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Une stratégie industrielle se dessine pour l'Algérie
Publié dans El Watan le 21 - 12 - 2015

L'Algérie possède-t-elle une véritable stratégie industrielle ? La question mérite d'être posée tant il est important surtout en cette période de raréfaction de la rente pétrolière et de dégradation des grands équilibres macroéconomiques internes et externes de définir un cap et une orientation de moyen-long terme qui permette de fixer les anticipations des acteurs et de coordonner les efforts de chacun, dans le secteur public comme dans le secteur privé, dans la sphère économique comme dans la sphère politique.
Beaucoup d'observateurs et d'analystes seraient tentés de répondre par la négative à cette question légitime. Il est vrai qu'il est parfois difficile de décrypter les décisions qui ont été prises par les pouvoirs publics algériens au cours des dernières années.
Comment expliquer, si on n'en comprend pas les causes profondes, les différents tournants qui ont été pris depuis une quinzaine d'années, un tournant protectionniste succédant en 2008-2009 à un tournant résolument libéral, puis à la faveur des derniers réajustements opérés depuis 2014, une synthèse à mi-chemin entre l'ouverture et le protectionnisme, entre le libéralisme et l'interventionnisme ? Cette difficulté à comprendre et à analyser les décisions prises en matière économique ne renvoie pas, selon nous, à un prétendu blocage des institutions ou à des dissensions internes au sein de l'appareil étatique, comme certains ont pu l'avancer.
Elle est avant tout liée à la difficulté qu'ont éprouvé les pouvoirs publics à moderniser et à réformer un pays éreinté par un plan d'ajustement structurel qui avait désossé le «complexe industriel» algérien sans pour autant améliorer le climat des affaires, et par une décennie d'instabilité et d'insécurité au cours de laquelle les questions de politique économique ont été reléguées au second plan face à l'impératif de rétablir la cohésion nationale. Par la suite, la priorité a été donnée au rattrapage du retard pris en matière d'infrastructures socio-économiques et à la consolidation des institutions étatiques.
La commande publique et le financement public de l'économie ont été perçus comme les leviers les plus efficaces pour réaliser cette mise à niveau indispensable des infrastructures, et pour accroître le pouvoir d'achat et le bien-être des citoyens.
Dans le même temps, la volonté d'ouvrir l'économie algérienne au monde extérieur et de l'ancrer dans la globalisation s'est matérialisée par l'intégration de la zone de libre échange arabe, et par la conclusion de l'accord d'association avec l'Union européenne, ainsi que par des mesures visant à promouvoir l'investissement direct étranger à travers un dispositif incitatif parmi les plus généreux au monde. Il y a bien sûr eu des couacs dans cette stratégie, qui s'expliquent par la nature même de la transition dans laquelle est engagée l'économie algérienne, à partir d'un substrat d'économie planifiée.
L'Etat a, à différentes reprises, été engagé dans des partenariats économiques avec des acteurs étrangers qui n'ont pas donné satisfaction et qui, de son propre aveu, n'ont pas respecté le «cahier des charges» établi. Néanmoins, la courbe d'apprentissage tirée de ces différents cas d'espèce a permis d'expliciter progressivement, et le processus n'est pas achevé, un certains nombre de fondamentaux auxquels la plupart des responsables économiques et politiques adhèrent, et qui dessinent en filigrane une doctrine en matière industrielle.
«Interventionnisme libéral»
Quelles sont donc les lignes de force fondamentales de cette doctrine, qui forment le socle, sinon l'ADN de la stratégie industrielle en Algérie ? Selon nous, elles sont au nombre de trois.Premièrement, c'est la volonté d'industrialiser et de diversifier le pays hors du secteur des hydrocarbures et de faire tout ce qui est en mesure d'être fait pour atteindre cet objectif stratégique.
Concrètement, cela se traduit par la déconcentration et la décentralisation de la décision en matière économique, et par l'encouragement à l'émergence de groupes nationaux ayant une taille critique pour être compétitifs, ainsi que par la facilitation de l'éclosion dans leur sillage de PME-PMI industrielles innovantes capables de générer une dynamique de croissance endogène. Cette décentralisation et cette inversion d'une logique d'administration prétorienne vers une administration économique au service des entrepreneurs sont indispensables pour atteindre l'objectif de diversification économique. On ne combat pas la rente uniquement par la création d'activités non rentières, mais en combattant la logique même de la rente, c'est-à-dire en luttant contre ses soubassements institutionnels au niveau des circuits administratifs et des circuits d'affaires qui s'abreuvent à cette dernière.
Deuxièmement, c'est la volonté d'ouvrir graduellement l'économie algérienne au secteur privé national et aux partenaires étrangers, tout en conservant un rôle de pilotage et d'impulsion pour l'Etat à travers l'organisation des filières et la promotion de grands projets structurants qui répondent aux besoins du marché national et international. A cet égard, l'Etat ne se substitue pas au marché, il répond aux insuffisances et aux défaillances constatées de ce dernier, notamment par sa capacité de mener à bien des investissements de grande ampleur afin de restructurer les capacités industrielles existantes, et d'accroître le potentiel industriel national, en articulation avec le secteur privé national et les partenaires étrangers.
Troisièmement, c'est la volonté de l'Etat d'encourager l'acquisition et la valorisation du capital humain national à travers la préférence donnée à des projets de partenariat international qui permettent un véritable transfert de savoir-faire et de technologie vers les opérateurs nationaux – publics ou privés – et la création d'emplois qualifiés. Il s'agit à cet égard de favoriser la montée en gamme et la croissance de la productivité dans un ensemble de secteurs interdépendants les uns des autres. La création ou la réactivation de centres de formation dédiés aux différentes filières industrielles, en partenariat avec les acteurs concernés, et le développement de passerelles entre le monde académique et les entreprises participe de cette même stratégie.
Ces trois lignes de force dessinent une doctrine de politique économique évolutive qu'on pourrait qualifier pour simplifier d'«interventionnisme libéral». La multiplication des initiatives constatées au cours des derniers mois, et l'incompréhension suscitée parfois par ces initiatives, à l'instar des mesures contenues dans les LFI 2015, LFC 2015 et LFI 2016, ainsi que dans le nouveau code des investissements qui devrait être promulgué sous peu, s'inscrivent pleinement dans cette doctrine, promue par le Premier ministre Abelmalek
Sellal et par le ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb.
Cette doctrine trouve également une forte résonance auprès des organisations patronales comme le FCE et des centrales syndicales, ainsi que d'instances consultatives comme le CNES, qui sont mobilisées autour d'une même vision stratégique. Le foisonnement des initiatives et des réflexions portées par ces différentes parties prenantes, même s'il gagne à être mieux coordonné, témoigne de l'émergence d'un nouveau consensus national favorable aux réformes.
La chute du prix du pétrole a en effet accentué la prise de conscience du caractère inévitable de la transition vers une économie de marché diversifiée, dont les ressources et les dépenses doivent être découplées de la rente pétrolière et de ses soubassements idéologiques et institutionnels. Le statu quo n'est plus de mise, et la politique industrielle est l'un des piliers de cette nouvelle stratégie économique qui se dessine. Elle repose sur un équilibre évolutif et dynamique entre l'Etat et le marché, à travers un «interventionnisme libéral», qui réalise une synthèse entre les aspirations à l'émergence et les réalités institutionnelles d'un pays à l'immense potentiel.


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