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Mythes, réalité et modernité
Colloque international sur les mythes anciens
Publié dans El Watan le 23 - 11 - 2009

Ce colloque de deux jours n'est qu'un prolongement du premier colloque organisé sous le thème de l'anthropologie, en juillet dernier, durant le Panaf. La séance d'hier a réuni de nombreux chercheurs et experts du continent.
Chacun des participants a tenté de donner une approche sur les mythes anciens à l'épreuve de la modernité dans la littérature africaine. Le professeur émérite de littérature comparée à l'université Paul Valéry de Montpellier, Jean Marie Clerc, s'est basé, dans son argumentaire sur le roman de la Gabonaise Bessora Petroleum. L'intervenante a soutenu que le recours au mythe grec permet de décrire une réalité historique gabonaise marquée par le pouvoir ravageur d'une technologie d'importation. L'auteur adapte, sous la forme romanesque, une thèse d'anthropologie sur les mémoires pétrolières au Gabon en la transfigurant au moyen de l'humour et de la satire. L'intérêt du mythe de Médée tient à la jonction qu'il permet d'établir avec les mythes fondateurs africains, notamment le Mvett, tradition proprement gabonaise. Les puissances chtoniennes de la magicienne du mythe grec sont transposées dans le mythe pétrolier généré par l'épopée ELF-Gabon. La vertu du mythe ancien est de lire la réalité du présent dans ses dimensions technologiques et culturelles en situation de créolisation. Pour l'universitaire anglaise à l'université de Toulouse, Jacqueline Jondot a indiqué que chez l'écrivain anglo-soudanais, Jamal Mehjoub, l'utilisation du mythe d'Osiris et d'Isis permet de relire l'histoire, de la réinterpréter en montrant sa double dynamique et ses renversements, laissant apparaître des failles dans lesquelles il installe sa propre conception de l'histoire, fondée sur sa relecture du mensonge d'Isis. « La réflexion, dira-t-elle, s'élargit vers la notion de patrimoine mondial de l'humanité », revisité par Jamal Mahdjoub dans ses romans, et ce, à travers le mythe osiréen, pour en montrer l'ambiguïté.
Pour Dalila Mekki, docteur d'Etat en lettres, la coexistence de divers mythes, dans le roman Matins de couvres-feu de Tanella Boni, accompagne une traversée des mémoires « vécues », aspirations de personnages de générations différentes liés à la narratrice de l'histoire contemporaine de Zamba. « Les mythes anciens dans le roman sont africains. Ils transmettent des savoirs, des repères socio-identitaires. Ils sont également européens, de la Grèce antique déchirée entre ses croyances anciennes et le poids de l'histoire. Sinon, les mythes modernes renvoient à la civilisation technicienne, qu'ils valorisent, ou au contraire, dont ils s'éloignent pour se tourner vers la protection de la nature et de l'être humain. Les mythes, en texte, sont entraînés dans un mouvement de résistance, d'effritement ou de transformation de leur sens dans l'histoire qui conduit à leur inversion, ou leur manipulation au profit d'une nouvelle société qui exacerbe des anti-valeurs », étayera-t-elle. S'appuyant sur « la mythologie du Nègre chez Kateb Yacine », l'universitaire algérien Ismaïl Abdoun a souligné dans son intervention que la figure du Nègre hante l'imaginaire maghrébin sur tous les plans : anthropologique, socio-historique et psychologique. Elle trouvera son expression la plus concrète dans les contes populaires les plus anciens et son illustration la plus puissante chez Kateb Yacine. Mais, chez le grand poète, cette figure ne réfère pas seulement à l'imaginaire collectif maghrébin et à la dimension africaine de l'œuvre : elle dénoue l'aporie de la recherche de l'origine, elle la délocalise pour ouvrir l'identité autocentrée sur une idendité plurielle, différenciée et différentielle, en ce sens la mythologie du Nègre est révolutionnaire. L'universitaire marocain, Abdellah Hammouti, a tenté de montrer comment l'écrivain Cheikh Hamidou Kane a consacré sa vie à dire le monde africain à travers sa tentative de dire son être au monde. L'écrivain et penseur Cheikh Hamidou Kane a vite compris qu'il fallait opter pour « une philosophie du dépassement ».


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