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Colloque sur les essais nucléaires dans le sud algérien : Appel à la décontamination des sites
Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2010

L'avènement du nucléaire dans la civilisation humaine a marqué le summum de la capacité de nuisance de l'homme sur l'homme. Alors que des pays gagnent des galons dans le classement des superpuissances en actionnant ce fameux bouton rouge laissant échapper le mortel champignon, d'autres, par contre, récoltent désolation, mort et des années de dramatique contamination.
Le 13 février 1960, alors sous occupation, l'Algérie a été le théâtre du premier essai nucléaire français et continue de compter à ce jour les conséquences désastreuses de ce crime à la fois sur l'homme et la nature. Une cinquantaine d'années se sont écoulées depuis l'explosion de la première bombe atomique dans le Sud algérien et la France demeure sourde à toute demande de réparation. C'est pour que nul n'oublie et pour réitérer la demande du droit à la réparation qu'un colloque international a débuté hier à Alger, sous l'égide du ministère des Moudjahidine. Un appel pressant à l'ouverture des archives françaises sur les essais nucléaires commis dans le Sud algérien de 1960 jusqu'à 1966 a été lancé par les participants ainsi qu'un plaidoyer pour avoir la carte de ces essais.
« Les responsables des essais nucléaires menés au Sahara algérien doivent fournir toutes les données matérielles et théoriques pour mieux lutter contre leur impact », a dit le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbes, dans son allocution d'ouverture des travaux. Il a appelé la France à assumer sa responsabilité en aidant à nettoyer les sites contaminés. « l'Algérie peut acquérir la technologie de décontamination de la radioactivité, mais pas dans l'immédiat. Notre pays rencontre des difficultés pratiques pour se débarrasser des séquelles de ces bombardements et ne pourrait, en l'état actuel des choses, lutter seul contre ce problème ni réaliser des projets de développement au niveau des régions touchées », souligne le même responsable.
Le Sud algérien a été un des 100 sites dans le monde à avoir servi de zone d'essai pour le nucléaire. Une partie de ces tests a eu lieu avant l'indépendance, et d'autres après l'indépendance, conformément aux résolutions des Accords d'Evian. « La Grande-Bretagne a reconnu et indemnisé les victimes des essais britanniques en Australie et a aussi pris à sa charge la réhabilitation des sites contaminés, alors que la France accuse un grand retard par rapport aux autres puissances nucléaires et continue d'ignorer les demandes algériennes, ne serait-ce que pour l'ouverture des archives. La réhabilitation des sites d'essais nucléaires pose à notre pays un problème de grande envergure », indique Ammar Mansouri, chercheur en génie nucléaire.
Ce dernier relève qu'il y a eu négligence grave, en toute connaissance de cause, pour la sécurité des personnels des essais et des populations. 150 victimes algériennes, dont une majorité de prisonniers, ont été utilisées comme cobayes lors de la première explosion, Gerboise blanche, placée à 60 km à peine des habitations locales. Pour l'opération Gerboise verte, on parle de 195 soldats français qui ont servi de cobayes. « Le drame avec le cas algérien, c'est que la liste des Algériens utilisés comme cobayes appartient aux archives françaises. Sans oublier les populations riveraines qui continuent à ce jour à présenter des cas de cancers rares », indique M. Mansouri, en notant que l'effet de la première explosion de plus 100 kilotonnes, soit 100 fois plus que le niveau « normal », a même atteint N'djamena. « Une véritable contamination continentale. De plus, sur les 13 implosions, il y a eu 4 accidents de même envergure que l'accident de Tchernobyl », note M. Mansouri.
A signaler que les essais Gerboise blanche, verte, bleue et rouge ont été effectués sur un rayon de 60 km. « Dans tous les essais dans le monde, les populations sont éloignées à plus de 100 km, sauf pour le cas de l'Algérie. Et l'accident de Béryl, le 1er mai 1962, a constitué un Tchernobyl 1 que la France refuse de reconnaître les méfaits, contrairement à Tchernobyl 2, en Russie », note le même conférencier, qui estime qu'il y a eu 57 essais nucléaires et non 17, comme l'affirme la France. « Les 57 essais étaient d'une puissance de 600 kilotonnes, soit 100 fois Hiroshima », dit-il. Et au président de la Forem, le docteur Khiati, de noter que « 3500 travailleurs algériens, dont une majorité du Nord, ont été recrutés, croyant travailler pour l'exploitation d'une mine d'or. D'autres ont été enlevés et ont servi de cobayes. L'explosion du 13 février a provoqué une émission de gaz qui a tué 39 habitants riverains ».
Le Dr Khiati souligne en outre que les militaires français n'ont pas nettoyé, comme prévu, le site à leur départ, en 1968, alors que tout le matériel de guerre laissé in situ était contaminé. Le président de la Forem estime que le silence de l'Algérie a été un argument utilisé par la France pour ne pas admettre ses responsabilités.
Evoquant les risques provoqués par les radiations sur la santé, le même intervenant souligne l'apparition de formes de cancer étrangères à la région, notamment celui de la peau, dont normalement les populations doivent être épargnées vu leur teint. Des atteintes oculaires et pulmonaires, des cas d'avortement, de mortalité, de stérilité sont aussi signalés, alors qu'il n'existe toujours aucun programme de santé spécial destiné aux populations contaminées. « Il est impératif de demander à la France l'ouverture des archives françaises, la remise des rapports médicaux établis par les médecins français ainsi que les cartes d'enfouissement, sans oublier de financer le centre de diagnostic et la prise en charge totale des malades. »
Le professeur Kamel Bouzid, du CPMC, a indiqué pour sa part que les archives médicales de 1962 jusqu'à 1978 de la région du Sud ont disparu. « Ce sont les médecins français qui avaient en charge le suivi médical de ces populations après l'indépendance et à leur départ, tous les dossiers ont disparu », dit-il en plaidant pour la restitution de ces dossiers et la mise en place d'un registre du cancer dans les régions d'Adrar, Timimoun et Tamanrasset. « Dans les rapports médicaux sur le cancer dans ces trois régions, nous avons décelé une importance de cas de cancers de la thyroïde, de la peau et une affectation de l'ADN chez les enfants. Il ya eu même la naissance d'un cyclope à Timimoun. Il y a un réel risque génétique qui se transmet d'une génération à une autre », indique le professeur en médecine.


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