Hormis la pomme de terre qui fait le petit bonheur des ménages à faible revenu ces jours-ci, les autres produits de première nécessité ne cessent de connaître des hausses terrifiantes pour ces mêmes ménages. Dans la wilaya de Jijel, le contexte est le même que dans les autres régions du pays, où les familles à faible revenu sont de plus en plus confrontées à des situations pénibles pour joindre les deux bouts. Dans les marchés de la ville, les prix sont affichés, mais les acheteurs hésitent. Si la pomme de terre, plat du pauvre par excellence, est à 40 DA le kilo, les autres produits sont inaccessibles. Carottes, navets, poivrons, tomates ou laitue, pour ne citer que ces produits que l'on demande, sont exposés à des prix qui n'encouragent pas les personnes à modeste revenu à s'en approcher. Plus répugnants encore, les fruits sont loin d'être à la portée du commun des consommateurs. Fruits de saison, les oranges et les mandarines narguent les consommateurs et s'affichent à des prix variant entre 150 et 200 DA le kilo. Il est encore de même pour la sardine, inaccessible depuis des années avec son prix qui ne descend pas sous la barre des 450 DA le kilo pour un produit souvent sorti de frigo et de piètre qualité. Le consommateur n'est pas encore au bout de ses peines face à l'érosion de son pouvoir d'achat, qui le prive de goûter à la viande, fut-elle blanche, puisque le prix du poulet oscille entre 320 et 350 DA le kilo. La viande rouge est, pour certains, inscrite au domaine de l'interdit de par son prix décourageant, qui dissuade tout consommateur à faible revenu de la demander. Le contexte est encore plus effarant pour les légumes secs, aliments de base des bas revenus. A 200 DA le kilo chez l'épicier du coin, ces produits deviennent de plus en plus inabordables. A cela s'ajoutent les dépenses quotidiennes entre le lait, le pain et ce qui reste encore des petits besoins de ces ménages à dépenses limitées. L'augmentation des produits énergétiques est de nature à achever ce qui reste de ces maigres dépenses avec l'annonce de la hausse des factures d'électricité, après le passage à un autre prix du carburant. «Nous n'avons plus qu'à prendre notre mal en patience et prendre pour témoin dieu sur ceux qui nous ont réservé ce sort, priver les gens de manger à leur faim, c'est un crime contre les citoyens, nos salaires ont été réduits en cendre par les augmentations intervenues», peste un quinquagénaire, qui avoue éprouver les pires difficultés à subvenir aux besoins élémentaires de sa famille de six membres.