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Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du Nord-Mali : « L'impasse nous pousse à nous réorganiser militairement »
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2010

Chargé des relations internationales et porte-parole de l'Alliance démocratique pour le changement au nord du Mali, Hama Ag Sid Ahmed lance un cri de détresse. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il accuse l'armée malienne de faire dans la provocation au lieu de pourchasser les terroristes d'Al Qaîda. Faute d'engagement du Mali dans cette lutte, pour lui, le pire est à craindre…
Les ministres des Affaires étrangères et les chefs des armées des sept pays de la région sahélo-saharienne se sont engagés à pourchasser les terroristes dans la région. Qu'en est-il sur le terrain, au nord du Mali où se concentre le plus gros des troupes du GSPC ?
La situation est chaotique. Les terroristes sont de plus en plus nombreux et dotés de moyens militaires lourds. Nous savons que leur noyau dur est composé d'un peu plus de 270 éléments et que des groupes dormants n'attendent que l'ordre pour devenir opérationnels. Entre le dernier trimestre 2009 et le premier de 2010, AQMI a multiplié le recrutement parmi les jeunes ayant perdu tout repère après avoir été abandonnés par l'administration publique. Certains jeunes pensent même que AQMI est devenue un interlocuteur fiable et qu'elle est mieux écoutée par Bamako que les Touareg. Des rumeurs que colportent certains notables complices avec AQMI. Ils leur disent de rejoignent l'organisation, qu'ils auront un salaire et des avantages grâce aux rançons versées. Les terroristes sont en territoire conquis, avec des bases et des complicités importantes qui les renseignent sur tout.
Pensez-vous qu'il ne peut y avoir de riposte commune contre AQMI dans cette région ?
Pour mener une opération commune, chaque Etat doit montrer à l'autre qu'il joue le jeu concernant la lutte contre le terrorisme. Ce qui n'est pas le cas pour le Mali. Depuis trois ans, il tente d'utiliser les groupes terroristes pour détruire l'espace touareg et les Touareg. Une force commune exige que Bamako accepte de lutter contre AQMI, donc de faire la paix avec les Touareg, le pilier de la stabilité de la sous-région. Mais le Mali pense que la paix avec les Touareg n'est pas nécessaire, alors il fait tout pour rendre caduc l'Accord d'Alger. Il ne s'intéresse qu'à profiter des connexions avec les groupes d'Al Qaîda. Aucune coopération militaire avec les pays voisins ne sera saine et effective tant que les autorités maliennes continueront à rejeter la paix avec les Touareg et, en parallèle à donner refuge aux groupes d'AQMI. Nous avons du mal à comprendre le silence de l'Algérie en tant que comédiatrice de l'Accord de juillet 2006 sur cette question, ainsi que celui des autres pays. Aujourd'hui, la communauté internationale sait que la lutte contre AQMI passe obligatoirement par la prise en charge des préoccupations du mouvement touareg, dont les revendications sont légitimes et correspondent aux besoins des populations locales touareg et arabe, c'est-à-dire des actions de développement concrètes et concertées qui tiennent compte de l'environnement et des aspects sécuritaires en associant les acteurs concernés.
Lors de la réunion de l'Alliance à Alger, en janvier dernier, vous aviez annoncé la tenue d'un congrès avant la fin du mois de mars. Pourquoi n'a-t-il pas encore eu lieu ?
Lors de la dernière rencontre, à Alger en janvier 2010, des propositions fortes avaient été faites pour amener les autorités maliennes à revenir à leurs engagements pris en juillet 2006, dont aucun n'est appliqué. Nous avions prévu également de tenir un congrès au mois de mars pour parapher la paix dans la région. Une autre date sera validée par le bureau de crise mis en place en janvier 2010. Pour contribuer à l'insécurité dans la région, les autorités maliennes ont boudé la rencontre qui s'est tenue à Alger dans l'esprit de l'accord de paix. Elles ont continué à envoyer des notables et des hommes d'affaires sur le terrain. Nous savons que ces missions permettent juste de gagner du temps pour remettre au lendemain la paix et le développement dans cette région. Dans l'esprit des autorités, le Nord doit rester en situation d'insécurité permanente. Un mois après la rencontre d'Alger, nous avons alerté le ministre algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines sur le pourrissement de la situation et la nécessité de l'implication de l'Algérie, cosignataire de l'Accord de paix, pour une rencontre rapide entre les parties à Alger. Plus récemment, la France, l'Union européenne et d'autres pays de la région ont été sollicités pour s'associer à l'initiative de la prise en charge effective de la paix. La responsabilité politique de l'Etat malien est désormais engagée. Sa position incite les groupes AQMI à persévérer dans leurs activités et à prendre en otage toute la région. Il a foulé au pied tous les engagements pris envers la communauté touareg. Pour faire revenir la confiance entre celle-ci et Bamako, le président malien doit se débarrasser d'une partie de son entourage immédiat, nuisible à la stabilité et à l'image du pays, et doit avoir le courage politique de faire respecter ses engagements. La stratégie actuelle va mener à l'embrasement de toute la région. En l'absence d'écho favorable au dialogue, la situation ne fait que s'enliser. L'impasse dure depuis plus de deux ans et oblige le mouvement à se réorganiser militairement pour faire face à toute nouvelle provocation de l'armée malienne sur le terrain.
Voulez-vous dire que l'option d'une escalade dans la région n'est pas écartée ?
Nous avons constaté un grand mouvement de l'armée malienne dans la région. Les patrouilles n'envahissent pas les zones naturellement occupées par AQMI et qui sont situées à une quinzaine de kilomètres de certaines casernes, comme c'est le cas à Agulehoc et à Tombouctou. Elles vont dans la direction des campements de nomades. Nous craignons qu'elles fassent dans la provocation en inquiétant les éleveurs nomades, déjà gravement touchés par une sécheresse qui a décimé leur cheptel. Un quelconque incident pourrait engendrer une escalade dangereuse entre les Touareg et les patrouilles. Des patrouilles sont sorties de Gao et de Kidal le 17 avril et des éleveurs touareg ont été arrêtés à Agharous, à 60 km de Kidal (nord-est) le 18 avril puis remis à la brigade de gendarmerie. La situation est très tendue sur le terrain. Certaines complicités qui servent d'escorte à des voitures équipées offertes par les USA et la France (pour lutter uniquement contre AQMI) vendent des munitions à des convoyeurs de drogue, alors que AQMI reçoit des millions de dollars suite aux libérations des otages occidentaux (et d'autres en cours) grâce à des médiateurs de Bamako qui ne font rien pour dialoguer avec les représentants touareg.


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