte présence est un signe du travail fait dans le région, également au Koweit,Qatar et Oman. Le premier prix de cette section a récompensé Bidoun ( sans papiers ) du Qatari Mohamed El Ibrahim.