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Après la façade démocratique
Bouteflika impose la vitrine ultralibérale en solution de pouvoir personnel
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2005


Le sens d'un vote historique
Le Parlement est appelé à consacrer le tournant ultralibéral que Bouteflika impose au pays pour accélérer le désengagement de l'Etat de 1'économie nationale et rendre irréversible l'insertion de l'Algérie dans l'économie mondiale de marché. De tous les projets de loi ou ordonnances présidentielles à examiner, le projet phare est clairement le projet de loi sur les hydrocarbures. On se souvient que durant le premier mandat, ce projet de texte a fait l'objet de vifs débats politiques, médiatiques, syndicaux, patronaux, professionnels et associatifs. Ces débats à haute intensité ont amené le Pouvoir à reculer et à geler son projet. Aujourd'hui, depuis l'élection de 2004, un étrange et massif consensus entoure le même projet. Construit autour de partis en alliance présidentielle, de pactes de partenariat économique, d'annonce de charte citoyenne et référendum de réconciliation nationale et d'amnistie générale, ce consensus regroupe les anciens partisans et adversaires du projet autour d'une démarche : cautionner la décision politique de reconduire en deuxième mandat le Président, d'imposer ce dernier comme seule institution habilitée à faire de la politique en Algérie et de placer son projet ultralibéral de société et d'économie comme seule alternative d'Etat, exclusive de toute autre option nationale ou alternance politique. Le pluralisme partisan et syndical, inscrit dans la Constitution, est d'autorité reconfiguré en système d'allégeance : le seul programme électoral légitime est celui du Président. Le Parlement est, dans ce cadre de suprématie présidentielle, quasiment sommé d'entériner le projet de loi sur les hydrocarbures et - sur menace de dissolution - de le faire sans y apporter le moindre amendement à une date hautement symbolique : le 19 Mars. La question reste toujours posée de savoir qui a décidé d'imposer cette vision d'institution messianique et de comprendre à quel impérieux dessein répond la volonté politique d'extraire de tout débat public la question stratégique des hydrocarbures, qui engage la souveraineté, la sécurité, le développement, la coopération et le partenariat géopolitique du pays. La centralisation de tous les pouvoirs au sommet exécutif de l'Etat fait de Bouteflika le seul décideur et le seul habilité à formater le pays et son secteur énergétique en pôle d'attractivité ultralibérale pour l'investisseur direct étranger et le cartel des majors.
Le sens d'un aveu d'impuissance
Cela est, semble-t-il, l'apparence institutionnelle. Dans la réalité du pouvoir, Bouteflika annonce, lors d'une célébration particulière de la date symbole 24 Février, qu'il ne décide de rien et que c'est l'étranger qui lui dicte son action. Il ajoute que, sauf à subir le sort de l'Irak, le pays ne peut désobéir aux injonctions ou aux diktats qui lui sont adressés. Loin d'informer le peuple et de le consulter sur ce sujet, il recommande de s'exécuter sans discuter et de s'amarrer à l'ultralibéralisme mondial en nation périphérique de son économie et en Etat supplétif de sa géopolitique. Bouteflika demande que l'on renonce au principe d'indépendance, de compter sur soi et exige de lui substituer le principe de subordination de compter sur l'investisseur direct étranger, paré de toutes les vertus de bienfaisance civilisatrice. Au lieu d'encourager le peuple à s'engager avec confiance dans la guerre économique de la mondialisation, il le désarme en lui demandant d'oublier son passé de lutte, grâce auquel un continent a pu être décolonisé et des pays producteurs s'émanciper de la tutelle pétrolière des majors. Mais l'impuissance affichée a un objectif d'intrigue et de ruse : semer la peur chez tous les opposants potentiels à son alignement politique et idéologique sur l'ultralibéralisme, ses groupes pétroliers et leurs puissances marchandes et financières. Pour faire passer son projet de dénationalisation des hydrocarbures, Bouteflika peint volontairement en noir le tableau du rapport des forces dans le monde. Il veut couper court à toute critique partisane ou syndicale de son projet ultralibéral de réformes économiques et institutionnelles du secteur énergétique en déclarant que le fond du problème ne relève ni de la mise à niveau de la société, ni de la gouvernance de l'Etat, ni de la modernisation du pays : il s'agit juste de ne pas résister aux multinationales, dont il veut être l'allié. L'Algérie doit cesser d'avoir le rêve républicain, démocratique et libéral de s'insérer dans l'économie mondiale avec un service public rénové, un secteur privé productif et une élite d'Etat, de société et de marché. L'Algérie ne doit plus avoir désormais qu'un horizon géopolitique : celui dessiné par l'investisseur direct étranger et le pouvoir personnel qui le servira en aides financières, subventions budgétaires, exonérations fiscales, ponctions salariales et territoires miniers concédés.
Le sens d'une idéologie hégémonique
Pourquoi semer cette peur pour imposer le programme ultralibéral en pouvoir personnel ? La démarche des deux mandats éclaire la réponse : • Durant le premier mandat, tout a été tenté pour diffuser le discours ultralibéral favorable au projet pétrolier au sein de la société civile et de la classe politique. Mais réformes taboues et réformes tous azimuts de diversion se sont toutes heurtées à des résistances critiques ou revendicatives, qui ont fait reculer le Pouvoir et geler son projet. • Le deuxième mandat veut tirer les leçons de cet échec, qui retarde les réformes et met en porte-à-faux le Pouvoir avec ceux dont il espère la légitimation internationale. Il organise un rapport Etat-Pouvoir, structuré autour d'un système d'allégeance inconditionnelle de partis, de syndicats et d'associations-relais, qui lui permet de s'assurer la majorité parlementaire nécessaire à l'adoption de son projet de loi sur les hydrocarbures. Précaution supplémentaire, il verrouille toute velléité d'autonomie partisane, syndicale ou médiatique hors du seul programme ultralibéral. Malgré l'imposante architecture d'appareils idéologiques et politiques de soutien au régime et d'encadrement de la société, le Pouvoir a peur : il sait qu'il a fait son temps et que, ni respecté ni craint, le temps le condamne ; il sait que le monde du travail va être laminé par les dégâts sociaux considérables que l'ultralibéralisme occasionne partout dans le monde et il sait aussi la vague de protestation montante d'altermondialisation qu'il suscite ; il sait que le pays n'a préparé ni son système d'administration, ni son système de production, ni son système d'infrastructures de services publics ou privés à la reproduction élargie de l'Etat de la société et du marché. Il sait que le front social est son talon d'Achille.
Alger le 18 mars 2005
Chérif Belkacem


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