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Le syndicat des pilotes de ligne (SPLA)Tire la sonnete d'alarme
« La sécurité aérienne a atteint un seuil critique »
Publié dans El Watan le 06 - 03 - 2005

Le SPLA appelle à l'ouverture d'un dialogue avec la direction générale d'Air Algérie. Une direction dont les méthodes de gestion ont fait l'objet de sérieuses critiques de la part du président Abdelaziz Bouteflika. En plus de l'emprunt obligataire pour le renouvellement de sa flotte, Air Algérie a procédé, en presque une année, à plusieurs augmentations des billets d'avion sur les réseaux domestique et international. Cela n'a toutefois pas empêché hier le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, de défendre ces augmentations, arguant la nécessité d'un alignement sur les tarifs pratiqués à l'échelle internationale. M. Maghlaoui a également exclu toute ouverture du secteur au capital privé dans l'immédiat.
Deux ans après le tragique crash de Tamanrasset qui a coûté la vie à 103 passagers de la compagnie Air Algérie, le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) souhaite, par le biais de son secrétaire général et commandant de bord à Air Algérie, Ahcène Hammoud, que cette date douloureuse soit « le prélude à une autoévaluation visant à faire le point sur la sécurité en matière de navigation aérienne, car la situation est critique ». Le SPLA n'oublie pas, à cet effet, les victimes et espère que « cet événement constituera un départ sur de nouvelles bases en cessant de faire dans l'autosatisfaction ». Notre interlocuteur estime, à ce propos, qu'il ne peut y avoir de performance au sein d'Air Algérie sans sécurité. Une sécurité qui ne peut être effective, selon lui, si le facteur humain n'est pas pris en considération. « En Algérie, le pilote est exploité. La compagnie Air Algérie ne tient pas compte de son côté psychologique, encore moins du stress et de la fatigue. Or, il n'y a pas que l'appareil qui peut avoir des défaillances, l'insuffisance de sécurité peut également être induite par le facteur humain. » A ce titre, M. Hammoud considère que la gestion des pilotes se fait actuellement de manière anarchique, de même qu'il leur est difficile de prendre leurs congés annuels quand ils le désirent, surtout que, « depuis cinq ans, on dépasse de loin les 90 heures de vol/mois réglementaires. Nous sommes traités comme des machines ». Se référant à des statistiques mondiales, le secrétaire général du syndicat des pilotes de ligne affirme qu'un accident peut survenir au bout d'un million de décollages, alors que, « dans notre pays, le bilan est lourd ». Le SPLA tire, ainsi, la sonnette d'alarme et aspire, à cet effet, à « bannir les anciennes méthodes de gestion » et instaurer un dialogue constructif en se disant prêt à travailler en coopération avec la direction générale loin des bras de fer infructueux des années précédentes. « Notre objectif est de créer un comité d'hygiène et de sécurité, véritable pilier au sein d'une compagnie aérienne, dont le principal souci sera la sécurité, la sécurité et encore la sécurité. Il devra être composé de membres de la direction, de représentants des travailleurs et d'un médecin du travail », nous confie, par ailleurs, Ahcène Hammoud. Par la voix de son secrétaire général, le SPLA appelle donc à une « humanisation » du métier de pilote, dont on exige beaucoup de performance dans l'exercice de son métier alors que les pilotes font en ce moment, selon lui, un seul recyclage par an. En effet, Air Algérie a retiré l'année dernière 13 « vieux coucous » qu'elle a remplacés par 12 Boeing 737 nouvelle génération, 6 ATR et 3 Airbus A330, contraignant les pilotes de ligne algériens à évoluer. Mais ce n'est vraisemblablement pas le cas si l'on tient compte des déclarations de M. Hammoud qui atteste que « même si les appareils sont récents, le personnel ne suit pas l'évolution. Nous avons actuellement 15 nouveaux avions et pas de simulateur. Or, pour assurer un maximum de sécurité, le reste doit suivre, et ce, du sommet jusqu'à la base ».
Pilotes au chômage et... sous-effectif
Depuis l'an 2000, avec le départ massif des pilotes vers la défunte Khalifa Airways, Air Algérie s'est retrouvée avec un sous-effectif et des avions cloués au sol. Les pilotes restants ont été, partant de là, contraints à exercer sur deux machines, affirme le secrétaire général du SPLA : les appareils de l'ancienne génération et ceux de la nouvelle génération, en sus des heures de vol supplémentaires pour pallier ce qu'il a qualifié d'« hémorragie ». Mais, selon lui, « les gens ont quitté Air Algérie beaucoup plus par mépris pour la compagnie, pas seulement à cause du salaire proposé par Khalifa Airways ». Aujourd'hui, plusieurs de ces personnes se sont retrouvées au chômage, puisque la compagnie nationale ne les a pas repêchées en dépit du manque d'effectif, et menacent, à cet effet, d'entamer une grève de la faim si la tutelle ne les rétablit pas dans leur droit, autrement dit, si elle ne leur accorde pas leur droit au travail. Interrogé à ce sujet, le secrétaire général des pilotes s'est contenté d'affirmer que « le syndicat défendra celui dont le dossier est en règle ». Outre ces ex-pilotes et commandants de bord de l'ex-compagnie privée Khalifa Airways, des mécaniciens navigants sont eux aussi au chômage, affirme M. Hammoud, depuis qu'Air Algérie a changé son ancien parc. Et pour leur éviter la précarité, le SPLA envisage de proposer à la direction de « les employer en tant que load master (chargés du fret) au sein des Hercule de la compagnie ou en qualité de formateurs au sol ». Cela étant, notre interlocuteur a également évoqué le cas des 11 pilotes d'avion et d'hélicoptère de Tassili Airlines, au chômage depuis plusieurs mois, alors qu'« un article du protocole existant entre les pilotes et Air Algérie stipule que l'employeur doit avant tout employer son propre personnel ». Pour l'heure, ces pilotes sont donc au chômage, bien qu'il existe au sein d'Air Algérie un sérieux manque d'effectif, nous dit-on. Eu égard à tous ces facteurs, le SPLA, dont le nouveau bureau national composé de 11 membres a été installé le 19 février 2005, s'est fixé pour objectif de « régler les problèmes qui perdurent depuis des années, loin des conflits, car nous voulons réellement créer une ère nouvelle en nous attaquant aux vrais problèmes pour pouvoir avancer ».


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