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Emigration. Les archives de Abdelmalek Sayad : Un éclairage des nouveaux phénomènes
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2010

Une table ronde ayant pour thème « Lecture croisée de la double absence de Abdelmalek Sayad (1933-1998) » a été animée récemment par Tassadit Yacine, directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Une rencontre communément animée par Yves Jammet, coordinateur de la formation assistant-archiviste, et Claudine Chaulet, professeur associée au département de sociologie de l'université d'Alger. La rencontre, une initiative commune entre le CCF et le CRASC, a réuni à Oran un parterre d'intellectuels et d'étudiants qui ont débattu de la problématique de l'émigration et de l'immigration pour laquelle le chercheur algérien, installé en France mais initié par Pierre Bourdieu, à l'université d'Alger, a consacré toute sa vie, laissant derrière lui une masse de documents, d'analyses, de témoignages et d'articles qui demandent aujourd'hui à être redécouverts.
Le thème de l'émigration est plus que d'actualité avec l'apparition de nouveaux phénomènes, et les outils légués par les anciens peuvent apporter des éclairages inédits pour la compréhension. Ses efforts ont été symboliquement récompensés, puisque, a annoncé Yves Jammet, depuis mars 2009, une médiathèque de la cité nationale de l'histoire de l'immigration de l'ancien palais des colonies (Bois de Vincennes) porte désormais le nom Abdelmalek Sayad. Avant de retracer le parcours de ce chercheur « historiquement et socialement situé », on mettra d'abord l'accent sur la nécessité de valoriser ses archives en tenant compte de leurs conditions de production et de leur nature. Faisant sienne la théorie du double éclairage (algéro-français), il a effectué des recherches, aussi bien en Algérie qu'en France, pour mieux rendre compte d'une réalité qui n'est pas perçue ni même exprimée de la même manière d'un côté ou de l'autre de la méditerranée.
On relèvera également le fait qu'à son époque, il n'était pas aisé de faire admettre « la construction du phénomène migratoire comme problématique sociologique ». Tassadit Yacine pense que l'objet de la recherche est ambivalent et complexe, et son analyse n'était déjà pas aisée avec la multiplication des contextes, des discours et des représentations. Le chercheur était, selon elle, lui-même sujet et objet de sa quête, d'où le concept de réflexivité dans son approche anthropo-sociologique. « De sa situation de colonisé puis de décolonisé, il en avait bien conscience », atteste-t-elle avant d'évoquer la parenthèse de son engagement passé, lorsqu'il était à l'université d'Alger vers la fin des années 50, aux côtés des libéraux car, pensait-il, c'était l'un des moyens d'éviter la guerre civile en jetant un pont entre les deux communautés avec comme principe de base la démocratie et la laïcité.
« Quand Sayad a entamé son travail, il y avait déjà une histoire de l'émigration qui a commencé vers 1914 », précise Tassadit Yacine qui intègre genèse du phénomène, trajectoire sociale et productions littéraires ou artistiques (contes) pour la constitution du champ de recherche. Pour elle, les travaux de Sayad ont permis de déconstruire le système culturel fondé sur l'illusion et la fiction sociale qui entoure la représentation de l'immigré, et à laquelle elle superpose la notion de double négation, d'abord spatiale (entre deux espaces géographiques) puis temporelle (un provisoire qui dure). Parmi les témoignages bruts recueillis par le chercheur, elle choisira ceux qui traduisent mieux le « non-être existentiel » attribué à cette catégorie sociale, mais prise dans son acception symbolique. L'intervention de Claudine Chaulet, qui se voulait provocatrice, a permis de recadrer le débat sur l'actualité et les nouvelles vagues d'émigration vers l'Europe, notamment en Espagne.
Elle estimera à 400 000 le nombre d'ouvriers algériens qui sont partis en France en quête de travail (une partie d'entre eux, comme c'est notamment le cas pour le Maroc, a été sélectionnée sur place par des recruteurs dépêchés spécialement pour le compte des grandes firmes industrielles de la métropole, ndlr). De nos jours, l'Espagne fait presque la même chose en sélectionnant, selon les besoins en main-d'œuvre, des travailleurs potentiels à partir du centre de transit de son enclave situé à l'extrême nord du royaume chérifien. De manière générale, l'Europe, même si les besoins ne sont plus les mêmes, n'est ni tout à fait contre ni tout à fait pour l'immigration, mais cette situation (qui laisse un peu d'espoir aux prétendants du Sud), conjuguée aux restrictions d'entrées aux territoires avec l'instauration du visa, a donné le phénomène des harraga, ces émigrés ou immigrés clandestins dont il a été beaucoup question dans le débat qui s'en est suivi.
Les organisateurs pensent organiser à moyen terme, un colloque franco-algérien sur Sayad, une manière d'interroger son œuvre éparpillée pour mieux cerner ses contours.


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