Le directeur de l'enseignement primaire et moyen au ministère de l'Education nationale, Fatih Mourad Mohamed, a indiqué à l'APS que 532 projets d'établissements scolaires (écoles, CEM, lycées), devant être réceptionnés à l'échelle nationale avant la rentrée scolaire, n'ont pas encore été finalisés. 263 écoles primaires, 112 CEM et 157 lycées, ainsi que 1248 classes supplémentaires prévues dans le cycle primaire et 37 classes en préfabriqué devaient être réceptionnés dans le cadre de la rentrée scolaire. Fatih Mourad Mohamed a indiqué que les sociétés de réalisation n'ont pas réussi à achever ces projets dans les délais, dont la plupart sont situés dans les nouvelles cités. Cette situation pourrait «engendrer une surcharge des classes, notamment au niveau des établissements éducatifs relevant de la direction de l'éducation d'Alger Ouest», a indiqué le même responsable. Il sera fait recours dans certains établissements au système de la double vacation comme l'a annoncé la ministre, Mme Benghebrit. Une enveloppe budgétaire supplémentaire a été décidée en Conseil des ministres en mai dernier pour la rénovation des établissements scolaires vétustes. Le secteur de l'Education nationale a prévu la réception de nouvelles structures, dont 562 écoles primaires, 231 CEM, 276 lycées, en plus des 156 cantines scolaires, 23 internats et 108 demi-pensionnats. Le ministère table sur la baisse du taux d'occupation des classes, notamment dans le cycle primaire, de 32 à 29 élèves par classe et de 32 à 30 respectivement dans les cycles moyen et secondaire. Une année «apaisée» ? La ministre de l'Education nationale dit vouloir consacrer les concepts d'équité et de qualité. «De l'éducation pour tous à une chance de réussite pour tous», tel est l'objectif que le ministère de l'Education nationale entend atteindre en assurant à tous nos enfants «les mêmes chances de réussite par la consécration des concepts d'équité et de qualité», a tenu à affirmé la ministre Mme Benghebrit dans un entretien à l'APS à la veille de la rentrée scolaire 2015-2016. La nouvelle «méthodologie» sera concrétisée par l'adoption d'une année de 32 semaines et ainsi éviter la déperdition scolaire. La rentrée de cette année intervient après un été marqué par la polémique, à fleurets mouchetés, sur l'introduction de la derdja dans les écoles. La tension est retombée après la déclaration du Premier ministre, M. Sellal, qui a rappelé le caractère constitutionnel de la langue arabe. Les détracteurs de la ministre, qui voulaient monter au créneau, se sont finalement rétractés. Même constat chez les syndicalistes du secteur. A l'exception du syndicat des corps communs, qui menace d'entrer en grève, les autres syndicats n'ont pas programmé de mouvement de protestation dans l'immédiat. La ministre de l'Education nationale a pris le soin de réunir, fin août, dix syndicats. Plusieurs mesures en faveur des travailleurs du secteur ont été annoncées (formation des nouveaux recrutés, prime des directeurs et économes des établissements scolaires, etc.). Un engagement a été pris par Mme Benghebrit pour tenir, à compter du 15 octobre prochain, des rencontres bilatérales avec chaque syndicat, ce qui devrait permettre d'aboutir à la signature d'un pacte devant assurer une année scolaire «apaisée». La signature d'un tel document n'est guère assurée puisqu'une partie des représentants des travailleurs soupçonnent la tutelle de vouloir leur enlever ce moyen de pression privilégié qu'est la grève.