Sur le papier, Barcelone (1er, 85 pts) reste le mieux placé pour succéder à lui-même au palmarès de la Liga : le club catalan devance l'Atletico (2e, 85 pts) à la différence de buts particulière et compte un point d'avance sur le Real (3e, 84 pts). Deux victoires lors des deux dernières journées lui assureraient donc le titre, mais par malchance, le Barça doit négocier aujourd'hui une affiche étouffante : un derby contre l'Espanyol Barcelone (14e) au Camp Nou (16h). Même si le club «perico» vient d'être racheté par un ambitieux groupe chinois, un monde sépare les deux équipes catalanes et le géant blaugrana a largement pris l'ascendant dans leurs confrontations ces dernières années. Pourtant, lors de l'avant-dernière journée de 2006-2007, l'improbable s'était produit : l'attaquant de l'Espanyol Raul Tamudo avait inscrit un doublé au Camp Nou pour arracher un match nul (2-2) et priver le Barça du titre. Cet épisode, connu en Espagne sous le nom de «Tamudazo» («le coup de Tamudo»), reste un profond traumatisme pour le FC Barcelone. «Ce sera difficile jusqu'au bout, parce que tout est très disputé», a assuré l'entraîneur blaugrana Luis Enrique le week-end dernier, tout en se montrant optimiste : «J'ai le sentiment qu'il (le titre) se rapproche petit à petit.» De fait, le Barça est le seul des trois clubs de tête qui peut être sacré dès aujourd'hui : il lui faut pour cela gagner, que l'Atletico perde au même moment, et que le Real ne gagne pas. L'Atletico et le Real, un parfum de finale Les deux clubs madrilènes, eux, n'entendent sûrement pas lâcher prise : revenus contre toute attente sur les talons du Barça, ils guettent un ultime faux pas du leader. Et la perspective de disputer la finale de Ligue des champions le 28 mai à Milan peut donner un nouveau souffle à l'Atletico et au Real, malgré leur débauche d'énergie en milieu de semaine pour se qualifier. Le club «colchonero» dispose a priori du match le plus facile aujourd'hui : un déplacement sur la pelouse de la lanterne rouge Levante, déjà mathématiquement reléguée. «Tout le monde aime jouer ces moments-là où il y a beaucoup de tension pour le championnat, pour la Ligue des champions», a commenté jeudi Antoine Griezmann, buteur mardi face au Bayern Munich (1-0, 1-2) pour expédier l'Atletico en finale de C1. Quant au Real, tombeur de Manchester City mercredi (0-0, 1-0), il reçoit aujourd'hui Valence (9e), une équipe qui n'a plus rien à craindre ni à espérer. L'entraîneur merengue Zinédine Zidane devrait certes être privé de l'attaquant Gareth Bale (genou) et du gardien Keylor Navas (pied), touchés contre City. Mais «ZZ», conforté par la perspective de disputer sa première finale européenne comme entraîneur, n'a cessé de répéter ces derniers jours que la Liga était à portée du Real, même si son équipe doit espérer des faux pas de ses deux concurrentes. «Tout peut arriver. On va y croire jusqu'au bout», a résumé Zidane. Getafe-Gijon, choc en apnée En bas du tableau aussi, la course est haletante. Si le Betis Séville (13e, 41 pts) et l'Espanyol (14e, 40 pts) semblent tout proches du maintien, les choses s'annoncent serrées entre La Corogne (15e, 39 pts), Grenade (16e, 36 pts), le Rayo Vallecano (17e, 35 pts), Gijon (18e, 35 pts) et Getafe (19e, 35 pts). Un choc va concentrer les regards : Getafe et le Sporting Gijon s'affrontent aujourd'hui (17h) et l'éventuel vaincu risque fort d'accompagner Levante à l'étage inférieur la saison prochaine…