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Pourquoi la Société des courses hippiques mord la poussière
Publié dans El Watan le 24 - 10 - 2014

Qui pourra remettre la Société des courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM) en selle ? Il y a deux mois, les propriétaires de chevaux ont cessé de participer aux courses organisées au Caroubier, l'hippodrome d'Alger. «Nous ne pouvons plus continuer à courir dans ces conditions, nous avons beaucoup de charges, nous devons assurer la nourriture et l'entretien des chevaux ainsi que les salaires du personnel, mais si la gestion de la SCHPM continue à ce rythme, toute l'activité hippique va disparaître en Algérie. On se demande où est passé l'argent des parieurs», s'interroge un propriétaire, qui, comme les autres, n'a pas touché ses dotations depuis quatorze mois. Pis : les 500 employés de la société n'ont pas perçu de salaire depuis plus d'un mois.
Pourtant, la gravité de la situation ne date pas d'aujourd'hui. En 2010 déjà, un rapport officiel de l'Inspection générale des finances, désignée par ministère des Finances afin de mener une enquête sur la gestion de la SCHPM (sous tutelle du ministère de l'Agriculture) relève de nombreuses anomalies et d'illégalités. Des détournements, des factures pour des projets virtuels qui n'ont jamais existé, des salaires versés pour des gens qui n'ont jamais travaillé, l'existence de plusieurs comptes en banques qui n'ont jamais été certifiés par un commissaire aux comptes ainsi que l'existence d'une caisse noire dite centrale créée en 2005 de manière illégale sans décision, sans délimitation de ses règles de fonctionnement et sans nomination du caissier.
Vache à traire
Le montant manipulé par cette caisse en l'espace de deux ans (2005-2007) est excessivement élevé : plus de 500 millions de dinars ! Problème : sans courses, la SCHPM et beaucoup d'autres organismes seront amenés à disparaître, y compris l'Office national de développement des élevages équins et camelins, qui devrait recevoir 9% des recettes brutes de l'argent des paris, comme mentionné dans les statuts de la société. Actuellement la société est endettée à hauteur de presque 4,5 milliards de dinars, des dettes en majorité fiscales, parafiscales et des impayés auprès de ses partenaires. «Cette entreprise est une véritable vache à traire !», s'emporte un ancien cadre de la société. Avant même la création de la SCHPM, les irrégularités commencent. Au début des années 1980, les courses étaient gérées par la Société des courses d'Alger, au Caroubier. En 1982, l'hippodrome, détruit à cause du passage de l'autoroute, oblige la Société des courses d'Alger à déménager vers l'hippodrome d'Oran afin d'y organiser les courses.
14 directeurs
Après cela, la société a construit deux autres hippodromes, à El Eulma et Laghouat, alors que la loi lui interdit de gérer d'autres hippodromes dans d'autres wilayas. Le directeur de cette dernière, Boubeker Kerkouche, a, à l'époque, l'idée de dissoudre la Société des courses de la wilaya d'Alger pour créer une société nationale sous tutelle du ministère de l'Agriculture. Lors du Conseil des ministres du 25 juin 1986, la décision de créer la SCHPM et l'Office national de développement des élevages équins et camelins est prise. Dans l'un des deux comptes de cette dernière se trouve la somme de 4,8 millions de dinars. Le deuxième compte contient quant à lui environ… vingt fois le solde du premier !
Selon le rapport de l'IGF, les effectifs de la Société sont passés de 200 à 1000 personnes entre 1987 et 1994 pour se stabiliser à environ 500 personnes en 2014. Depuis sa création en 1987, 14 directeurs se sont succédé à la tête de la Société ; certains d'entre eux ont été relevés de leurs fonctions en moins d'une année pour des raisons qu'eux-mêmes ignorent. Autre bizarrerie : la Société a investi dans la construction de huit hippodromes sur un foncier qui ne lui a jamais été cédé ; à n'importe quel moment, les services des Domaines ou les APC peuvent réclamer leurs terrains. «Mis à part l'hippodrome de Tiaret qui a été acheté en 1992, aucun autre terrain est en situation régulière, ils sont tous en litige», confirme un responsable de la société.
Salaires
Dans le cadre de l'informatisation du Pari mutuel, en février 2004, la Société a lancé un appel d'offres national et international. Vingt-six entreprises ont procédé au retrait du cahier des charges et, paradoxalement, la société PMC France, qui n'a jamais retiré le cahier des charges, a décroché le marché de l'informatisation le 10 mai 2004, cinq jours après la date d'ouverture des plis ! Après avoir conclu le marché pour 1,3 million de dinars, la caution de bonne exécution et de garantie, égale à 10% du montant global du marché à la charge de PMC France, n'a pas été exigée par SCHPM, alors même que cette dernière avait accordé une avance de 15%, soit 208 000 euros. Cette avance, transférée à PMC France le 16 décembre 2004, n'a toujours pas été restituée à la SCHPM, bien qu'aucune livraison d'équipement n'ait été réalisée par le partenaire français.
EMPOCHER
Même le ministère de l'Agriculture, qui avait la mission de protéger et surveiller la gestion de la SCHPM, n'est pas clair. Le rapport de l'IGF relève des prises en charge de salaire pour un personnel recommandé par le cabinet du ministre de l'Agriculture. Or, ce personnel n'a jamais exercé au sein de la Société. En revanche, des agents en poste au ministère de l'Agriculture recevaient leur salaire de la part de la SCHPM. Malgré toutes ces anomalies, ni le ministère de l'Agriculture, ni le ministère des Finances, ni même celui de la Justice n'ont poursuivi les auteurs des actes dénoncés par l'IGF.
En octobre, une délégation des salariés de la SCHPM a été reçue par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et par un représentant du Premier ministre. «Nous n'avons rien à faire si les propriétaires des chevaux ne participent plus aux courses, le fonctionnement de la Société est lié directement aux courses !» se plaint un cadre de la société. Aucune réponse ne leur a encore été donnée. Le syndicat des employés de la SCHPM dénonce une manipulation de certains propriétaires de chevaux qui veulent organiser des courses tout seuls, afin d'empocher tous les gains. «Mais nous nous sommes opposés à certains d'entre eux qui voulaient imposer l'organisation de trois courses par semaine à l'hippodrome du Caroubier. Ils n'ont pas apprécié et c'est ce qui a déclenché le boycott des courses», avance un syndicaliste de l'UNPA.
Dévoyée
«Le ministre de l'Agriculture a donné des instructions pour que le problème soit réglé», nous a assuré la direction de la communication du ministère. Des experts en management au fait de ce dossier estiment que la meilleure solution pour le sauvetage de la filière du cheval en Algérie serait la dissolution de cette société et la création d'une autre, comprenant l'Office national et la Société des courses comme filiale puisque chacune dépend de l'autre. Cela a été proposé dans un rapport qui date de mai 2009, établi par un cabinet d'expertise financière. Mais le ministre de l'Agriculture de l'époque, Rachid Benaïssa, avait catégoriquement refusé de parler de dissolution. «La Société a été dévoyée de sa mission principale : l'organisation des courses. Le plan de sauvetage que l'administration a proposé au ministère n'est vraiment pas une solution, car le cœur du problème, c'est le personnel de la société, affirme un responsable de la SCHPM. Moins de 5% du personnel ont fait des études universitaires, il faut mettre en place un plan de management efficace pour une nouvelle société.»


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