Les intempéries qui ont marqué la semaine dernière plusieurs régions du pays n'ont pas été sans dégâts à Bouira. Surprises par les eaux d'un oued en furie ayant causé des dégâts importants à leurs habitations, dix familles sinistrées résidant dans un lotissement sis au quartier Ouled Belil, à la périphérie de la ville de Bouira, sont livrées à elles-mêmes. La construction illégale de maisons sur le lit d'un oued constitue une menace pour leurs occupants. «Nous avons construit sur des parcelles que nous avons achetées et dont nous détenons les actes», se défend un sinistré, rappelant que les mêmes familles avaient vécu une situation identique en février 2015. «Nous avons occupé des salles de classe dans une école primaire de notre quartier. Notre séjour n'a pas duré longtemps. Les forces de l'ordre nous ont délogés à la demande du président de l'APC de Bouira», s'indignent-ils. Hier, quelques familles n'avaient toujours pas quitté leurs habitations alors que le danger persiste. «Personne ne s'est inquiété de notre situation, alors que nous avons des enfants et des personnes âgées», s'emporte une femme, la quarantaine passée. Et un autre d'ajouter : «Nous n'avons pas bénéficié de logements pour que l'Etat nous abandonne dans cette situation de misère. Les autorités ont des instruments pour vérifier nos dossiers. Ils n'ont qu'à consulter le fichier national du logement. Nous vivons dans la misère depuis sept ans.» Et de s'interroger pourquoi les autorités ne se sont pas manifestées en ordonnant l'interdiction de la réalisation de ces habitations. «Ce sont des constructions illicites. Une personne parmi les occupants de ces maisons avait été attributaire d'un logement en 2014, mais elle a été exclue par la commission des recours dès lors qu'elle possède deux lots de terrain», précise une source de la daïra de Bouira. Cependant, aucune mesure n'a été prise à l'encontre de ces familles. M. Akssous, membre de l'APC de Bouira, a affirmé qu'une commission s'est rendue sur les lieux, mais visiblement aucune mesure n'a été décidée dans l'immédiat pour le relogement de ces familles ayant «construit illicitement sur le lit de l'oued», atteste l'élu.