Après avoir connu une baisse significative dans les années 2000, le taux de fécondité grimpe en Algérie depuis près de trois ans pour atteindre les 3,6%. Un million de naissances sont prévues en 2014, selon les spécialistes, bien que l'âge moyen du mariage soit de 32 ans. Le nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans) est passé de 10,4 millions à 10,5 millions de femmes en 2012. En 2012, il y a eu 978 000 naissances vivantes de plus qu'en 2011, soit une moyenne de 2 600 naissances vivantes par jour, avec une prépondérance des garçons (104) par rapport aux filles (100). La prévention des risques sanitaires liés à la grossesse, la réorganisation du planning familial et le renforcement de la politique de contraception sont autant de défis que doit relever notre système de santé, cela constitue une priorité de notre système de santé. D'ailleurs, l'Algérie figure parmi les premiers pays au Maghreb à mettre en place le planning familial, qui mérite aujourd'hui d'être réadapté dans sa vraie mission, celle de défendre le droit des jeunes à bénéficier d'une vie sexuelle saine et responsable et à favoriser la maternité sans risque tout en luttant contre les conséquences néfastes des avortements sur la santé. Un sérieux problème que vivent des jeunes filles algériennes, déplore le Pr Derguini, chef de service de gynécologie au CHU Bachir Mentouri de Kouba (Alger) lors d'une présentation d'un nouveau moyen de contraception disponible en Algérie depuis un mois. «Elles sont nombreuses à arriver dans le service à l'hôpital avec de sérieuses complications irréversibles sur leur fertilité suite à des avortements clandestins. C'est scandaleux», a-t-il déploré, en dénonçant l'absence de la contraception d'urgence qui était pourtant disponible il y a quelques années. C'est pourquoi, il est important de réactiver le planning familial afin de faciliter un accès aux jeunes gens, filles et garçons, aux informations et aux services sanitaires et sociaux dont ils ont besoin. Une réalité que les pouvoirs publics doivent voir en face pour engager une réelle réflexion sur la problématique de la contraception qui ne doit plus constituer un tabou. Ainsi, le Pr Derguini est revenu sur les formes de contraception utilisées en Algérie depuis plusieurs années et leurs avantages respectifs en faisant référence à de récentes études. Il a signalé que 61, 4% des femmes sont sous contraceptifs toutes formes confondues, avec un taux de 15% de méthodes naturelles contre 38,6 qui ne le sont pas. Outre la contraception orale, la pilule, le moyen le plus usités avec 46 %, le stérilet reste le procédé le moins utilisé en Algérie. «Pourtant son efficacité a été prouvée s'il est bien placé et il est souvent toléré avec moins d'effets secondaires que la contraception orale. Moins de 2% des femmes optent pour le stérilet en Algérie contre 14% au Maroc, 35% en Tunisie et 27% en France. Il y a donc un refus des femmes de recourir à ce moyen contraceptif», a-t-il indiqué. Et de signaler que 99% des femmes connaissent les moyens contraceptifs disponibles en Algérie, dont 6,1% pour l'implant que le laboratoire MSD vient de mettre sur le marché en Algérie. Sur les 61% des femmes sous contraceptif, 54% sont d'accord pour changer de méthode contraceptive pour un usage de longue durée. Il a ainsi indiqué que le nouveau produit disponible en pharmacie, l'Implanon NXT, constitue l'une des méthodes contraceptives les plus efficaces.