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Cité Bessif, le ghetto de la honte
Les bas-fonds de la ville
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2009

Le bidonville, qui comptait 563 baraques en 1994, a connu une extension anarchique suite au flux de centaines d'opportunistes, lesquels ont renoncé à toute dignité pour briguer un logement, qu'ils iront revendre aussitôt.
Bientôt nous quittons le bitume. Nous bifurquons à droite, suivant les indications de Djamel L., un habitant du bidonville de Boumerzoug, appelé par on ne sait quel plaisantin cité Essalam, doux euphémisme attribué à ce misérable baraquement, vivier de rongeurs, d'insectes et de serpents, ayant vu le jour à la fin des années 1980, et que d'aucuns nomment « Bessif », par dérision, et qu'on pourrait traduire ainsi : de gré ou de force, nous sommes là ! Les derniers signes de civilisation sont vite oubliés avec la mosquée verte et le commissariat du 14e arrondissement, et c'est la descente aux enfers. Il n'y a plus de route, un grand cratère comblé par des pneus amorce l'accès vers ces lieux trempés et vaseux, où l'on patauge jusqu'aux genoux, où le froid est saisissant d'humidité, comme dans une grotte. Des gourbis sont érigés à perte de vue sur un gigantesque terre-plein qui abritait, durant l'époque faste, la zone industrielle où, notamment, se trouvait une entreprise de wilaya, la société de travaux de Constantine (Sotraco). Aujourd'hui près de 900 taudis occupent ce vaste espace concédé par les autorités, qui ont réellement fait une croix sur son existence. Sinon, comment expliquer ce qui se trame dans ce quartier de la honte, où chacun fait sa propre loi au vu et au su de tous ? C'est bien la cité Bessif, où de pauvres et honnêtes êtres humains ont, depuis 20 ans, cessé de rêver à un logement décent pour eux, et surtout pour leurs enfants. En 1994, ce quartier comptait 563 baraques, et une liste de leurs occupants avait été établie par l'APC pour leur éventuel relogement. Entre-temps, d'autres squatteurs sont venus, parfois de francs parasites « qui peuvent se payer un palais », selon les mots de certains, allonger la liste, portant le nombre de bicoques à 900. Beaucoup ont été implantées à même les berges de l'oued Boumerzoug, au péril de la vie de leurs occupants et au gré d'un autre recensement qui semble aujourd'hui dépassé, sachant qu'un grand nombre d'habitants n'a pas d'existence officielle, n'ayant même pas d'adresse, se trouvant de ce fait réduits à faire des prouesses pour obtenir un document officiel.
Des gourbis achetés en deuxième main
Beaucoup, comme ce jeune couple, qui est venu s'installer dans un gourbi acheté en deuxième main pour 30 millions de centimes, sont contraints de scolariser leurs deux enfants chez des proches parents faute de documents légaux prouvant leur présence sur les lieux. Djamel L., notre « guide », est non-voyant. Il avait acquis sa baraque en 1993 pour 25 millions de centimes, et s'y est marié. « Ma petite Hanane qui a 10 ans souffre aujourd'hui d'allergies diverses dues à l'humidité, au dépotoir où l'on brûle nous-mêmes nos déchets vu que le camion de la commune ne vient jamais par ici, aux rongeurs et aux égouts à ciel ouvert, que nous avons-nous-mêmes creusés », raconte-t-il. Soraya, sa voisine, évoque le même problème de santé pour toute sa famille. Imène raconte que sa petite fille a été mordue par un rat et a dû subir le vaccin antirabique. Dans cet ignominieux bourbier évolue aussi Mohamed-Amine, un courageux petit home de 13 ans, qui jure de devenir quelqu'un un jour. Emmitouflé dans une couverture, il apprend ses leçons et fait ses devoirs très tôt, chaque matin que Dieu fait. Ce qui n'est, hélas pas, le cas de tous les enfants de cette cité, dont la majorité est en déperdition scolaire. Des gourbis sont fermés, et leurs propriétaires, bien installés ailleurs, attendent encore de bénéficier d'un autre logement pour le revendre ou le sous-louer, disent encore ces habitants qui dénoncent, à l'unanimité, « le laxisme et l'incurie des autorités, lesquelles sont incapables de contrôler le trafic de drogue, la prostitution, le banditisme et les commerces illicites qui s'exercent dans cette cité-dépotoir durant la nuit », sans compter « les ateliers clandestins, où l'on fabrique des bonbons, des prothèses dentaires, du prêt-à-porter… où l'on brasse beaucoup d'argent », témoignent-ils encore. Pourtant…qui s'en soucie ?


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